Pamiers - Conseil municipal
AVANT LES ÉLECTIONS, LA DROITE GAVE LES PROMOTEURS AVEC L'ARGENT DES APPAMÉENS
Ce Débat d'orientation budgétaire (DOB) et les chiffres qui vont avec sont à peine justifiables en théorie. La Mairie réaliserait 80 % de ses programmes chaque année. En théorie, la Mairie irait chercher un maximum de subventions. En théorie, l'État ne modifie pas les règles de jeu et, toujours en théorie, la Mairie maîtriserait la masse salariale et le O11, c'est-à-dire le fonctionnement maintenu au niveau de l'inflation. Et, cerise sur le gâteau, tout cela est calculé sans augmentation d'impôts pour les prochaines années, juste un appel massif à l'emprunt... Même en théorie, vous ne pouvez éviter un endettement record !
Je sais bien que l'on est un an avant les élections et que l'on peut toujours rêver de vivre en Théorie. Malheureusement pour vous, nous vivons à Pamiers Ariège, et pas en Théorie !
À Pamiers, le taux de réalisation des programmes est de 50 %. À Pamiers, faire un DOB avec des taux de subventions de petites communes de montagne dont le maire est aussi le conseiller départemental, c'est rêver en couleurs. À Pamiers, savoir ce que sera la grande réforme de la fiscalité locale annoncée au deuxième semestre par le gouvernement, c'est être meilleur que Madame Soleil... À Pamiers, garantir la maîtrise de la masse salariale et le 011, quand au dernier conseil vous nous avez fait ajouter un demi-million d'euros de dépenses oubliées au 011, relève de l'illusion collective de votre majorité!
Quant à oublier les augmentations d'impôts... En 25 ans de mandats, vous avez fait de Pamiers la ville championne d'Ariège de la fiscalité, au point de provoquer l'exode d'Appaméens qui préfèrent les douceurs fiscales des communes qui nous entourent! Là, on n'est plus en Théorie !
Mais je remercie les Services financiers pour ce document particulièrement intéressant. Surtout quand, à la fin du document, on passe de la Théorie à la Pratique dans les dernières pages concernant la programmation financière, qui sont très riches d'enseignements pour la minorité sur le coût réel des projets.
Premièrement, programmer en 2019: 19 millions de travaux, soit trois fois le budget annuel d'investissement moyen, montre à quel point ce mandat était le mandat de trop. Ça montre aussi que, après cinq années d'immobilisme et d'absence de projets, la panique gagne vos rangs, qu'une frénésie de chantier a saisi toute la majorité face à la faiblesse et à la pauvreté de votre bilan. Inquiétez-vous, les Appaméens ne sont pas dupes !
Première information de ce DOB : le coût total aujourd'hui de l'aménagement de la place Milliane n'est pas de 1,5 million d'euros comme vous avez osé le dire à la presse ! Il est de 3 576 000 euros, dont 2 890 800 de travaux plus 685 200 de réseaux !
Autre très mauvaise surprise : l'immeuble Pédoussat acheté par la Mairie, et cédé gratuitement à une "SPL Immobilière" qui devait se charger de la rénovation et de la location ou de la vente. La Mairie, va subventionner cette "opération de standing" déficitaire à hauteur de 512 494 euros en 2019, et de 372 678 euros en 2020, soit 885 172 euros en plus des subventions normales de l'ANRU. Soit une subvention municipale pour combler le déficit de... 64 000 euros par appartement pour 14 appartements à vendre 1800 euros le mètre carré ! C'est irresponsable, c'est une dilapidation de l'argent public. Nous demandons une réunion d'urgence de la Commission des finances sur ce dossier, avant le vote du budget.
