« L’Europe : un atout pour la défense globale de la France » : voilà le thème sur lequel Michel Teychenné devait débattre jeudi soir, devant un public pas forcément acquis à sa cause politique. Et il s’en est plutôt bien sorti. Ce sujet austère et compliqué pour les non-initiés avait été « commandé » par le très sérieux Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), présidé par Georges-Patrick Gleize. L’inspecteur d’Académie, le commandant du 1er RCP accompagné de quelques-uns de ses gradés, les correspondants défense et des officiers de réserve constituaient la majeure partie du public. On notait également dans l’assistance la présence du Général Roquejoffre. Des citoyens appaméens étaient également au rendez-vous.
Dès son entrée en matière, Michel Teychenné a posé le problème : « De quelle défense avons-nous besoin au XXIe siècle? » Afin que l’auditoire comprenne bien cette problématique, un petit rappel historique s’imposait. 27 mai 1952 : signature du Traité de Paris instituant la CED (Communauté européenne de la défense)è 30 août 1954 : rejet du Traité de Paris par l’Assemblée Nationale; 1954 toujours : naissance de l’UEO (Union de l’Europe Occidentale), qui se veut alors le pilier européen de l’OTAN; 1969 : lancement de la CPE (Coopération politique européenne); 1992 : Traité de Maastricht et adoption de la PESC (Politique européenne de sécurité commune), déclinée en 1998 en PESD (Politique européenne de sécurité et de défense).
« La défense européenne ne signifie pas la défense collective des pays européens contre une agression extérieure, mais plutôt la gestion des crises à l’extérieur de l’Union européenne par des opérations de maintien ou de rétablissement de la paix, ou encore par des missions humanitaires regroupées sous le nom de « missions de Petersberg », a précisé Michel Teychenné.
Actuellement la PESD supervise neuf missions de gestion de crise sur quatre continents. Par ailleurs, une agence européenne de défense a été créée par le Conseil des ministres en juillet 2004. Elle a notamment pour but de renforcer la base industrielle et technologique européenne dans le domaine de la défense, ainsi que de favoriser la recherche.
UNE EUROPE DE LA DEFENSE DEVENUE UNE REALITE CONCRETE
L’Union européenne est désormais capable de conduire des opérations de gestion de crise en s’appuyant sur une force de réaction rapide de 60 000 hommes et sur des structures de commandement appropriées. La PESC bénéficie aujourd’hui d’un budget de 200 millions d’euros, et la PESD est désormais dotée d’un cadre juridique cohérent au travers d’Athéna, qui permet à l’Union européenne de financer des opérations militaires dites « rapides » (Bosnie-Herzégovine, Tchad). L’Union européenne est également en mesure de fournir jusqu’à 5 000 agents de police pour les aspects civils de la gestion des crises (Kinshasa, territoires palestiniens, Irak, Afghanistan, Kosovo…)