Publié le 26/09/2013 à 03:50, Mis à jour le 26/09/2013 à 08:51
municipales-Front de Gauche
Dominique Mourlane, pourrait mener une liste autonome du Front de gauche aux prochaines municipales/.Photo DDM X.O
Et si le Front de gauche s’invitait à la table des municipales ? L’élaboration d’une liste autonome est en cours. Dominique Mourlane pourrait en être la figure de proue et en appelle à la population pour élaborer une feuille de route programmatique.
La dernière fois que Dominique Mourlane avait fait parler de lui et du Front de Gauche, c’était à l’issue du second tour des législatives, en 2012. Sur la deuxième circonscription le candidat PS Alain Fauré avait scoré comme Tony Parker au championnat d’Europe de basket et avait raflé de fait la mise, avec, il est vrai, au second tour, une participation sous la barre des 60 % des électeurs inscrits. Le Front de gauche avait terminé au pied du podium, 4e avec un honorable voire prometteur 11 % des suffrages, juste derrière le Front national. Depuis, de l’eau a coulé sous les passerelles du canal. À la veille des joutes électorales de mars 2014, le Front de gauche entend peser dans la balance des municipales avec, pourquoi pas, la présentation d’une liste autonome, ouverte sur la société civile et pour l’heure en gestation.
Démocratie participative
Dominique Mourlane pourrait donc endosser le rôle de tête de liste, mais ce n’est pour l’instant pas ce qui l’obnubile le matin lorsqu’il se rase devant sa glace. Son ambition, comme celle de ses camarades, est ailleurs et réside en la volonté affichée d’associer la population appaméenne à une vaste consultation sur le devenir de Pamiers. Ouvrir donc la boîte à idées dans un premier temps et en faire dans un second les bases d’une résolution programmatique «ambitieuse et visionnaire» pour Pamiers. Bref, associer les Appaméens à leur destin local dans un esprit délibératif retrouvé : la fameuse démocratie participative voulue un temps par feu Ségolène Royal. «Le programme n’est pas bouclé. On a des pistes de travail, on a consulté les associations, les Appaméens. Des choses remontent. On veut voir si notre démarche est en phase avec la population.» Mais Dominique Mourlane prévient avec franchise : «Nous, on n’a pas d’orgueil. Si on n’est pas en phase avec la population, on rangera les outils et on fermera l’établi». Une prise de température d’un l’électorat qui, si on en croit le leader du Front de gauche, a des états d’âme : «La commune n’a plus de direction, il n’y a plus de vision pour Pamiers. La gestion est balkanisée entre adjoints qui font ce qu’ils veulent, chacun de son côté avec son petit budget.»
L'enjeu du centre-ville
Alors précisément quelle est l’ambition des frontistes de gauche ? «L’enjeu c’est le réaménagement du centre-ville. Lutter contre l’insécurité et la paupérisation du centre en revoyant la copie de l’urbanisme, en remettant de la vie intra muros, par le biais associatif, commercial et culturel. Pas des caméras de surveillance ou des forces de l’ordre.» à la question de savoir si le Front de gauche ne court pas le risque in fine de n’être qu’une variable d’ajustement au sein d’une gauche plurielle au leadership socialiste et par là même de poser un problème de cohérence et de lisibilité pour les électeurs, Dominique Mourlane est clair : «C’est vrai, cette question anime le débat en interne. Si le problème des alliances se pose, il faudra les élargir vers tous les opposants à la politique d’austérité qui est actuellement menée. Il n’y a qu’à voir la hausse d’impôts qui touche la classe moyenne.»
Et une alliance avec M. Trigano est-elle envisageable ? «Avec Trigano oui ! Mais avec Arnaud Trigano* ! (rires). Non, plus sérieusement, il faut s’assumer comme une alternative possible et crédible. Prendre le risque de gagner !»
* N.D.L.R : Arnaud Champremier Trigano, fils d’André Trigano, a été le directeur de la communication de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne pour l’élection présidentielle de 2012.