Le Japon est au coeur de nos préoccupations. Le courage et la dignité des Japonais dans ces moments terribles de tremblement de terre, de tsunami et maintenant de catastrophe nucléaire sont admirables. Il faut leur apporter tout notre soutien, notre aide et notre compassion.
Le risque zéro n’existe pas, mais la catastrophe nucléaire en cour au Japon est une nouvelle illustration du risque nucléaire qui menace notre planète. Au-delà des catastrophes naturelles avec leur cortège de morts et de désolation, le risque nucléaire, c’est d’abord un risque d’augmentation de la radioactivité et de contamination des populations et des territoires pour des décennies, avec les immenses problèmes sanitaires que cela génère. C’est aussi la maîtrise des rejets et leur traitement et confinement, qui poseront problème pendant des siècles.
Cette réalité ne peut être occultée. Elle entraîne une différence fondamentale avec tous les autres risques “naturels” dévasteurs, mortifères et humainement terribles, mais dont les séquelles s’effacent malgré tout avec le temps.
Ce chèque, ce pari sur l’avenir de notre planète et de ses populations a de quoi inquiéter. Tout comme l’incapacité actuelle, en cas de contamination, de pouvoir revenir en arrière. L’absence de possibilités de décontamination, que l’on constate aujourd'hui à Tchernobyl où des populations vivent encore au milieu de zones hautement contaminées, pose l’urgence de modifier en profondeur nos stratégies énergétiques au profit d’énergies renouvelables et non polluantes.
Au-delà de ce que constat dicté par le simple bon sens, je m’étonne que nos dirigeants, qui se répandent en commentaires dans les médias depuis quelques jours, n’évoquent essentiellement que des scénarios du type panne ou catastrophe naturelle, tremblement de Terre et tsunami (Japon), erreur humaine (Three Miles Island USA) ou vieillissement des installations (Tchernobyl). Pratiquement personne ne parle de ce qui est à mon sens, aujourd’hui, le risque majeur : le risque terroriste.
Quand des commandos-suicide s’emparent d’avions comme armes de destruction massive, comment peut-on imaginer que ces mêmes groupes ne songent pas à prendre le contrôle d’une centrale nucléaire et à la faire sauter? Eux, ou d’autres de leur genre. Sans tomber dans le catastrophisme, le risque terroriste me semble plus grand et plus réel que celui d’un séisme de magnitude 8 en France... Pourquoi ce silence dans les médias? Pourquoi ce silence chez nos dirigeants ? Sommes-nous vraiment préparés à ce scénario catastrophe?
Voilà aujourd’hui la simple question que je me pose en simple citoyen responsable, mais inquiet.
Avant de survenir, les attentats du World Trade Center relevaient d’un mauvais scénario de série B. Personne ne croyait qu’une telle chose pouvait se produire. Le monde est resté interloqué le 11 septembre 2001.
Je souhaite profondément que le scénario terroriste, appliqué au nucléaire, ne reste qu’une mauvaise idée pour série B.
Michel Teychenné