Publié le 26/06/2014 à 03:50, Mis à jour le 26/06/2014 à 08:05
Pamiers (09) - Politique
Le conseil municipal précédent vient de le démontrer : la gauche, dans sa grande désunion, passe néanmoins à l'offensive. Elle est revenue de son KO électoral. Le changement de posture le plus aigu est celui d'Alain Fauré et de son groupe «Pamiers Ensemble». Lors du dernier conseil, il a malmené le maire, et au-delà des positions défendues en séance autour de l'accession de la ville à la dignité de «ville pauvre», s'est fendu d'un communiqué avec ses colistiers où les choses sont sévèrement mises au point. En fait c'est toute la politique urbanistique d'André Trigano «menée depuis 20 ans» qu'Alain Fauré et les siens éreintent. Une entrée en matière qui trouvera certainement des prolongements à la communauté de communes dans les prochains mois. Les prises de bec avec Michel Teychenné sont plus courantes, même si, durant la campagne électorale, elles avaient été munies d'un bémol. Chacun avait intérêt à ne pas trop chagriner l'autre, pour peu que cela soit mauvais pour le troisième… En abattant en plein vol, en fin de séance, Michel Teychenné autour de son «vœu» de portée économique qu'il a rejeté, André Trigano a clairement signifié les limites de toute entente «tacite». Aussi Michel Teychenné a-t-il repris l'offensive mercredi, en précisant lui aussi ses positions sur la politique d'urbanisme de la ville, son état de pauvreté, prolongeant lors d'une conférence de presse ses propos tenus en séance publique. Bref, on n'a pas fini d'avoir des débats animés en conseil municipal.
Pamiers Ensemble : «La pauvreté, ce n'est pas la fatalité»
Les représentants de la liste «Pamiers Ensemble» communiquent :
Profitons du conseil municipal pour dire publiquement que le classement de Pamiers parmi les «villes pauvres» ne doit rien à la fatalité, ni même à la dégradation de la situation économique qui touche également tous les territoires de notre pays. La situation d'extrême précarité qui touche notre centre-ville est bien le fuit d'une politique qui depuis presque vingt ans n'a jamais pris la mesure des enjeux de l'urbanisme sur les équilibres sociaux ; a délibérément laissé agir les propriétaires peu scrupuleux, véritables marchands de sommeil, qui ont multiplié l'offre de logements précaires et indignes, pour attirer une population en grande difficulté, mais subventionnée par les aides sociales ; n'a jamais osé prendre une seule mesure d'incitation fiscale permettant de réduire la vacance et la spéculation, de peur de contrarier les élus de la majorité et leurs amis concernés directement par leurs propres intérêts fonciers et patrimoniaux ; a très hâtivement contribué à la fuite des commerçants vers la périphérie et les grandes surfaces commerciales, accélérant ainsi la dégradation de la qualité de vie dans le centre-ville ; s'est constamment avéré incapable d'imaginer une politique globale permettant de reprendre la main sur la question foncière et de rééquilibrer socialement la population du centre-ville ; persévère aujourd'hui dans cette logique avec le projet d'une résidence seniors sur le site Lidl, alors que près de 600 logements restent vacants dans le cœur de ville ; bref a fait preuve d'une incompétence consternante s'agissant d'enjeux qui touchent au vivre ensemble et la qualité de vie de notre ville ; le projet des Canonges est un scandale de plus ! Une vente de terrains sans réflexion urbanistique et sans estimation des Domaines.
Pamiers au cœur : «La gestion Trigano aujourd'hui, c'est pareil mais en pire»
Michel Teychenné et Bernadette Subra, pour «Pamiers au cœur», tenaient hier après-midi une conférence de presse dans laquelle ils précisaient leur position sur l'actualité municipale, dans le prolongement du conseil qui vient de se dérouler.
Tout d'abord, au niveau de la communauté de communes, Michel Teychenné s'est élevé contre un point précis d'une délibération portant avis favorable au schéma du SCOT. Il s'agit du taux de production de logements sociaux qui pour les pôles et secteurs stratégiques de la communauté sont plafonnés à 5 %, selon le vœu des conseillers communautaires, alors que le SCOT préconise 15 % ! : «En demandant de limiter à 5 % les logements sociaux, la communauté de communes démontre une fois de plus son incapacité à se situer au niveau des enjeux du territoire et surtout sa volonté d'un développement à deux vitesses : à Pamiers «les pauvres» et les publics en «difficulté», aux communes extérieures les populations à revenu supérieur !»
Pour parler justement de la «pauvreté de Pamiers», reconnue depuis au niveau de l'État, Michel Teychenné et Bernadette Suard se sont inquiétés de l'absence de projet en matière d'urbanisme, «alors qu'il faut en fournir un avant le mois de septembre pour pouvoir prétendre à notre part de la grosse enveloppe réservée par l'État, les 200 quartiers et les 5 milliards qui leur sont réservés ! Une chance pour Pamiers serait de pouvoir présenter rapidement un dossier sérieux dès cet automne, pour la rénovation du centre-ville, en particulier du quartier Sainte-Claire et du LIDL. Malheureusement, ce dossier de la responsabilité de la com-com est aujourd'hui au point mort. Le maire a annoncé au dernier conseil municipal sa volonté de vendre l'îlot du LIDL à des promoteurs, alors que la mairie vient juste de l'acheter. L'absence de projet de rénovation du centre-ville va nous faire rater une occasion unique de financement important par manque de vision, d'ambition et de préparation.»
Bilan du trimestre pour les opposants de «Pamiers au cœur» : la gestion Trigano, «c'est pareil mais en pire»