Conseil municipal de Pamiers: prix de l'eau, la goutte qui fait déborder le vase
Programme chargé jeudi soir pour ce dernier conseil municipal avant les vacances d’été.
Michel Teychenné, leader du groupe de gauche affichant une forme à toute épreuve, confiant selon lui de sa prochaine investiture par la fédération PS de Pamiers pour les municipales 2014. (à noter que c'est les militants PS de Pamiers qui votent, et pas la Fédération...Miichel Teychenné)
D’aucuns pourraient même penser que son actuel sujet de prédilection sur le non cumul des mandats serait dirigé vers un futur probable candidat PS porté par la fédération départementale.
Quoi qu’il en soit, le mentor de la gauche appaméenne donne vraiment l’impression d’être déjà en campagne: hier soir il accueillait avec une attention toute particulière quelques nouveaux Appaméens qu’il avait conviés personnellement à assister au spectacle: «vous aurez une idée de ce qui se passe dans votre nouvelle ville»
Esprit communautaire es-tu là?
Première entrée en matière musclée concernant la nouvelle représentation des communes au sein de la communauté de communes du Pays de Pamiers en mars 2014, une proposition prenant en compte la représentation des communes rurales.
Jacques Arthuys pour EELV souligne l’absence de l’esprit communautaire dans les attributions de vice-présidence, rappelant que «les communautés de communes n’ont pas été créées pour multiplier les instances de représentation et de décision mais pour simplifier le mille-feuilles administratif. La représentation basée sur le nombre d’habitants sera factice et difficile»
Une antienne reprise par Michel Teychenné: «les communautés de communes sont à un tournant de leur histoire. Il faut une juste représentation des populations. Ici on assiste à une surévaluation du rural et une sous-représentation de la ville de Pamiers alors qu’elle doit être la force motrice. Ce n’est pas acceptable, c’est un choix électoraliste et un déni de démocratie […]
Quant au calcul du nombre de vice-présidents, on va dépenser en matière d’indemnité le million d’euro pour la communauté de communes et pour les deux collectivités réunies (mairie et com com) les deux millions et demi. Au moment où l’on traverse une crise importante, il faudrait réduire de manière significative les indemnités des élus»
André Trigano, maire de Pamiers et président de la communauté de communes visée, a indiqué qu’il s’agissait là de propositions: «après les élections, seul le préfet aura le dernier mot… aujourd’hui ce sont des indications pour répartir le nombre de sièges par commune»
Trop de publicité à proximité des canaux
Après avoir beaucoup hésité a entériner la durée des congés des enseignants dans le nouveau règlement du conservatoire municipal, le conseil a voté comme un seul homme la convention de mise à disposition de terrains communaux situés au lieu-dit «Cailloup» pour y planter des vignes, un projet cher à Louis Claeys et son association.
Par contre un échange musclé a eu lieu au moment d’évoquer la mise en place du mobilier urbain, les fameuses «sucettes» en bordure du canal.
Louis Claeys, promoteur de la réhabilitation des canaux de Pamiers, est monté au créneau: «la disposition de ces sucettes n’est pas la bienvenue pour l’aménagement (espérons proche) des canaux et avec cette délibération on en reprend pour 9 ans !»
Pour Michel Teychenné, «on augmente la pression publicitaire sur Pamiers […] On a investi 2 M€ sur le parvis Mendès France avec des bananiers qui n’ont pas passé l’hiver et on n’a pas été capables de se payer un abribus, préférant installer un mobilier urbain sponsorisé par Decaux. Ce n’est pas correct! Nous votons contre car ce n’est pas raisonnable»
Réponse d’Hubert Lopez, élu en charge de l’urbanisme: «il y a un règlement local de publicité mis en place lors du précédent mandat. Nous avons beaucoup travaillé sur ce dossier et nous sommes restés sur un nombre de panneaux acceptable. Nous sommes aujourd’hui sur une révision du contrat»
Que d’eau que d’eau!