Autre très mauvaise surprise : l'immeuble Larroque dont vous avez accepté de louer pendant 20 ans le rez-de-chaussée, livré nu par le promoteur pour la modique somme de 500 000 euros sans que la Mairie soit finalement propriétaire du local. C'est en soi un scandale, mais on découvre dans ce document que l'aménagement de ce lieu va coûter à la Commune à partir de 2019 et jusqu'en 2022 : 552 000 euros, soit au total un cadeau d'un million d'euros pour le promoteur sans que l'on soit propriétaire du rez-de-chaussée , cela sur le dos des Appaméens. Nouveau scandale, nouvelle dilapidation de l'argent public au service d'intérêts privés !
Tout cela pour avoir des projets coûte que coûte avant la date fatidique de mars prochain et des élections municipales. Vous êtes devenus irresponsables collectivement, et vous porterez la responsabilité de vos actes devant les Appaméens. Pamiers est devenue le paradis des promoteurs qui se gavent d'argent public alors que le taux de pauvreté, le logement indigne et le nombre de marchands de sommeil nourris aux APL ne cessent d'augmenter dans l'indifférence et la passivité de votre majorité.
Michel Teychenné
ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES :
UN DÉBAT AVEC DES HAUTS ET DES BAS
Un seul dossier constituait le plat de résistance de ce maigre ordre du jour : le débat d'orientation budgétaire. On avait eu droit à la «générale» la veille en communauté de commune, où Michel Teychenné (Pamiers au cœur) s'était éclairci la voix, on a eu droit à la suite hier soir. Avec un ton au dessus. C'est Gérard Legrand qui avait fait la présentation des orientations budgétaires, que nous résumerons à l'essentiel, selon les mots du maire adjoint : une ambition marquée en matière de rénovation urbaine, des prévisions d'investissements jusqu'en 2023, à réajuster chaque année, avec un Pic en 2019 (50 % du volume). Des grands travaux : Milliane, découverte du canal, salle du Jeu du mail, Pôle d'enseignement artistique, église du camp, etc. Avec une course aux subventions de toutes natures. Le tout dans un contexte de maintien des taux d'imposition, et de poursuite de maîtrise des dépenses de fonctionnement. Quant à la dette, qui avait beaucoup décru, elle va remonter, bien entendu jusqu'en 2023, si le rythme des investissements est respecté.
«Maintenant je ne vous réponds plus !»
Michel Teychenné (Pamiers au cœur) s'est donc inscrit en faux contre cette perspective budgétaire, «parfaite en théorie, calculée sans augmentation d'impôts, mais qui n'évitera pas une dette record ! Tout cela relève de la méthode Coué ou de l'hallucination. Vous êtes le champion de la fiscalité» a – t-il lancé à André Trigano, réfutant le coût de Milliane, et plusieurs actions de rénovation immobilière en centre-ville (Immeuble Pedoussat, Immeuble Laroque) qui feraient selon lui la part trop belle aux promoteurs. Le maire, André Trigano, après avoir commencé à répondre a finalement renoncé, arguant «de la mauvaise foi de son interlocuteur». Et de conclure : «Maintenant, je ne vous réponds plus !» Là-dessus J.C.Cid (Pamiers Ensemble) prenait sa part au débat, pour demander que l'équipe municipale envisage plutôt des baisses d'impôts, et la poursuite des baisses de tarifs municipaux, «alors que ce projet de budget ne tient pas compte d'un contexte social compliqué». L'élue du front national, pour sa part, donnait son aval au projet d'orientation budgétaire.
Feu couvant toujours sous la cendre, le duel Trigano-Teychenné a repris à plusieurs reprises, les deux duettistes ne sachant plus s'il fallait en rire ou s'énerver plus encore. Ce n'est pas nouveau sous les voûtes de la salle du conseil. Mais cette dernière passe d'armes résume assez bien l'atmosphère de cette énième empoignade. «Que voulez-vous, vous avez toujours réponse à tout !» se désolait mais avec un demi-sourire le maire. «Et vous aussi» devait admettre Michel Teychenné. Rendez-vous au vote du budget…