Pamiers. Comcom : c'est reparti pour un tour !
élection à la Communauté de Communes du Pays de Pamiers
André Trigano, maire de Pamiers devrait être élu à la présidence de la communauté de Communes de Pamiers deamin dimanche.Photo DDM Xavier Olmos.
Demain dans la salle du conseil municipal de l'hôtel de ville, les 61 délégués communautaires voteront pour élire leur président. André Trigano devrait l'emporter. Le PS n'aura pas officiellement de candidat.
«Comcom». Ça a le nom d'une tribu et ça y ressemble un peu. Une tribu, la communauté de communes de Pays, dispersée sur un territoire composé de villes et de villages aux revendications identitaires fortes, avec à sa tête un vieux sage, figure tutélaire inamovible, doyen œcuménique de cette communauté de destin qui fera, en partie la pluie et le beau temps sur la Basse Ariège de demain.
Demain dimanche, à 10 h 30, en l'hôtel de ville de Pamiers, les 61 délégués communautaires de la fameuse «comcom» vont donc élire le président de cette entité qui, si l'on en croit les récentes déclarations du Premier ministre, Emmanuel Vals, devrait jouer les tout-premiers rôles en termes notamment d'aménagement et de développement communautaire, sur les cendres annoncées des conseils généraux.
Pas de candidature socialiste
Pour ce qui est du vote dominical, le jeu de carte a, semble-t-il, déjà été distribué avant même que la partie ne soit jouée. Dimanche aucun candidat socialiste ne devrait se présenter à la présidence. Ainsi donc, on voit mal comment André Trigano, le maire de Pamiers pourrait perdre ce troisième tour et le saint Graal d'une présidence reconduite. De fait, le suspense, clash et rebondissements hypothétiques devraient rester l'embryonnaire scénario avorté il y a six mois, date à laquelle les premières négociations se sont amorcées entre André Trigano et une partie des maires de la comcom. Plus récemment, lors de l'entre deux tours des élections municipales, l'accord a été finalisé sans pour autant être formalisé à l'écrit. C'est en substance ce ce que les maires de Bénagues, Marie-France Vilaplana, Christian Barière premier magistrat d'Escosse, Jean-Claude Combres, celui de La Tour du Crieu, et Serge Villeroux, le maire de Saint-Amadou, nous ont expliqué hier après-midi. «Jusqu'à preuve du contraire, indique Jean-Claude Combres, la communauté a très bien fonctionné. Le but est de continuer dans ce sens-là. Deux hypothèses s'offraient à nous. La première, si Alain Fauré avait gagné les municipales, nous aurions voté pour lui. Là, c'est André Trigano qui gagne et qui a donc une majorité de délégués. Le principe fondamental c'est que le président de la communauté de communes doit appartenir à l'équipe majoritaire de Pamiers. Alain Fauré en a accepté le principe. Notre volonté commune est de travailler tous ensemble pour le bien commun des habitants.»
Va pour la tête de l'exécutif. La contrepartie est ailleurs. Le choix des quinze vice-présidences, à défaut de constituer un contre-pouvoir affiché, devrait permettre aux villes de la Tour du- Crieu et Saint-Jean-du-Falga mais aussi aux communes rurales de peser dans les choix politiques qui prévaudront aux destinées des 29 000 habitants de l'entité communautaire.
Gouvernance collégiale
On s'achemine donc vers une gouvernance collégiale qui ambitionne de respecter l'équilibre des communes en présence, avec une prédominance cependant reconnue à Pamiers et à André Trigano légitimé, en cela, par le verdict des urnes municipales.
Le but avoué est de privilégier au final l'intérêt général, d'éviter les conflits et les clivages dont les citoyens ne veulent plus. On ne peut plus se payer le luxe de divisions partisanes et stériles, l'intérêt général doit ainsi prévaloir sur le risque d'une balkanisation née d'une hémiplégie confessionnelle d'un autre âge. À voir…
Quoi qu'il en soit, demain, André Trigano devrait rempiler à la présidence.
Après le fameux : «Le camping, c'est Trigano !», voici un nouveau leitmotiv «La politique est un jeu qui se joue à plusieurs, mais à la fin c'est Trigano qui gagne.»
* (N.D.L.R. : il n'est pas certain que ce dernier eut été candidat à la présidence en cas de victoire sur Pamiers, cumul des mandats oblige).
Alain Fauré ne sera pas candidat
Si la gauche aurait pu prétendre à une majorité pour briguer et obtenir la présidence de la communauté de communes, l'intention, d'Alain Fauré n'était pas de se poser en candidat. «Je ne suis pas candidat. On aurait pu avoir une majorité mais on se serait placé dans une logique conflictuelle qui au final aurait abouti à une impasse et à une situation de blocage. Ce n'est pas ma conception de la politique.»