La gauche a attendu les premiers froids pour faire sa rentrée et souffler elle aussi un peu le frais sur la politique municipale, C'est entouré des membres du groupe de gauche à l'assemblée municipale qu'Émile Franco a ouvert un feu mesuré en expliquant que les élus de l'opposition ne voulaient la mort de personne, mais qu'après tout ils étaient là pour afficher d'autres idées et que la majorité devait, de son côté, accepter cette règle du jeu. Et ce, même si un certain nombre de dossiers Pamiers pouvait jouer groupé, comme actuellement le Tour de France : « Nous sommes sept, nous voulons continuer à être une force de proposition ». Et de citer les évolutions dans le sens désigné par la gauche des dossiers de la place Albert-Tournier, des abattoirs et de la Providence, qu'André Trigano et les siens se sont résolus à acheter.
Globalement, les élus de gauche déplorent, comme le résumait Émile Franco, « l'absence d'un plan d'ensemble, beaucoup de lenteurs et des projets mal ficelés ». Et là où le bât blesse le plus, pour la gauche, le centre-ville : « Le déséquilibre qui s'est créé avec les autres zones de la ville est la question centrale, indique Michel Teychenné. Il faut regarder d'autres villes, comme Auch, Rodez, Castres, où la problématique du centre-ville a été résolue avec succès. »
La gauche déplore l'absence d'un plan d'ensemble
Le tour de table avec les autres élus de gauche permettait à Catherine Quintard de déplorer les retards pris sur la mise en sécurité de la MJC et surtout l'absence de projet autour de cet élément structurel de la politique en direction des jeunes. « De toute façon, elle doit rester au centre-ville et offrir à ceux qui l'utilisent des locaux décents et pratiques. »
Louis Claeys déplorait une politique culturelle et patrimoniale sans ligne directrice et « l'absence de véritable concertation, qui est un gage de transparence. Ce qu'il faudrait, ce sont des états généraux de la culture et du patrimoine. » Un bon point : le canal. Une punition : l'absence de musée dans la première ville du département.
Annie Fachetti restait sur une prudente réserve dictée par sa « jeunesse » au sein de l'assemblée communale qu'elle vient d'intégrer, tout en soupçonnant « une absence de stratégie et un manque d'anticipation ».
Cela dit, sous le regard de Camen Barthès, venue en camarade assister à cette conférence de presse alors qu'elle vient d'être privée de son mandat électif, Bernadette Suard, tout en soulignant les efforts faits pour sauver l'abattoir, a insisté sur la dégradation des conditions de vie dans le centre-ville et sur la fermeture, dans quelques jours, du Tribunal d'instance « pour lequel on ne s'est pas battu ».
Et la taxe professionnelle dans tout ça? C'est Michel Teychenné qui trouvait suave que le maire se soit félicité de percevoir finalement « ce qui en toute logique n'était que dû à la commune à travers la TP d'Aubert et Duval ». Le véritable souci pour l'élu socialiste, c'est l'après TP : « On a une garantie sur un an. Et après? Le problème reste entier. Cette décision est une attaque contre la décentralisation et l'autonomie financière des communes. »
La Dépêche du Midi
21 octobre 2009 / Jean-Philippe Cros