Pamiers. Trois clochers et trente-six bouchons...
CIRCULATION
Circuler dans Pamiers devient de plus en plus difficile. Et à certains moments, la paralysie est totale. Voici une scène de rue ordinaire saisie un mercredi
On a certes répété que les embouteillages concernaient les heures de pointe : outre qu'il s'en produit en dehors, et de plus en plus, voici une scène de rue vécue un de ces midis ordinaires.
Départ depuis le parking du Portail Rouge. Objectif : la zone commerciale ex-Carrefour. Le secteur est déjà entièrement bloqué : queue boulevard Alsace-Lorraine, blocage complet au carrefour Sainte-Hélène. La tentative de fuite, par le centre ville est vouée à l'échec. En effet, le retour sur Sainte-Ursule par la rue Taillancier débouche rue des Cordeliers. Là, embouteillage jusqu'à la place Albert-Tournier et au delà, puisque tout est bouché en direction de la Porte de Lestang ! Nouvel essai d'évasion par la rue des Lieres pour remonter Gabriel-Péri. Mais la rue de la République est elle aussi en arrêt cardiaque. Quel parti prendre puisque l'on bouchonne aussi, en descendant, vers Aubert et Duval. La remontée par Charles-de-Gaulle ? Elle vient heurter un bouchon déterminé qui s'entête depuis la cathédrale vers la rue Caulet et au delà vers Loumet. Les bus scolaires parachèvent le collapsus avec la détermination du cholestérol moyen dans les artères.
Pourquoi ne pas tenter la fuite vers l'ouest ? La descente a travers l'ancien quartier du Pont- Neuf débouche sur Aubert et Duval. Mais là aussi on bouchonne vers la promenade des Maquisards, l'obstruction étant totale à sa jonction avec l'avenue du Jeu-du-Mail. Et la remontée vers le Pont-Neuf se bloque à nouveau au droit de l'école des Carmes. Seule fuite possible : le boulevard des usines. Là miracle, une voie royale s'offre au regard, mais elle n'a pas d'autre issue que vers Escosse, et le Terrefort. Aussi il faudra bien finir sur le bouchon de Lestang qui encombre en remontant le Jeu-du-Mail. On se fait des amabilités avec les automobilistes qui viennent de la promenade des Maquisards. Chacun son tour : ça marche assez bien, la discipline a du bon. Sauf lorsqu'un malotru veut à tout prix imposer sa personne. Le voilà coincé au milieu, tel une baleine échouée sur la grève, bloquant dans tous les sens cette circulation sanguine déjà proche de l'AVC. Montre en main, près de vingt minutes auront été nécessaires pour s'affranchir du centre-ville : au feu de Lestang enfin sonne la levée d'écrou. Encore que l'on est pas à l'abri d'un petit bouchon se prolongeant sur l'avenue de Toulouse (il est toujours beaucoup plus long en sens inverse).
Allez ne prenons pas de risque : mieux vaut assurer le coup en grimpant vers le cimetière et au delà par le Pic rallier l'avenue du 9e-RCP, le Chandelet, enfin la destination. Près d'une demi-heure pour quitter le centre de Pamiers ! C'est beaucoup. On nous rétorquera que les Toulousains aimeraient être à notre place. Mais justement, Pamiers n'est pas Toulouse. Et c'est là tout ce qui fait la différence.
à quand la mise en place d'un sens unique ?
La situation ci-dessus est la même depuis dix ans. Elle n'a fait que s'aggraver. Dans la paralysie de la circulation en ville, deux obstacles majeurs : les deux passages à niveaux. Passer dessus, passer dessous, tout a été envisagé, à la mairie on objecte qu'il n'y a pas de solution miracle à moins de s'engager dans des travaux pharaoniques au prix que l'on imagine. Et pourtant, il faudra bien un jour en passer par là. Lucien Quèbre, maire adjoint, affirme «qu'une étude de circulation est toujours en cours, la réflexion est toujours engagée. Elle consiste à étudier la mise en place d'autant de sens uniques qu'il est possible !» Cette solution des sens uniques, le Collectif des citoyens, (ACARA) avait expérimenté un essai pour faciliter l'écoulement automobile : faire le tour des canaux en 5 minutes et à 50 km/h (on peut le découvrir avec les commentaires sur leur blog : a-cara.blogspot.com). Bien entendu, certains peuvent mettre en avant le choix de purger la ville de ses voitures. Solution, extrême. Peu partagée. Elle passe par la conversion des Appaméens aux transports en commun et pourquoi pas au vélo. Le hic, c'est que la densification du réseau de pistes cyclables ne fait pas encore des conversions massives, et la fréquentation des navettes gratuites est loin d'avoir atteint son maximum, et parfois son minimum… Enfin, un réseau de transport en commun passe par la prise en compte de la couronne autour de Pamiers. De tout cela on en parle, notamment au sein des instances du SCOT. Mais de l'idée à la réalisation il y aura encore un long chemin… et pas mal de bouchons.
J.-Ph.C
EMBOUTEILLAGES A PAMIERS Dans son communiqué, le Maire fait l’autruche, la tête dans le sable. Non seulement il nie les difficultés croissantes pour circuler à Pamiers, mais il les attribue en plus à une panne d’un feu rouge... ce qui montre qu’il ne circule pas souvent en ville aux heures de pointe! Il manque à Pamiers un échangeur sur la voie rapide, au niveau de la route de Belpech, pour désengorger la sortie Sud et l’échangeur de la route de Mirepoix. Depuis des mois, les élus de gauche demandent la relance de ce dossier, en vain. De plus, la réserve foncière prévue pour la création de l’échangeur est régulièrement remise en cause par MM. Salvaing et Lopez, adjoints au Commerce et à l’Urbanisme, qui souhaitent vendre ces terrains. Les élus du Groupe de gauche interviendront au prochain Conseil municipal sur ce sujet très important pour la circulation à Pamiers. Michel Teychenné |