S’il est un sujet qui fâche, à Pamiers comme ailleurs, c’est bien celui du prix de l’eau.
L’opposition n’a pas bronché pour l’approbation du rapport annuel sur le prix et la qualité du service, ni pour celui de l’approbation du compte d’exploitation présenté par un Lucien Quèbre imperturbable.
Mais elle s’est déchainée quand il en est venu à la prolongation de la DSP confiée à Véolia pour une année supplémentaire.
Jacques Arthuys se range derrière les écologistes: «nous avons toujours défendu que l’eau, bien commun, ne soit pas traitée comme une marchandise, en conséquence nous demandons un retour à une gestion de service public»
Du petit lait pour Michel Teychenné: «c’est une situation cocasse, à Pamiers on a des vignes municipales et l’eau est privatisée. Le 31 mai 2012 nous avons demandé de dénoncer le contrat de DSP passé avec Véolia et d’engager une réflexion interne. Vous préférez faire un cadeau à Véolia d’un an de plus et il n’y a pas de volonté politique d’aborder ce sujet […]
Nous demandons des tarifs adaptés. L’eau est un besoin vital, le service public doit être leader. Ce devrait être un acte politique fort, rendre aux citoyens ce qui est la base de la vie, l’eau. Vous ne voulez pas rentrer dans cette réflexion-là c’est votre choix mais on n’a aucune raison de laisser Véolia s’engraisser sur le dos des Appaméens !»
Lucien Quèbre, adjoint en charge de l’environnement qui gère ce dossier, avoue que «la commune n’est pas actuellement prête pour lancer une consultation concernant une DSP pour la distribution de l’eau»
Pour autant le prix de l’eau à Pamiers «est tout à fait correct» (1,50 € le m3): il est bien en deçà des communes d’Auterive, Saverdun (SMDEA), Lavelanet (SMDEA), St Jean du Falga (SMDEA), Foix (SMDEA) ou encore de Varilhes.
Et André Trigano de rebondir: «compte tenu de tout ce que j’entends ici ou là, je ne suis pas capable de prendre aujourd’hui une décision: DSP, affiliation au syndicat départemental (SMDEA), régie… je préfère prendre un an de réflexion supplémentaire». Fermez le ban.
Questions diverses: la MJC en ligne de mire Michel Teychenné (PS) a indiqué que les locaux de la MJC n’étaient pas adaptés à l’accueil des personnes en situation de handicap malgré les 400 000 euros de travaux qui viennent d’être réalisés. Selon lui, «il est préférable de déménager la MJC et de la doter de locaux adaptés à la hauteur des attentes des jeunes de la ville» Rappelant au passage que «l’aide de la ville pour cette structure est 8 fois moins importante que la subvention accordée à l’Ecole de Musique, alors que les jeune Appaméens sont deux fois plus nombreux à la MJC qu’à l’école de Musique» Réponse de François Pancaldi, élue en charge du dossier: «les travaux réalisés sur la MJC concernent la mise en conformité, notamment par rapport aux normes incendie (le comité de sécurité a rétabli son avis favorable le 29 mai). La loi sur l’accessibilité doit être effective au 1er janvier 2015. Comme pour tous les bâtiments municipaux, la MJC est au cœur de la réflexion des services de la ville […] quant à l’accompagnement de la commune, la MJC reçoit plus de 71 000 € de subventions, 45000 € pour un poste Fonjep, et des aides pour des actions ponctuelles soit une dotation globale de 122 500 euros. Cette structure est au centre de nos attentions, elle ne peut être mise en concurrence avec un conservatoire en régie directe qui ne reçoit pas de subvention. Quant à sa position stratégique au centre-ville, à proximité des établissements scolaires et du public concerné, fait que la MJC est repérée et fréquentée par tous ces jeunes» |
auteur: Laurence Cabrol | publié le: 28/06/2013 | 19:11