Budget municipal invalidé, dettes "évaporées"
et un cadeau de 82 812 euros
pour Johnny Hallyday !
Hier soir, trois dossiers ont divisé les deux oppositions de gauche et la majorité : l'approbation des comptes administratifs, l'école Intech et l'aménagement de la place Miliane.
Après ça Michel Teychenné ne pourra plus dire qu'on ne l'aime pas. Hier soir, la majorité a sacrifié un des siens (Jean Guichou) pour qu'il puisse, à sa demande, siéger à la commission locale de l'Avap. Le maire avait même proposé de lui laisser sa place. Mais c'est impossible pour des raisons de statuts.
Pourtant, dès le début du conseil, Michel Teychenné avait pilonné gaiement la majorité dans des termes toujours soigneusement choisis. Comme d'habitude pourrait-on dire, sauf que cette fois, il était rejoint par l'autre opposition de gauche.
Et comme on pouvait s'y attendre, c'est le nouveau vote du compte administratif qui a lancé les débats (voir la Dépêche d'hier). Les comptes votés dans les règles, le maire revenu, Michel Teychenné passait à l'offensive et lisait une déclaration, avec la nuance qu'on lui connaît, où il dénonçait la gestion municipale, rappelant au passage l'histoire rocambolesque de la fermeture du cinéma. Et terminant sur Pamiers événement son sujet favori. Le maire agacé refusait de lui répondre. Jean-Christophe Cid (liste Fauré), rejoignait l'élu dans sa critique. Et s'inquiétait que seulement 45 % des investissements budgétisés aient été réalisés. «Les 55 % restant ce sont des impôts injustement prélevés sur les Appaméens», lançait-il. Il refusait de renouveler sa confiance au maire alors que son groupe avait voté le budget initialement. Ce dernier ne répondait pas.
Annie Fachetti (même groupe) prenait alors la parole : «Je suis étonné de votre silence. Vous pensez ne pas devoir vous expliquer auprès des citoyens. Vous ne daignez même pas nous répondre».
Le maire argumentait alors sur le fait que les investissements prévus avaient été stoppés le temps que l'Anru se mette en place. «On ne pouvait pas engager les travaux avant, sinon nous n'aurions pas été payés. Nous avons différé. Nous ferons les investissements sur le second semestre».
Michel Teychenné prenait la balle au bond et dénonçait une technique d'effets d'annonces dans la presse. «L'explication n'a rien à voir avec l'Anru».
«Nous avons obtenu 13 M€ au lieu de 6. Cela valait la peine d'attendre. Mais cela, ça vous est égal. Vous ne vous réjouissez pas, je le regrette», concluait André Trigano.
Intech, l'école installée à côté du carmel, allait donner lieu à une seconde passe d'armes. Michel Teychenné se déchaînait contre le bulletin municipal dans des termes que nous ne pouvons reproduire.
Milliane allait donner lieu au troisième échange vif. Cette fois, c'est Bernadette Subra (colistière de Teychenné) qui invitait le maire à revoir sa copie. Si cette dernière se réjouit que la place soit aménagée, rien dans cet aménagement ne trouve grâce à ses yeux. «À un moment, il faut choisir. Nous avons passé plus d'un an à discuter. C'est le rôle des élus de prendre des décisions», répondait André Trigano. Pour Michel Teychenné, cette place est «une erreur pour le centre-ville». Il accusait le maire d'avoir décidé seul avec un architecte qui «confond Ax-les-Thermes et Pamiers». «On aura une place qui devrait être satisfaisante», affirmait en conclusion André Trigano sans perdre son calme. Et les élections ne sont que dans un an et demi.
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INTERVENTION DE MICHEL TEYCHENNÉ LORS DU CONSEIL MUNICIPAL DU 26 SEPTEMBRE 2018
Monsieur le Maire,
C'est avec un étonnement certain que nous devons en septembre revoter des pans entiers du budget 2018... C'est très grave ! Le contrôle de légalité, c'est-à-dire Madame la Préfète de l'Ariège, vous l'a imposé.
Nous regrettons que vous ayez refusé de transmettre le courrier de Madame la Préfète à la Commission des finances. Pour cette raison, nous ne participerons pas à ce vote, puisque vous refusez d'informer le conseil municipal des raisons graves qui ont poussé Madame la Préfète à vous contraindre de refaire toutes ces délibérations. C'est du jamais vu à Pamiers...
Ce courrier officiel fait à la demande de la Trésorerie Générale pointe de graves dysfonctionnements, notamment concernant les mandatements trop souvent refusés et qui provoquent la colère des fournisseurs et des artisans depuis des mois, ou encore concernant la tenue des budgets annexes. Je comprends que vous ne vouliez pas remettre ce courrier à la Commission des finances !
Monsieur le Maire, vous avez épuisé en trois ans trois directeurs des finances de la Mairie : deux sont partis écoeurés, le troisième fait injustement les frais de votre vindicte. Les directeurs trépassent, mais les problèmes et les méthodes restent... et produisent les mêmes effets.
Monsieur le Maire, la quinzaine dernière nous a donné un nouvel exemple de la « pétaudière » municipale actuelle. Vous avez fermé le cinéma toutes affaires cessantes, mais le cinéma a rouvert le lendemain comme si de rien n'était. Tous les Appaméens ont pu constater en direct dans La Dépêche le sérieux de votre gestion. Le ridicule ne tue plus en politique, mais il fait très mal à l'image de notre ville.
À deux reprises en quelques jours, pour le cinéma et pour le budget, vous avez franchi la ligne blanche de l'illégalité !
Enfin, Monsieur le Maire, un dernier exemple de « gestion baroque », qui ne relève plus de la simple ligne blanche franchie, mais carrément du sens interdit ! Nous vous avons interrogé sur la disparition d'une facture de 17 018 euros et d'une autre de 10 690, dues par Pamiers Événements à l'Office de Tourisme de Pamiers. Ces factures ont été effacées lors du transfert de l'Office de Tourisme de Pamiers à la CCPAP. Cela a été fait, comme nous l'a confirmé Gérard Legrand avant hier en Commission des finances, dans le cadre de la Communauté des communes et par le nouvel Office de Tourisme communautaire.
Monsieur le Maire et président de la CCPAP, cette décision est scandaleuse et vous l'avez validée. Cet effacement de dette est un nouvel exemple des cadeaux faits à Pamiers Événements et à son président toujours en activité, malgré des dettes colossales et des comptes non contrôlés jamais remis à la Mairie depuis 2014! Un cadeau politique à un de vos ex-adjoints toujours conseiller municipal fantôme...
Depuis 2017, Monsieur le Maire, c'est 22 104 euros de subventions dites exceptionnelles dans la délibération votée fin 2017. C'est 25 000 euros pour la pelouse de Balussou que devait régler Pamiers Événements après le concert de Johnny. C'est aussi 8 000 euros pour dédommager le SCA. Et c'est enfin c'est 27 708 euros évaporés de l'Office de Tourisme, payés par les Appaméens.
Soit un total provisoire depuis 2017 de 82 812 euros d'impôts pris aux Appaméens POUR RENFLOUER Pamiers Événements, malgré vos promesses de ne plus donner un seul euro à cette association. Tout ça faisant suite à la subvention municipale de 2016 de 281 880 euros !
Monsieur le Maire nous ne sommes plus dans les années 80 ou 90. Aujourd'hui les élus ne peuvent plus faire n'importe quoi en cachette... heureusement !