Intervention de Michel Teychenné sur le projet américain de studios de cinéma à Pamiers
Monsieur le maire, je suis un peu gêné pour aborder le débat d’orientation budgétaire, dans la mesure où le document présenté n’intègre pas l’information que vous avez donnée à la presse : la candidature de Pamiers pour accueillir le méga- projet Granja, ce projet de studios de cinéma qui devrait être totalement opérationnel d’ici 5 ans sur le site de Gabriélat !! Notre pauvre débat d’orientation budgétaire pour les 3 prochaines année risque d’être un peu bouleversé... si ce projet venait à se réaliser.
Les élus de gauche ne font pas partie, Monsieur le Maire, de ceux qui parlent “ de cinéma de votre part”, pour la bonne et simple raison que nous ne connaissons pas “ la réalité” de ce dossier que par la presse ariégeoise et haut-garonnaise. Ce dossier a déjà défrayé la chronique toulousaine et créé des vagues, et de nombreuses polémiques sur son manque de sérieux. D’ailleurs Martin Malvy a eu des mots assez durs à son sujet.
Je suis comme Saint-Thomas, je crois que ce que je vois, et pour l’instant je n’ai vu que des articles de presse.
Il s’agit pour Pamiers du même projet que celui prévu à Francazal. C’est en tout cas ce que vous avez dit. C’est donc rien moins que créer 4000 emplois en 5 ans (4800 exactement) : soit au moins 3 000 familles qui viendraient s’installer dans l’Appaméen en 5 ans. Tous ces emplois hautement spécialisés ne pourront être pourvus que par des Ariégeois, c’est évident! Cela va créer un appel d’air de niveau national, voire européen, dans les métiers du cinéma; ce qui est prévisible et normal.
3 000 familles de plus, c’est de 12 000 à 14 000 personnes à accueillir , à héberger en 5 ans, ce qui est très court – c’est presque la population actuelle de Pamiers !!!
C’est aussi 6 000 enfants à scolariser... C’est plus que doubler les capacités d’accueil actuelles de la petite enfance, plus que doubler les écoles, plus que doubler les collèges et la capacité des lycées... et cela en 5 ans. C’est très court. Et cela bouleverserait toutes les programmations budgétaires de la ville de la CCPP du CR et de la région, rien que cela.
C’est aussi adapter le PLU à cette nouvelle donne : les études que l’on vient de faire pour le nouveau PLU seraient donc déjà périmées. C’est en plus se poser la question des budgets publics qu’un tel projet va mobiliser en termes de voirie, de logement social, d’éducation, de petite enfance ... et bien sûr la répartition de charges nouvelles entre la Ville de Pamiers et la CCPP, le CG et le CR. tout devant être réalisé en cinq ans ! C’est enfin évaluer les gains en matière de fiscalité, les avantages et les inconvénients.
Sur l’agglomération toulousaine avec son million d’habitants, accueillir un tel projet n’est pas un problème, et n’engendrerait aucun surcoût public, vu la croissance naturelle de la population. Cela passerait comme presque inaperçu pour les finances publiques.
Ce n’est pas le cas chez nous à Pamiers. Le coût des investissements publics cités ci-dessus doit être évalué, d’autant que d’après des informations sérieuses en ma possession, M. Granja demande une défiscalisation totale pendant cinq ans comme l’avait obtenue Aubert-Duval . C’est de notre responsabilité d’évaluer notre capacité à digérer un tel projet . Qui va payer, Monsieur le maire, c’est la question ! Si ce projet est viable, nous n’en savons rien et je n’ai pas actuellement les éléments pour juger, mais les professionnels du secteur et les élus haut-garonnais que j’ai contactés ces derniers jours sont pour le moins très critiques sur le sérieux du dossier.
Une fois passée l’émotion de l’effet d’annonce qui a fait rêver beaucoup de monde, il faut revenir aux réalités. Il ne faudrait pas que Pamiers ait la bouche plus grosse que le ventre.
M. le Maire vous le savez bien, la TPU n’existe plus et la question du financement du coût public de ces investissements est aujourd’hui sans réponse évidente... Je comprends que M. Granja ne s’en préoccupe pas puisque Toulouse par l’autoroute ou par le train fournit un réservoir de main-d’œuvre pour son éventuel projet... mais c’est à nous de nous en préoccuper!
