présidentielle à pamiers et basse-ariège
Une fois que l'on aura dit que F. Hollande est en tête partout sur les cantons de basse Ariège et de Pamiers hissant son succès entre 30 et 35 % des suffrages exprimés, on a affirmé une vérité qui en cache aussi une autre : la modestie du score de Nicolas Sarkozy, l'effondrement du centre, la fièvre notable pour Mélanchon qui dope le score de la gauche (cantons de Varilhes, le Fossat et Mirepoix), et surtout l'explosion des voix en faveur de Marine le Pen. En moyenne sur tous les cantons de basse Ariège la vague « Marine » varie entre 17 et 20 %. Seul le canton du Mas-d'Azil contient la fille de son père à 13 %, mais elle double presque son score par rapport à celui du FN en 2007 ! Pour le reste Marine le Pen submerge la droite traditionnelle sur le canton de Saverdun (20,9 %) arrivant partout devant Nicolas Sarkozy sauf à Mazères et Saverdun même, où elle fait quasiment jeu égal ! Une grosse surprise pour Philippe Calléja.
Sur Pamiers ville, avec 19 % des suffrages elle talonne un N. Sarkozy tiré vers le bas à 22 % ! La candidate du Front National a pris ici 8 points en cinq ans ! Une inflation des suffrages lepéniste très nette aussi sur les cantons de Pamiers : 21 % à l'Est, et 19 % à l'Ouest. Explosion notable à Saint-Jean du-Falga, alors que dans 6 communes du canton Ouest, Marine Le Pen arrive devant N.Sarkozy. Même topo sur le canton Est, où elle arrive devant le président sortant. Avec un record détonnant à La Tour du Crieu, et des scores supérieurs à N. Sarkozy aux Pujols, à Bonnac, à St-Amadou, aux Issards, à Villeneuve du Paréage.
Cette déferlante du Front national, malgré le contre-feu du Front de Gauche, reste donc l'enseignement de ce premier tour. Au second, François Hollande devrait par le jeu des reports hisser la basse-Ariège à gauche. Une lecture qui ne sera pas sans conséquences sur les prochaines échéances, notamment à Pamiers.
J.-Ph.C.
Ce qu'ils en disent
À l'heure fatidique dimanche soir, Dominique Mourlane, membre du front de Gauche Ariégeois, a estimé que le score de son candidat Jean-Luc Mélenchon était « d'un côté pas mauvais » en avouant sa déception de ne pas avoir dépassé le score de Marine le Pen. Une candidature front de Gauche qui a aussi fait parler à droite, chez André Trigano, dont le fils s'avère le directeur de campagne de Mélenchon. « J'avais parié avec mon fils qu'il ferait en dessous de 10, j'ai donc perdu. Mon fils a réalisé un beau travail car il revenait de loin », a confié le maire de Pamiers. Quant aux résultats, il les a jugés « Ariégeois », ajoutant : « Personnellement je n'ai pas d'étiquette donc ça m'est égal car autant le PS que l'UMP parlent de l'emploi, c'est tout ce qui m'importe ». Au sujet de la percée frontiste, le maire de Pamiers a osé la métaphore : « Elle fait rêver des électeurs mais parfois les rêves se transforment en cauchemar. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi certains Appaméens votent pour elle car nous n'avons pas de problèmes ici ».
Côté PS Michel Teychenné s'est avoué « confiant, mais tout reste à faire. Le total Gauche n'a jamais été aussi élevé à Pamiers. Quant au vote FN il faut l'entendre comme contestataire ». L'opposant appaméen n'a pas manqué de souligner « l'effort de Trigano pour faire venir Sarkozy à Pamiers au mois de janvier et qui n'aura servi à rien ! ».
E.C.