« Un vrai retour de l'opposition » : ce sont les voeux de l'élu! Il est vrai que Michel Teychenné coiffait plusieurs casquettes au moment de les présenter : celle de l'élu de Pamiers, celle aussi du député européen. Aussi dans ces voeux, les préoccupations se sont-elles croissées entre celles nées au pied des trois clochers, celles vues depuis les cimes ariégeoises jusqu'au parc Élyséen, et enfin, celles ressenties depuis les couloirs du Parlement européen.
Au plan national, Michel Teychenné tient à saluer la présidence française sarkozienne, « car il a fait exister l'Europe et la présidence ! » Ensuite, de ces félicitations quasi protocolaires, on est passé directement à la raclée, avec « une directive de la honte sur l'immigration, une politique de défense qui n'a pas avancé d'un iota, une réforme de la PAC qui ne va toujours pas dans le sens d'une agriculture raisonnée et créatrice d'emploi et, enfin, un couple franco-allemand qui se boude toujours ».
Mais ce voyage en géopolitique ne devait pas tarder à se conclure par un atterrissage rapide sur le plateau du Castella. Car là, Michel Teychenné avait des choses à dire, sur lesquelles il voulait insister : « Il y a un vrai retour de l'opposition dans le débat municipal, ce qui pose des difficultés à la majorité qui n'avait pas l'habitude d'être contestée ou discutée ! » Il doit être clair pour la majorité que les choses iront désormais ainsi... « Et pourtant avec notre chef de file Milou et les autres élus d'opposition, nous ne faisons pas dans l'obstruction systématique, nous votons 80 % des délibérations soumises au Conseil ! Mais il ya des sujets où l'on est pas d'accord et nous le disons ! Pour moi c'est l'expérience européenne qui m'apprend beaucoup. Tout le monde n'est pas toujours d'accord à Bruxelles ou à Strasbourg. Mais on peut être en désaccord sans être ennemi. Il faut travailler au dialogue dans la confiance et le respect ! »
Michel Teychenné s'est d'ailleurs félicité que le dialogue puisse payer, comme en témoigne l'avancée actuelle sur le dossier de l'abattoir, où une formule nouvelle très oecuménique est en cours d'élaboration, dans la concorde, « depuis le retrait du plan Deymier ». Michel Teychenné a toutefois profité de ces voeux pour émettre des craintes sur les finances de la ville « qui a beaucoup vécu sur la croissance, avec en conséquence un endettement important. Comme on ne peut pas augmenter les impôts, il faudra aller aux priorités. »
Pour finir, le député européen de l'Ariège a taillé quelques croupières dans le projet d'aéroport en Basse-Ariège, ce « miroir aux alouettes, erreur stratégique lourde, et dont le gel des terres, s'il s'opérait, serait dramatique pour la Basse-Ariège ». Un projet auquel il ne croit pas du tout, pas plus qu'en ceux qui le portent...
La Dépêche du Midi, Jean-Philippe Cros, 14 janvier 2009