Pamiers
CONSEIL MUNICIPAL DU 28 JUIN 2019
La dernière séance avant les vacances a été chaude, une fois de plus. L'urbanisme sous toutes ses formes au fondé le plat de résistance de nouveaux accrochages.
Avec le PLU à l'affiche du conseil municipal, on était assuré du spectacle. Hier soir, en séance, l'avenir de l'urbanisme appaméen a provoqué un échauffement dans une assemblée déjà en état de surchauffe climatique. Ne cherchez pas d'où sont venues les flammes, Michel Teychenné (Pamiers au cœur) était à la manœuvre. Mais l'autre opposition réunie sous la bannière de «Pamiers ensemble» n'a pas été en reste, et JC.Cid ou A.Faccheti sont souvent montés au front. En face, Claude Deymier, qui présentait l'essentiel des délibérations sur le sujet, a lutté pied à pied contre ses contradicteurs. Le premier d'entre-eux, Michel Teychenné : au moment de voter l'arrêt du PLU il s'est lancé dans un réquisitoire sévère contre «25 ans de politique municipale, une ville qui accumule toute la misère du département. Votre mandat, ce sont les logements indignes, l'étalement urbain et le tout voiture ! Nous avions demandé un PLU au niveau de l'agglomération…» Et de reprocher au maire de faire «des cadeaux aux promoteurs immobiliers» dans un long propos conclut sur cette apostrophe : «Reportez cette décision, et laissez la nouvelle équipe municipale la prendre. Je ne vote pas ce PLU !» André Trigano s'est élevé contre ces assertions : «Tout ce que vous dites est faux, vous dites tout et son contraire:
L'autre groupe d'opposition s'est abstenu, tout en déplorant par la voix de J.-C.Cid, «que les communes voisines ne témoignent pas d'un plus grand esprit communautaire» en laissant courir leur urbanisation.
L'Aire de Valorisation du Patrimoine (AVAP), plus consensuelle, a apporté une petite trêve, mais de courte durée. Rompue par la vente de l'actuel office du commerce à un restaurateur de renom qui se propose d'ouvrir là un établissement de bon niveau. Pour le maire l'occasion est trop belle d'installer cette table en pleine ville. Un couvert dont Michel Teychenné ne veut pas : il juge trop faible les 70 000 euros proposés. On passera sur un imbroglio autour d'une délibération retirée, et liée à cette vente. Le ton est monté une fois de plus. Michel Teychenné dénonçant le partage de l'ensemble Providence, et reprochant à la majorité de «vendre le patrimoine municipal aux copains ! Un dépeçage du bien public !» Le conseil s'est achevé sur le même tempo, avec une dernière empoignade sur le transfert du SSR au Chiva, et le projet de «maison de santé» en centre-ville. Décidément, la dernière séance, avant les vacances n'aura pas été de tout repos !
150 000 € de subvention supplémentaire pour le SCA
Elle était très attendue cette subvention. Ce sont les 150 000 euros que les élus viennent d'octroyer au SCA, en plus de sa subvention habituelle, pour faire face aux enjeux financiers consécutifs à la montée du club en fédérale 1. Il s'agit d'une subvention avec une convention d'objectifs, qui dispose en gros, que cette subvention sera versée en deux fois, la seconde partie étant liée au moins au maintien en fédérale 1 pour la saison 2020-2021. La subvention a été votée à l'unanimité, mais allégée de quelques lignes inscrites à la délibération, car des élus d'opposition ont douté que l'on puisse faire miroiter des «retombées financières pour les commerces locaux». André Trigano, qui n'avait pas envie de batailler là-dessus, a accepté le retrait de la phrase, satisfait au final que le conseil, au grand complet, vote la subvention demandée.
La Dépêche du Midi - Jean-Philippe Cros
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Pamiers - Conseil municipal du 28 juin 2019
INTERVENTION DE MICHEL TEYCHENNÉ
Au sujet du Plan Local d'Urbanisme : « Table ouverte pour les promoteurs »
Avant de parler d'un nouveau PLU attendu depuis 10 ans quand même, je voudrais faire le bilan de vos 25 ans de gestion de l'urbanisation à Pamiers.
