Pamiers. Budget adopté et ambiance électrique
Conseil municipal du 11 avril 2013
Une séance dominée par les questions budgétaires/ Photo DDM, Archives.
L'approche des municipales n'arrange pas l'affaire. Le vote des comptes 2012, et la présentation du budget 2 013 ne sont pas allés sans cahots autour du tapis rouge du conseil municipal, hier soir. Les chiffres d'ailleurs c'est mortel pour le climat d'une assemblée. On y somnolerait presque à l'écoute du rapporteur qui marmonne ses lignes budgétaires avec le même enthousiasme qu'un curé lisant son bréviaire. Que dire : les comptes 2 012 ont trouvé leur majorité, on s'en doute, sous le regard sourcilleux de l'opposition. Laquelle bien entendu n'a pas voté le budget 2013 (dont les taux d'imposition ne bougengt pas), y compris l'élu «vert» nouveau venu, Jacques Arthuis. La gauche par la voix de Michel Teychenné et Dominique Castagné a déploré l'augmentation des charges de fonctionnement, des marges de manœuvres financières réduites, la crainte d'un retour massif aux emprunts l'an prochain, une dette jugée «énorme». «Nous allons dans une impasse» s'est exclamé Dominique Castagné, relayé par Michel Teychenné qui s'adressait à Gérard Legrand : «Si on vous écoute tout va très bien madame la marquise !» et de reprendre son antienne sur la dépense jugée inutile -en ce moment - sur le transfert du conservatoire de musique, l'église Notre Dame du camp qui menace ruine «et dont les travaux ne sont pas budgétés», le niveau d'endettement «toujours aussi haut», et le fait «que l'on a plus d'épargne».
Vous avez dit insécurité ?
André Trigano, tout en répondant aux questions posées, et en repoussant l'argumentation de ses opposants, a pris acte de ces remarques avec une constance d'huissier, n'y accordant pas plus d'importance qu'au ciel qui sur les fenêtres noircissait. Justement l'orage couvait, et c'est sous le spectacle des cataractes que le conseil s'est électrisé, autour d'une passe d'armes très personnelle entre Gérard Legrand, Dominique Castagné J.P.Dedieu, et Michel Teychenné. C'était pas très gentil. Chacun a dû le penser ensuite, aussi est-on passé à autre chose… Milou Franco a trépigné après la façon dont est menée la commission des sports, un peu trop à la hussarde à son goût, malgré les dénégations de Jean-Marc Salvaing. Et puis la tension est retombée en même temps que l'orage s'en allait. Il faut dire que l'évocation du climat d'insécurité dénoncé par la rue qui veut maintenant manifester a poussé le maire à donner lecture d'une lettre du patron de la police ariégeoise. Il venait de recevoir ce courrier somme toute très rassurant sur l'état de la délinquance à Pamiers. Des mots qui on s'en doute ont fait plus que sourire autour de la table. Comme quoi la délinquance, c'est comme la météo : il y a les chiffres et il y a le ressenti.
J.-Ph.C