Suprise samedi soir au congrès fédéral du Parti socialiste : il y a deux candidatures au poste de premier secrétaire, celles de Marc Carballido et de Michel Teychenné. Ou si vous préférez, la motion A face à la motion E. Tout cela notons‑le dans un contexte apaisé, un résultat qui se veut dans les rangs du PS ariégeois, comme le simple fruit d'un débat. Et aussi dira‑t‑on l'application d'une idée simple : la motion qui arrive en tête doit recevoir l'aval des autres. C'est en substance ce que Michel Teychenné a expliqué à la tribune, expliquant que si au prochain congrès national, le monde socialiste se ralliait au panache de Ségolène Royal, en Ariège, ses partisans se rallieraient pour leur part à la motion arrivée en tête dans le département, c'est‑à‑dire celle placée sous l'égide de Delanoé, conduite par Marc Carballido. Bref, c'est du donnant, donnant... Tout cela sans acrimonie. Et en fait, dans les rangs, on se doutait bien qu'il en irait ainsi.
Après les traditionnels mots de bienvenue, l'aval donné aux comptes, le recollement des votes présenté par J.‑C, Bonrepaux et l'intervention de Marc Carballido qui a dressé un bilan « plutôt positif » des trois dernières années, mettant en avant des résultats électoraux qui gardent à l'Ariège son fanion de département le plus socialiste de France, les différentes motions se sont réunies à part durant une bonne heure pour arrêter la marche à suivre. Dans l'intervalle, Michel Teychenné, plus Royaliste que jamais, faisait parvenir à chacun le texte d'une plateforme sur laquelle l'ensemble des tendances pourrait se retrouver et faire une unité.
Au bout du compte, Marc Carballido faisait sienne une grande partie de notre proposition, sur la base des notions de renouvellement, de rajeunissement et de parité, tout en se présentant à sa propre succession. Marc Colombani, pour la motion C, exigeait un franc coup de barre à gauche, mais ne présentait pas de candidat au poste de secrétaire fédéral, tout comme Antoine Loguillard (motion D) en réaffirmant « qu'il fallait prendre conscience de la volonté de changement exprimée par les militants ».
Vint donc le tour de Michel Teychenné, « satisfait de tenue de ce congrès fédéral » tout en mettant en avant son axiome de base : « Nous reconnaissons à la motion venue en tête la capacité à fédérer les autres ». Oui, mais avec un correctif : « S'il y a une unité entre les diverses motions au congrès national, nous retirerons la candidature que je vais présenter. Si ce n'est pas le cas, nous aurons du mal à faire un accord local! Nous espérons que la proposition mise sur la table sera discutée et négociée. Nous avons 15 jours pour en parler! » Et se tournant vers Marc Carballido : « Ce n'est pas un problème humain, Marc, c'est un problème politique! » Verdict dans 15 jours.
La Dépêche du Midi - 10 novembre 2008 - Un article de Jean-Philippe Cros