Le Tribunal correctionnel de Foix, qui avait mis en délibéré son jugement dans l’affaire qui opposait Michel Teychenné et trois autres militants du Parti socialiste, l’a rendu le vendredi 19 novembre. Après une audience où les avocats s’étaient renvoyé la balle dans le jeu du « c’est pas moi, c’est lui qui a commencé », le Tribunal a reconnu à Michel Teychenné son statut de victime en condamnant ses agresseurs à trois mois de prison avec sursis, un an de mise à l’épreuve, interdiction de l’approcher, et paiement des frais de justice et d’une provision de 2 400 euros. Un jugement accueilli avec satisfaction par Michel Teychenné qui l’a aussitôt replacé dans un contexte politique. Rappelons que la bagarre avait éclaté le 20 mai au sortir d’une réunion de la section appaméenne du PS, et que la photo du visage tuméfié de l’ancien député européen était vite sortie des réseaux sociaux pour figurer dans la presse et déclencher une avalanche de réactions.
Cela, quelques semaines à peine après une campagne aux régionales fatricide, où Michel Teychenné et Emile Franco s’étaient affrontés pour la troisième place. Michel Teychenné, s’estimant lésé, avait porté l’affaire devant le Bureau national du PS qui, bien qu’allant dans son sens, n’aboutissait pas à le placer sur liste.
A partir de là, les relations se sont tendues entre l’ancien député européen et la Fédération, et se déroulent depuis tant sur la scène judiciaire (en sus de l’agression du 20 mai, il y a l’affaire de la diffamation dont s’estime victime Augustin Bonrepaux de la part de Michel Teychenné, qui sera jugée le 14 décembre) qu’ à la Commission nationale des conflits du PS, saisie de toutes parts.
La tension est telle qu’au lendemain de la « baston » du 20 mai, le premier fédéral, Marc Carballido, encore sous le coup d’une campagne mouvementée, relevait que la bagarre avait eu lieu sur la voix publique en dehors du cadre socialiste, et que c’était une affaire privée. Mais Michel Teychenné ne l’entendait pas de cette oreille et s'obstinait à faire de cette agression un règlement de compte politique en demandant illico l'exclusion des trois hommes.
« Mes agresseurs m’auraient jamais dû avoir la carte du PS. (…) Ceux qui les ont fait venir à la section de Pamiers ont une responsabilité morale dans cette affaire. Depuis six mois que dure cette procédure, ces Messieurs tiennent le haut du pavé à la section socialiste de Pamiers et à la Fédération, ce qui fait régner un climat très pénible, très malsain. Je regrette que les responsables de la Fédération PS, Marc Carballido, Jean-Christophe Bonrepaux et Kamel Chibli, n'aient toujours pas demandé au Bureau National du PS des sanctions contre ces individus et n'aient pas voulu prendre des mesures destinées à les éloigner de la section de Pamiers pendant la procédure, comme je l'ai plusieurs fois demandé », déclarait aux médias Michel Teychenné à l’énoncé du jugement.
« La question de l’exclusion n’est pas de mon ressort observait Marc Carballido joint par téléphone. Aussitôt le jugement rendu, j’ai demandé la suspension des trois militants jusqu’à la décision de la Commission nationale des conflits, elle seule capable de prononcer ou non l’exclusion… Les circonstances de cette affaire n’étaient pas claires, la Fédération a toujours préservé la présomption d’innocence, maintenant que le Tribunal a éclairci cette affaire, nous pouvons prendre nos responsabilités. »
Kamel Bataoui, le seul des trois militants présent à l’audience, a déclaré à nos confrères de France 3 Sud vouloir faire appel de cette décision, s’estimant plutôt victime que coupable.
La section socialiste, qui a élu son nouveau secrétaire de section le 17 novembre, retrouvera-t-elle un climat serein et apaisé propice à préparer les cantonales de 2011 ? Telle est la question.
La Gazette de l'Ariège, 26 novembre 2010