M. le Maire, il est urgent d’étudier l’impact financier, humain et fiscal d’un tel projet : nous vous demandons de mettre en place une commission d’élus qui préparera pour le prochain Conseil municipal une pré-étude d’impact. Et nous vous demandons aussi d’organiser un débat sur ce dossier au CM du mois de mars. Si le dossier est sérieux comme vous le dites, dans deux mois la décision pourra être prise puisque M. Granja disait en décembre qu’il était prêt, mais son offre d’achat à Francazal a été refusée par le préfet de région par défaut de garantie.
Nous souhaitons aussi que vous puissiez recevoir les élus du groupe de gauche pour nous informer du contenu exact du dossier de M. Granja, et cela rapidement.
Enfin attention M. le maire à ne pas refaire rêver nos concitoyens , les Appaméens, les Ariégeois vivent dans le département de Midi-pyrénées le plus touché par la crise, ils ne vous le pardonneraient pas. On ne joue pas avec la détresse, le chômage et la précarité. On ne joue pas avec l’espoir des gens.
Nous sommes disponibles pour travailler ce dossier sérieusement.
Publié le 18/01/2013 08:44
Ajouter un commentaireConseil municipal
Séance sans surprise hier soir, au conseil municipal, où autour d'un ordre du jour maigrichon, on a surtout parlé studio de cinéma, et orientations budgétaires.
Trigano-cinéma, une première ! Moteur… On s'en doutait, la question du projet d'implantation des ex-studios de cinéma de Francazal à Pamiers est venue illico sur le tapis du conseil municipal hier soir. C'était en fait à l'issue des orientations budgétaires 2013, présentées par André Trigano, que le chef de l'opposition socialiste Michel Teychenné y est allé de son couplet sur ce projet ! À vrai dire, en se gardant bien de condamner la démarche, il a voulu soulever certaines incohérences, qui conduiraient si d'aventure l'affaire se concluait à faire venir à Pamiers 4 000 personnes, que l'on ne saurait où mettre avec leurs familles ! «Voilà qui viendrait bouleverser vos programmes budgétaires et de la ville et de la communauté de communes, mais aussi de la région, rien que cela ! Une fois passé l'émotion de l'effet d'annonce, qui fait rêver tout le monde, il faut revenir aux réalités. Il est urgent d'étudier l'impact financier, humain et fiscal d'un tel projet Il ne faudrait pas que Pamiers ait la bouche plus grosse que le ventre !»
André Trigano, le ton badin, a assuré qu'il ne voulait faire rêver personne : «Je suis trop vieux pour rêver, mais je travaillerai jusqu'au bout ! J'ai dit qu'il y avait un pour cent de chance que cela aboutisse, mais il faut quand même essayer d'avancer ! Le dossier existe, il est lourd et compliqué, je suis le seul à le gérer avec une personne de la communauté de communes. J'attends des réponses, on a un terrain prêt à recevoir, un entrepreneur qui a demandé à entrer en discussion et avec qui nous sommes en exclusivité !» Si les choses avancent encore, le maire a assuré que viendrait alors le moment de signer un protocole d'engagement ! Et si les choses vont au bout, l'ambition est de poser la première pierre fin 2 013. Mais Pamiers n'est pas seul sur le coup : On dit que Bordeaux est aussi sur les rangs : ce à quoi André Trigano a répondu, le sourire en coin : «Ils étaient aussi sur les rangs à l'époque pour accueillir le régiment, qui est ici ! Moi je suis le petit qui n'a pas peur des grands !» Le prochain acte est à venir. L'enjeu est énorme et personne vraiment, hier soir, ne voulait insulter l'avenir…
CFE : le conseil valide le vote de la nouvelle base
La page de l'épisode de la cotisation foncière des entreprises est tournée. Le conseil a validé hier les propositions faites par le maire, et issues des conversations qu'il a eu avec l'association des commerçants. Les nouvelles bases ont été définies, largement revues à la baisse. La gauche s'est toutefois abstenue jugeant, selon les termes de Michel Teychenné «que ce nouveau dispositif, protège les gros qui pouvaient payer plus, et pas assez les petits !»
J.-Ph.C.