Publié le 01/09/2013 à 03:48
intarissable fontaine...
Daniel Pédoussat, de Pamiers, nous écrit :
«M. Jacques Tissinier, vous êtes en colère après la destruction de la fontaine ; je partage très sincèrement votre colère. Et vous appelez à votre secours le Docteur Bareilles, ancien Maire de Pamiers, n’hésitant pas à écrire : «Lui, il n’aurait jamais fait ça». Est-ce bien sûr ? Sans vouloir polémiquer avec quiconque, je voudrais rappeler simplement que c’est lors des mandats successifs du docteur Bareilles qu’ont été démolis, détruits, rasés, perdus à tout jamais donc des éléments remarquables du patrimoine de notre ville : l’église des Carmes, l’ancien théâtre municipal, le Collège des garçons (l’un des plus anciens de France), l’hôtel de la Monnaie, l’hôtel Charly, une partie de la rue Charles de Gaulle, tout le quartier du Pont-Neuf et de la rue Pasteur, qui contenaient plusieurs immeubles de grande valeur, etc., destructions qui ont, malheureusement, défiguré notre ville. Le Docteur Bareilles est sans conteste un maire qui a développé Pamiers, mais il n’a sûrement pas été le défenseur du patrimoine que vos propos pourraient laisser croire qu’il a été.»
Notre patrimoine une richesse inexploitée
Un de mes amis, historien de l'art qui ne manque pas d'humour, m'a dit un jour parlant de la Mairie de Pamiers depuis la guerre en matière de patrimoine : " Pamiers est la seule ville en France qui se soit bombardée toute seule!" Et si cela enfin s'arrêtait un jour...?
Daniel Pédoussat fait un rappel très juste dans son article. Mais il reste encore beaucoup de beaux monuments à Pamiers, le Carmel, le Tribunal, de même que l'Evêché et son superbe parc avec un point de vue sur la ville et les Pyrénées,mais ils sont fermés au public, ils forment pourtant un ensemble patrimoinial exeptionnel du XVIIIe siècle méconnu même des Appaméens, Ensemble complété par la Cathédrale, et l'Hotel de ville. Les canaux ne sont pas bien entretenus et valorisés, pourtant ils pourraient être un atout de premier plan. Enfin, dans le centre ancien, de nombreuses bâtisses ont un réel intérêt patrimonial et esthétique; les plus connues sont la Providence avec sa tour renaissance, elle aussi fermée, ou encore les tours des Cordeliers ou des Augustins, qui attendent des jours meilleurs comme l'église du Camp, en triste état et qui a défrayé la chronique ces derniers temps.
Au-delà des polémiques et de ce triste constat, il serait temps de prendre conscience qu’il n’y a pas d’opposition entre la valorisation du patrimoine architectural et le développement économique. Pamiers a un potentiel important. La mise en valeur de son patrimoine est un atout économique et touristique, mais aussi un élément central de notre qualité de la vie en ville, et sur ce plan là... Pamiers est très en retard.
Redynamiser, réhabiliter le centre-ville sinistré passe par une politique forte et volontariste de restauration de l’habitat, mais aussi du patrimoine, cette volonté est aujourd’hui malheureusement absente. Redonner de la vie, rendre une utilité sociale ou économique à ces bâtiments, ce serait aussi embellir la ville, rendre l'accés aux Appaméens et aux visiteurs à des lieux exeptionnels. Par exemple, il n'y a toujours pas de musée à visiter à Pamiers. Pourtant, des collections existent, mais elles ne peuvent être exposées. L’Ariège est un département touristique. La ville de Pamiers a un vrai potentiel de développement économique par le tourisme culturel et de court séjour, à condition d’en prendre conscience et de se donner les moyens attirer les visiteurs.
Notre patrimoine est un atout pour une nouvelle dynamique urbaine du centre-ville, pour créer du développement, de la qualité de vie. De nombreuses villes moyennes ont su gagner ce pari par des politiques volontaristes et attractives pour leur patrimoine. Alors, pourquoi pas aussi à Pamiers ?
Michel Teychenné
Le Tribunal
Le Carmel
La Providence (rue Gabriel Perri-Photo ACARA)
La tour des Cordeliers