Mairie de Pamiers
Opération « Open bar sur les subventions » pour les promoteurs de tout poil
1) Nous dénonçons le double langage de la Municipalité, qui pleure des larmes de crocodile sur « le centre-ville qui se vide » et distribue à tour de bras des permis de construire aux promoteurs de zones commerciales, tout en finançant sur fonds publics leurs voiries et ronds- points.
Nous avons souhaité prendre la parole aujourd'hui suite aux déclarations de M. le Maire parues dans la presse concernant le projet de cinéma de Pamiers.
« La ville ne souhaite pas développer l’offre commerciale de la zone du Chandelet », a-t-il déclaré au sujet d’un futur Cinéma multiplex. Dire que nous sommes estomaqués par de tels propos, c’est peu dire! Car les nouvelles zones commerciales fleurissent à Pamiers :
- les deux zones commerciales de la Cavalerie;
- les deux zones commerciales situées de part et d’autre de la voie ferrée, route de Mirepoix;
- toujours sans consulter le Conseil municipal, une nouvelle zone commerciale de 3000 mètres carrés de surface de vente est en construction au château d’eau à la limite de Saint-Jean-du-Falga, ce qui engage la Municipalité à créer un giratoire au château d’eau et à réadapter la voirie proche aux frais du contribuable, soit un million d’euros.
N’oublions pas aussi l’autorisation d’ouverture le dimanche donnée à l'Intermarché de la Bourriette (décision purement municipale), ou encore le projet d’agrandissement de l’Intermarché de la Châtaigneraie, qui nécessitera un gros investissement de la Mairie sur la voirie si le projet aboutit. Il a déjà l’accord de principe de la Mairie.
C’est sur ce constat concret que nous dénonçons le double langage de la Municipalité, qui pleure des larmes de crocodile sur « le centre-ville qui se vide » et distribue à tour de bras des permis de construire aux promoteurs de zones commerciales, tout en finançant leur voirie et leurs ronds-points.
2) Nous ne faisons pas confiance au Maire pour maintenir un cinéma en centre-ville !
Dans l'intervention du Maire, nous avons aussi découvert un nouveau et énième rebondissement de ce que l’on doit bien appeler la « Comédie du Cinéma ». Après la vente d’un terrain place Milaine aux Toiles du Rex pour construire un multiplex (vente toujours pas annulée à ce jour...), le Maire annonce un nouveau projet de multiplex dans la zone commerciale du Chandelet par une « société parisienne » qui « s’engagerait à garder » la salle de centre-ville. Et pour couronner le tout, le Maire écarte le projet d’investisseurs appaméens et ariégeois sous prétexte qu'il ne veut plus d’installation de commerces au Chandelet dans la zone commerciale... Il favorise le promoteur parisien qui demande des subventions municipales.
Nous souhaitons rappeler à la population appaméenne que l’actuel Rex de Pamiers n’est plus aux normes de sécurité, et que son ouverture est conditionnelle à de gros travaux de mise aux normes ou à un déménagement dans de nouveaux locaux. La Municipalité est parfaitement informée et couvre cette situation depuis des années.
Par cette conférence de presse, nous demandons officiellement au Maire et à son équipe de réunir enfin les commissions municipales « Culture » et « Centre-ville » pour auditionner les deux porteurs de projets et pour étudier leurs propositions, leurs engagements et leurs demandes vis-à-vis de la Municipalité. C’est quand même le minimum démocratique pour départager deux projets qui engagent l’avenir de l’offre culturelle de la ville et les finances municipales.
Pour nous, le maintien du Cinéma en centre-ville est une priorité. Cela n’est pas antinomique avec l’ouverture d’un multiplex, chacun peut avoir sa clientèle (par exemple, le cinéma d’art et essai n’est pas représenté a Pamiers). Par contre, nous dénonçons les risques d’une opération commerciale visant à récupérer les droits d’exploitation et l’accès aux subventions nationales du Cinéma de Pamiers pour créer un multiplex au Chandelet et ensuite fermer la salle du centre-ville. Scénario malheureusement classique...
Le Maire nous a assez baladés avec le projet « mirifique » du cinéma à Millane, pendant des mois. Nous exigeons que des élus soient enfin associés étroitement au choix que doit faire la Mairie entre le « projet parisien » et le « projet des investisseurs ariégeois ». Chacun doit pouvoir défendre son projet en toute transparence et présenter ses garanties pour le maintien d’une salle de cinéma en centre-ville et la création d’un multiplex.
Les commissions municipales et le Conseil doivent auditionner les porteurs de projets dans les plus brefs délais. Nous demandons une réponse publique du Maire car dans cette affaire, « quand il y a beaucoup de flou, c‘est qu’il y a un gros loup », selon la formule consacrée.
Rappel : Il est urgent de désenclaver la sortie de zone commerciale de la Bouriette-Chandelet, car le rond-point de la route de Mirepoix est souvent saturé. Il faut créer une bretelle d’accès direct à la voix rapide direction Foix, au niveau du chemin de la Môle, au fond du Chandelet. Cette bretelle passe en partie sur le terrain convoité par les promoteurs du Multiplex... Le Maire semble avoir oublié ce « détail » si important pour la circulation à Pamiers, tant pour le centre-ville (sortie directe sur la rocade via le rond-point du 1er RCP) que pour la zone commerciale – qui est devenue avec le temps un point de fixation d’embouteillages pour rejoindre la rocade ou la route de Mirepoix. Après il sera trop tard... Décider c’est aussi prévoir. |
3) La politique municipale « du ruban et des ciseaux », avec « Open bar sur les subventions »
Ce n’est pas la première fois que nous voyons fleurir à la Mairie des dossiers « à inaugurer avant les élections », qui bénéficient de « gros cadeaux financiers injustifiés » de la Mairie. Par exemple, l’École privée Infotech : 150 000 euros de prêt et 200 000 euros de travaux pour un loyer quasi gratuit. Par exemple, l’immeuble Laroque, avec un loyer à fonds perdu de la Mairie de 480 000 euros – sans être propriétaire d’un mètre carré au bout des 20 ans d’engagements. Ou encore l’immeuble Pédoussat rue Gabriel Peri pour lequel, déjà avant les travaux, la Mairie prévoit un déficit structurel permanent qui coûtera aux Appaméens au moins autant que l’immeuble Laroque.Sans oublier l’ancienne école des Cannonges vendue en catimini à un promoteur et laissée à l’abandon depuis à cause d’un permis de construire litigieux. Cette politique « du ruban et des ciseaux » à tout prix, c‘est le cas de la dire, coûte très cher aux Appaméens, pour de piètres résultats. En plus d'être financée par la dette et l'emprunt...
Monsieur le Maire, la liste des projets boiteux, déficitaires et dispendieux est déjà assez longue à Pamiers. L’opération « Open bar sur les finances municipales » doit s'arrêter !
Michel Teychenné et Bernadette Subra
Conseillers municipaux