En 25 ans, vous avez défiguré Pamiers, vidé le centre-ville, pratiqué l'étalement urbain, multiplié les zones commerciales et les lotissements au gré des demandes des promoteurs. Vous et votre équipe n'aviez qu'un objectif en tête : arriver à "20 000 habitants à Pamiers" ! Cette politique du chiffre est un échec, tant sur le plan humain que sur celui de l'urbanisme.
Aujourd'hui, tous les habitants constatent chaque jour les dégâts de votre politique urbaine : le centre-ville dévasté, 37 % des commerces de la ville fermés, 1200 logements fermés, 430 logements indignes mais loués par des propriétaires indélicats qui, en échange des APL, hébergent toute la misère de notre société, sans malheureusement être inquiétés ni par la Mairie ni par la CCPAP chargée du contrôle de ces logements.
En 25 ans, vous avez toujours privilégié l'étalement urbain, mélangeant allègrement habitations nouvelles et zones commerciales nouvelles. La cité HLM du Chandelet ou les zones commerciales de la Cavalerie,ou des Milles Hommes sont des exemples visibles et récents de cette anarchie urbanistique, de cet étalement urbain et du "tout voiture", qui marqueront la période Trigano dans l'histoire de Pamiers.
Nous avions demandé que l'on fasse un "PLU Intercommunal" au moins au niveau de l'agglomération. Le maire-président a malheureusement refusé. L'actuel projet de PLU est très contraignant pour les Appaméens par rapport aux règles imposées aux autres communes de l'agglomération, où les investisseurs pourront quasi librement faire des lotissements à bas coût pour concurrencer directement Pamiers empêtrée dans sa nouvelle réglementation tatillonne.
Une réglementation malheureusement faite à la va-vite pour être votée avant les élections avec un cabinet-conseil dont j'ai pu constater le manque de compétence en commission ! Ce PLU c'est aussi table ouverte pour les promoteurs. Vous leur offrez 20 zones classées Opération Aménagement Programmé, alors que 4 seulement étaient demandées par le Contrat de ville et l'État. Les 16 autres sont des cadeaux aux promoteurs immobiliers, faits sur le dos des propriétaires de ces terrains qui ne pourront que vendre face à la démesure des coûts d'aménagement.
Cela fait 10 ans que la Mairie n'arrive pas à refaire son PLU, déjà retoqué une fois par la Préfecture. Ce nouveau PLU sera voté en janvier ou février juste avant les élections, ce qui est n'est ni correct ni urgent. C'est à la nouvelle équipe élue en mars de voter un PLU plus lisible, plus simple, plus proche des besoins réels de la ville et de ses habitants et qui mettra fin à l'affairisme immobilier.
Nous demanderons que ce dossier soit renvoyé après les élections. Refuser serait un déni de démocratie.
Au sujet de la vente "express" du bâtiment de l'Office du Commerce
Aujourd'hui, vous nous demandez de vendre pour 70 000 euros l'actuel Office du Commerce, alors que les travaux de rénovation ont coûté à eux seuls 90 000 euros, et que sa relocalisation va coûter le double ou le triple. En 10 ans, votre municipalité a été incapable de proposer un aménagement cohérent de cet espace public central formé par le parking des Trois Pigeons et le bâtiment de la Providence. Alors que cette espace, ce bloc communal en plein centre de Pamiers aurait dû être au coeur d'un projet ambitieux dans le Contrat de ville, vous avez tout simplement oublié d'en faire un projet central du contrat de ville... C'est un comble!
Est-ce qu'il vous paraît normal de brader l'Office du commerce avec du terrain autour, en plein milieu de cet espace public, en le vendant à l'actuel gérant du restaurant Deymier,(ce qui n'est pas un cadeau pour Claude Deymier), pour en faire un restaurant privé et comme d'habitude sans mise en concurrence? Cela pour installer un restaurant en centre-ville alors que vous distribuez les permis de construire au Chandelet ou aux abattoirs pour des restaurants hors centre-ville depuis des années? Vous prenez les gens pour des imbéciles?
