LETTRE OUVERTE AUX APPAMÉENNES ET APPAMÉEENS
Ou quand Bruno Lavielle conseillait André Trigano.
Qui se souvient qu’en octobre 2008, salle du conseil municipal, le maire de Pamiers et ses adjoints recevaient en grandes pompes la direction du CAPI et son désormais célèbre secrétaire général, Bruno Lavielle?
Bruno Lavielle conseillait à l’époque André Trigano. Après lui avoir présenté le promoteur de parc logistique Urban Estate, il a convaincu le maire de se lancer dans la logistique à Pamiers et de créer un branchement ferroviaire (ITE) à Gabrielat ... Voilà comment est né le projet d’implanter à Gabriélat le Parc Logistique Urban Estate : après un bon repas, grâce aux bons soins et aux conseils « avisés » du CAPI... et sans aucune étude de marché préalable!
André Trigano sûrement emporté par l’euphorie de la rencontre, déclarait à l’époque à la presse: vouloir faire de la Basse-Ariège “le port sec de Barcelonne”...rien que cela!
Le CAPI, c’est entre autres le projet fumeux et très contesté de déménager l’aéroport de Blagnac à Mazères-Saverdun. Ce sont des faillites à répétition dans le secteur du tourisme, le projet avorté de golf de luxe à Lézat, et aussi le projet de Parc Logistique à Pamiers. Il aurait mieux valu pour Pamiers mener des études sérieuses avant de se lancer dans ce projet de logistique.
Trois ans plus tard, la Communauté des Communes a voté le projet de Parc Logistique à Gabriélat : 8,7 millions d’euros de travaux HT, dont 2,9 millions pour le seul ITE et sa voie ferrée privée dont les travaux ont commencé. Mais malheureusement depuis Urban Estate a jeté l’éponge et disparu du paysage. André Trigano et Claude Deymier cherchent donc désespérément un repreneur pour ce dossier bien mal parti.
Se lancer dans la logistique en Basse-Ariège n’est pas la meilleure des idées, comme l’a compris l’entreprise Denjean Logistique de Mazères qui se délocalise désormais dans le Tarn-et-Garonne. Démonstration, s’il en était besoin, que la Basse-Ariège n’est géographiquement pas la mieux située en Midi-Pyrénées, avec une autoroute en cul-de-sac et un réseau ferroviaire qui l’est également, puisqu’il n’est pas raccordable au réseau espagnol. De plus, plusieurs collectivités de Midi-Pyrénées, mieux desservies et mieux situées géographiquement, ont déjà investi dans des projets du même type, avec plusieurs longueurs d’avance. La concurrence est rude.
Face à un avenir économique qui s’assombrit et aux prises avec un projet « logistique » qui tourne au fiasco, les édiles de la majorité, plutôt que de tirer les leçons de leurs erreurs et de stopper à temps un investissement trop coûteux et très risqué, ont choisi la facilité, voire pire, l’aveuglement. Ils ont proposé aux gravières Denjean de Saverdun un très joli cadeau pour les faire venir à Gabriélat : un embranchement ferré tout neuf, rien que pour elles, offert par les impôts des contribuables. Seule condition : que Denjean Granulats vienne charger ses trains de graviers à Pamiers plus tôt qu’à Saverdun... Un cadeau impérial, que Denjean s’est bien sûr empressé d’accepter!
Pour les élus de la majorité, l’arrivée de Denjean est vitale, histoire de ne pas se retrouver avec une voie ferrée inutile, sans trains, cela finirait par se remarquer et par interroger le bon sens de la population et de l’opposition de gauche, toujours prompte à critiquer la dépense injustifiée des deniers publics.
Que Denjean Granulats se soit engagée auprès de l’État à financer à ses frais son ITE à Saverdun (le train passe à 100 m des gravières!) n’est pas un problème pour nos édiles de la majorité. Que la Communauté des communes (financée à 80 % par Pamiers) perde 2,9 millions d’euros n’est pas grave non plus, pourvu bien sûr que les élus de droite ne perdent pas la face en étant contraints d’arrêter un projet si mal engagé. Au diable les nuisances pour le voisinage, au diable le massacre de l’environnement par les gravières!
Alors nous, élus de l’opposition de Gauche, qui n’avons pour tout moyen d’agir que la « parole et la plume », nous avons donc décidé de nous faire entendre et d’alerter nos concitoyens par cette lettre ouverte. La majorité municipale ne pourra plus dire hypocritement : « Je ne savais pas ! »
Michel Teychenné
Président du groupe de Gauche
Mairie de Pamiers
politique
Maintenant que Michel Teychenné est officiellement dégagé de toute aventure dans la circonscription, il a annoncé dans une lettre ouverte aux appaméens, son intention de remettre le couvert en conseil municipal sur la question du branchement ferroviaire (ITE), dossier initié par le CAPI. Michel Teychenné qui tient par ailleurs à rappeler que Bruno Lavielle, parrain de cette affaire, secrétaire général du CAPI aujourd'hui décrié, « était reçu en grande pompe à la mairie par le maire en octobre 2008 ». Cet organisme, indique le conseiller municipal socialiste de Pamiers, c'est « le projet fumeux d'un transfert de l'aéroport de Blagnac à Saverdun-Mazères, mais aussi les faillites à répétition dans le secteur du tourisme, le projet de golf de luxe avorté à Lézat ! » Et d'accrocher un wagon supplémentaire à ce train d'échecs : « Le CAPI, c'est le projet de parc logistique à Pamiers Urban Estate et la création d'un embranchement ferroviaire à Gabriélat, avec à la clé pour cette affaire un investissement de 2,9 millions d'euros aux frais de la communauté de communes ! »
« Une autoroute en cul-de-sac »
Michel Teychenné conteste à 100 % ce choix à l'heure où la logistique ariégeoise bat de l'aile « et que Denjean Logistique se délocalise désormais en Tarn-et-Garonne ». Pour le « leader » de la gauche au conseil municipal, « la basse Ariège n'est géographiquement pas la mieux située en Midi-Pyrénées, avec une autoroute en cul-de-sac et un réseau ferroviaire qui l'est également puisqu'il n'est pas raccordable au réseau espagnol ». Aussi s'élève-t-il contre le projet de proposer aux gravières Denjean de Saverdun l'embranchement ferré tout neuf qui sera réalisé à Gabriélat ! « Que la communauté de communes perde 2,9 millions d'euros n'est pas grave […] pour ces élus de droite qui ne perdront pas la face en étant contraints d'arrêter un projet si mal engagé. Au diable les nuisances pour le voisinage, au diable le massacre de l'environnement ! »
« Combien d'emplois créés ? »
Michel Teychenné estime que ce projet va fédérer tous les besoins des gravières ariégeoises et que ce sont des centaines de camions par jour qui vont défiler sur Gabriélat. « Pour combien d'emplois créés ? Deux ou trois ? Cela vaut-il un tel investissement que la communauté de communes devra assumer ! Sans le retour de TP, c'est assurément la mettre dans le rouge ! »