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A R C H I V E S

3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 13:48

billetours

J'étais présent à Soulcem, aux Orris du Carla, avec François Hollande qui avait souhaité rencontrer les « acteurs de la montagne » lors de sa venue en Ariège. Il n'y avait pas à cette rencontre en plein air que des anti-ours, même si ces derniers ont comme d'habitude monopolisé la parole, empêchant un débat plus large et constructif. François Hollande a rappelé son attachement aux politiques publiques pour la montagne, à la biodiversité, à une montagne vivante « richesse de la Nation ». Il a rappelé que les zones agricoles sont partout des lieux de tensions, que la montagne n'y échappe pas et que les prédateurs ont toujours existé... Il a insisté sur le dialogue, la concertation,la négociation, l’écoute réciproque.

En 2006, François Hollande, alors premier secrétaire, a écrit ce qui suit à Claude Téron, alors Maire (pro-ours) de Goulier, village proche des Orris du Carla, également présent à cette rencontre  : « La position du parti socialiste est claire. La France se doit de respecter ses engagements internationaux (Convention de Berne et Directive habitats) quant à la préservation de la biodiversité que nous défendons sans réserve. Cette nécessité est devenue urgente en ce qui concerne les ours depuis la disparition de Cannelle […] Nous avons par ailleurs dénoncé l'attitude des anti-ours à Arbas. » Le PS n’a pas changé de position depuis.


François Hollande a raison : il est temps que le dialogue et la concertation reprennent. L’ours est présent dans le massif pyrénéen depuis la nuit des temps. Aucun gouvernement de droite ou de gauche ne pourra se soustraire à nos engagements européens et internationaux sur la biodiversité. Les prises de positions extrémistes et les « tartarinades » de certains qui menacent de mort les ours pyrénéens, ou pire revendiquent leur élimination discrète, nuisent gravement à l’image des Pyrénées et des Pyrénéens. L’image de l’Ariège, vue à travers les discours de ces anti-Ours est malheureusement caricaturée et dévalorisée par ces soi-disant porte-parole autoproclamés. Ils nuisent gravement à l’image touristique de notre département qui se voudrait leader en tourisme de nature. Ils décrédibilisent les efforts méritoires du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises...

En même temps le gouvernement en place est responsable de la situation actuelle. Son absence de politique globale, son bricolage permanent dans ce dossier et son incapacité à proposer des solutions alimentent le conflit. L’État devra mettre en place les moyens, les compensations et les aides nécessaires à la cohabitation homme-ours, mais également les moyens de valoriser ce marqueur fort de la biodiversité qu’est la préservation de l’ours pour en faire un outil du développement touristique et agroalimentaire. L’ours, c’est la signature des Pyrénées, notre meilleur ambassadeur, notre différence, notre marque, par rapport aux autres massifs montagneux français.


Je ne minimise pas les problèmes posés par la cohabitation en matière de pastoralisme : ils sont importants, mais ils ne sont pas nouveaux, ils ont toujours existé. Qu’ils soient réels ou imaginaires, ils sont trop souvent surmédiatisés, alors que d’autres problèmes parfois plus importants, comme les attaques ou affolements de troupeaux dus aux chiens de chasse ou aux « toutous des touristes » sont très fréquents bien qu’on en parle peu.

 l’État  doit financer une politique forte pour le pastoralisme, comme l'Europe le fait aujourd'hui, la protection de l’ours ne doit être qu’un volet, de cette grande politique. C’est à cette condition, par la minimisation des contraintes et par l’octroi d’avantages et de moyens importants pour la montagne, que nous pourrons sortir de l’impasse actuelle, ou prospère les extrémistes.


Les vrais problèmes de l’Ariège dans son ensemble, et de la montagne en particulier, ce n’est pas l’ours, qui est comme l’arbre qui cache la forêt. C’est la désindustrialisation de nos vallées c’est la disparition des services publics, c’est le chômage des jeunes, ce sont les prix agricoles... Alors, ne nous trompons pas de combat!

Michel Teychenné
Ancien député européen

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