Voir aussi les photos de l'état de ce fleuron du patrimoine appaméen. dans l'article sur ce blog : L' église du camp, histoire d'un abandon
Publié le 22/08/2013 à 03:50, Mis à jour le 22/08/2013 à 09:28 | 1
patrimoine en péril
La tour ici au premier plan, souffre d'une méchante lézarde./ Photo DDM JPHC.
Il va falloir injecter 1,5 million d’euros dans les vieilles pierres de Notre-Dame du Camp pour éviter son effondrement. Un audit très sérieux vient de le vérifier !
L’église du Camp est bien mal. Comme en témoignent les barrières et les protections mises en place, elle se dégrade. Et vite. Des travaux d’urgence devaient être entrepris par la ville. Mais de toute évidence ils ne sont plus d’actualité, tant les désordres qui affectent le bâtiment sont importants.
C’est un rapport demandé par la ville qui le dit sans équivoque. Il a été réalisé par Jean-Louis Rebière, architecte en chef des monuments historiques, et Yves de Douarin, économiste en chef des monuments historiques.On y lit : «Il apparaît aujourd’hui sur l’ensemble des façades de très nombreux désordres dus à l’eau (végétation, joints creux, matériaux se déformant et s’altérant) provenant principalement d’un défaut des systèmes d’évacuation des eaux et de remontées capillaires permanentes (1). L’imperméabilisation des sols et les systèmes des descentes d’eau fluviales n’y sont pas étrangers».
Les auteurs du rapport soulignent «des défauts d’entretien» et affirment que «l’ensemble de ces défauts sont à l’origine des désordres importants visibles aujourd’hui, en particulier la chute de briques récente». Le rapport indique que ces désordres s’aggravent d’années en année en l’absence d’intervention «et c’est aujourd’hui la sécurité du public qui est en cause».
La situation est tellement préoccupante que la ville va être obligée de casser la tirelire : «Nous allons engager 1,5 million d’euros de travaux, sur trois ans, avec une tranche d’urgence que nous allons mettre en œuvre dès que le dossier sera bouclé, après autorisation des bâtiments de France» explique André Trigano. Pour sa part, Michel Teychenné, le patron de l’opposition municipale est intervenu auprès du maire pour souligner l’urgence qu’il y a à aller vite dans la sauvegarde du bâtiment. Il demande d’inscrire dans la décision modificative au budget, en septembre, 500 000 € de crédits pour engager la tranche des travaux urgents, et en plus 1,5 million € de travaux à réaliser en plusieurs tranches.
Les façades… en 1 870 !
Voilà donc la municipalité encombrée par ce nouveau dossier patrimonial. En vérité si l’équipe actuelle s’est mobilisée modérément autour de l’église du Camp, s’inscrivant en cela dans une longue tradition municipale séculaire d’inertie autour de la sauvegarde de ce bâtiment, elle a toutefois engagé des travaux, à plusieurs reprises. Ils ont porté sur l’entretien courant de l’édifice. On relève 75 000 € de réfection électrique en 2007, 34 000 € pour la réfection des vitraux en 2008, 100 000 € d’étanchéité et d’entretien de toiture en 2010.
En revanche la dernière restauration sur les œuvres vives du bâtiment (façades notamment) date de… 1 870 ! C’était au bénéfice de la façade ouest. Les autres avaient été «pétassés» en... 1846! Pour être tout à fait exact, il faut signaler une réfection de toiture en 1970. Sans laquelle, la chute aurait été accélérée ! Bref, il est grand temps que Notre-Dame du Camp bénéficie d’une attention plus que particulière. En attendant avec les protections qui ont été mises en place, sauvegardant ainsi les crânes des fidèles, on nous assure qu’elle restera ouverte.
(1) remontées d’eau depuis le sol.
J.-Ph.C.