Et je ne parle pas de l'absence de garantie financière de l'acheteur. Vous bradez un bâtiment historique de Pamiers du début du XIXe siècle et vous laissez à l'abandon la Providence, un hôtel particulier du XIVe siècle, qui forment un ensemble municipal unique qui mériterait un projet de valorisation global pour en faire un point d'attraction et de dynamisation du centre-ville. Ce que vous avez été incapable d'imaginer, de proposer et de faire l'inscrire au Contrat de ville.
Ce dépeçage des biens communaux au profit de quelques-uns de vos amis, ou de vos lubies électorales dans le secret de votre bureau est insupportable pour les Appaméens. Il se fait toujours au détriment de la Ville, de l'intérêt collectif, et au bénéfice de vos amis ou affidés.
Monsieur le maire, privatisation et copinage sont les deux mamelles de votre politique.
Il y a d'abord eu le terrain de l'ancienne école des Canonges, bradé sans appel à la concurrence à un célèbre promoteur et aujourd'hui à l'abandon. Il y a ensuite eu la vente à la découpe des anciens bâtiments administratifs des abattoirs, y compris les locaux de la pépinière d'entreprises et de l'Office du commerce, qui s'est faite dans les mêmes conditions d'opacité et de non mise en concurrence.
Même chose pour la maison située à l'angle du boulevard Tournissa et de la route de Mirepoix, qui avait été achetée pour améliorer le carrefour, mais qui a été revendue à perte à des promoteurs immobiliers... . Sans parler de la maison rue Gabriel Perri, achetée hors de prix à un adjoint et dont la Mairie ne sait que faire depuis!
Plus récemment, il y a eu la vente d'un terrain sur Milliane, puis au Chandelet, pour un cinéma bidon. Là, la Marie s'est carrément ridiculisée. La vente de ce terrain est toujours bloquée, ce qui nous a fait perdre une occasion de vente et de création d'emplois.
N'oublions pas non plus la location pendant 20 ans par la Mairie, encore là à un promoteur bien connu, d'un rez-de-chaussée obscur et inutilisable de 500 mètres carrés, quand même ! Sa location et son aménagement reviendront à terme pour la Ville à un million d'euros... sans même qu'elle en devienne propriétaire au bout des 20 ans!
Et on pourrait parler de la subvention honteuse de 70 000 euros par appartement de luxe rue Gabriel Péri, la désormais "fameuse Villa Major" soit 850 000 d'euros d'impôts appaméens pour loger ceux qui peuvent payer 1800 euros le mètre carré. Vous subventionnez les plus riches, mais laissez faire les marchands de sommeil qui prospèrent en ville. Drôle de politique et curieuse Mairie...
Et que dire du prêt de 150 000 euros à l' école privée Intech pour lui permettre d'offrir sa formation « bachelor » au prix prohibitif de 9500 euros par étudiant, dans des locaux municipaux au loyer dérisoire.
Un festival de décisions du maire qui coûte très cher aux appaméens et rapporte pas mal à quelque uns ...
Au sujet de la maison de santé
Votre projet de "maison de santé", qui vise simplement à faire payer par des fonds publics municipaux le déménagement d'un cabinet médical existant sur Pamiers, pour le rapprocher du centre-ville. Ce qui serait bien sûr totalement anormal, puisque les quatre cabinets médicaux installés sur Pamiers, sans parler des médecins indépendants, ont tous financé leurs investissements par leurs propres moyens. La Mairie ne peut faire un acte de favoritisme en finançant un d'entre eux pour le déménager en centre-ville aux frais du contribuable, et en contradiction avec toutes les règles qui régissent la médecine libérale. Une Maison de Santé doit être réservée à de nouveaux praticiens, pas à des médecins déjà installés. Votre projet avec 12 cabinets individuels de médecins payés par la Mairie n'est ni sérieux, ni conforme aux besoins de santé de la population. C'est juste une annonce électorale avant les élections. C'est pathétique de traiter le problème de cette façon en plus illégale, vous allez subventionner des médecins déjà installés sur Pamiers !