Pamiers. La taxe qui fâche proprement exécutée
HIER SOIR AU CONSEIL MUNICIPAL
Voilà, c'est fait, le maire a fait voter l'abrogation de la délibération qui fixait le taux de CFE sur Pamiers. Avec retour arrière au niveau de 2010.
Des mains qui se lèvent à l'unanimité : la délibération de septembre 2011 qui définissait les bases de la CFE à Pamiers est abrogée. Il aura fallu attendre deux heures et aller au bout de ce conseil municipal pour que la délibération tant attendue soit soumise au vote. Dans la salle, le public était en nombre étoffé de très nombreux commerçants venus s'assurer que les élus allaient entériner ce qu'André Trigano avait annoncé la veille lors de sa réunion publique : la marche arrière sur le montant de la taxe foncière des entreprises. Pour faire simple, dans cette affaire compliquée, les élus de Pamiers reviennent à la base de 2010. Mais pour que cela soit effectif il faudra que l'amendement proposé par le gouvernement qui permet ce retour arrière, soit avalisé. Quoi qu'il en soit, les commerçants étaient satisfaits, comme l'indiquait Jacques Mourlane, leur président à l'issue de la réunion. Un conseil qui s'annonçait électrique et qui fut finalement constructif, avec l'éternel jeu de rôle entre majorité et opposition. On y a reçu la confirmation de la fin des plus importants des prêts toxiques, l'évolution d'André Trigano sur la question de l'embranchement ferré, voulant se donner le temps de bien peser le pour et le contre, et surtout la pertinence des engagements financiers de la ville au regard des potentialités du marché. «On va pas foncer tête baissée dans le mur» a indiqué le maire, salué en cela par Michel Teychenné satisfait de relever «cette inflexion» qu'il n'a pas lui-même qualifié de «reculade» mais «d'analyse attendue depuis longtemps». Et s'est trouvé même jusqu'au Carmel pour réunir tout le monde dans la même unanimité, Carmel dont l'acte d'achat sera signé aujourd'hui.
On s'acheminait donc sur des eaux plutôt tranquilles lorsque Michel Teychenné a remis sur le tapis la question de l'édition spéciale de l'Appaméen, qualifiant «cette revue luxueuse, d'argent jeté par les fenêtres !» Et puis, une remise en cause, par ce dernier, du niveau d'indemnité des adjoints allait mettre le feu aux poudres, lesquels adjoints en se fâchant tout rouge ont commencé à quitter la salle, alors qu'Hubert Loppez brandissait son bulletin d'indemnités : «658 € mensuels, voilà ce que touche un adjoint de Pamiers» On s'est demandé si tout cela n'allait pas en finir aux mains, lorsque Françoise Matricon, prenant le maire à part lui remettait… sa lettre de démission ! Un petit papier blanc qui fit excellente diversion, mais qui pesait plus que son simple grammage ! : Françoise Matricon a porté une grande partie de la politique «verte» de la ville. Elle jette l'éponge notamment parce que Pamiers rechigne à éteindre l'éclairage public la nuit. «Que voulez-vous - commentait le maire tout en déplorant ce départ - je ne vais pas plonger tout le monde dans le noir pour lui faire plaisir !»
La démission de F.Matricon
Surprise en fin de soirée. Françoise Matricon démissionne constatant «qu'il ne se passe plus rien d'un peu exemplaire en matière d'écologie». «Mon dernier essai en date -indique-t-elle dans sa lettre - l'extinction de l'éclairage public en deuxième partie de nuit, à Pamiers c'est une chose inimaginable !». Dénonçant la «frilosité «de l'équipe municipale «son incapacité absolue à anticiper les évolutions en matière d'énergie, d'urbanisme, de déplacements» Françoise Matricon quitte donc «cette mairie où elle n'a plus rien à faire sinon jouer les potiches et servir de caution écolo à un agenda 21 qui n'est qu'une vitrine !»