Samedi 21 mai a été « inauguré » le nouvel aménagement de la rue Gabriel Péri. Ce projet d’espace partagé entre les automobilistes, les piétons et les cyclistes n’était pas gagné d’avance. En commission urbanisme, il a fallu beaucoup d’énergie pour convaincre une partie des élus de la Majorité, qui voulaient maintenir les trottoirs et s’opposaient à l’espace partagé. C’est donc avec ardeur que nous avons soutenu ce projet et que nous avons participé à la réouverture de la rue le samedi.
Mais ne nous trompons pas : si ce chantier était nécessaire. Il n’est absolument pas suffisant pour régler les nombreux problèmes de ce quartier aux nombreux logements indignes, qui se transforme de plus en plus en ghetto social. Il faut une politique municipale volontariste aux côtés des propriétaires habitants ou loueurs, pour les aider à rénover les logements. Il faut aussi restructurer l’espace, remettre de l’air et de la lumière dans de nombreux îlots insalubres. Il faut un vrai projet urbain qui allie le privé, le coopératif, et le public.
Aujourd’hui, seule la Communauté des Communes du Pays de Pamiers(CCPP) intervient financièrement pour la rénovation, sur un espace très limité : un tiers de l’îlot Sainte Claire. Un autre tiers est occupé par l’école, et le dernier tiers n’est pas concerné par cette opération. L’objectif est d’acheter le tiers de l’îlot sur lequel la CCPP intervient financièrement, pour le restructurer et le rénover. La mairie de Pamiers ne finance pas cette opération, malheureusement limitée. Il est urgent, si on ne veut pas que la situation ne se dégrade encore un peu plus, que les élus de la Majorité fassent de la rénovation du centre-ville une priorité politique des trois ans de mandat à venir.
Le Groupe de gauche fait depuis des mois des propositions. Par exemple,mettre en place une structure du type Société d’Économie Mixte regroupant la Mairie, la CCPP, et les opérateurs publics ou parapublics du logement, afin de créer « un guichet unique » pour aider les propriétaires à monter leur dossier technique et financier de rénovation – ou se substituer à eux s’ils le souhaitent, négocier les aides et subventions, cautionner des prêts bonifiés et prendre en charge les opérations lourdes de rénovations.
Pour cela, la Mairie devra s’engager politiquement et financièrement, au minimum au même niveau que la CCPP. Rénover le centre-ville sera long et difficile. Il faudra plus que des discours et des bacs à fleurs pour rendre au coeur de Pamiers la qualité de vie, la sécurité, l’activité et la mixité des populations. Il faudra une vraie volonté, une vision politique, et des moyens.
Pour l’instant, nous constatons que ce n’est pas, pour l’équipe en place à la Mairie, une priorité politique et budgétaire. Il suffit de voir les choix qui sont faits. L’abandon du projet de rénovation et d’amélioration de la place-parking Sainte Ursule, pourtant bien subventionné, le report sine die de la restauration de l’église du Camp et de ses abords, l’absence de projets et d’idées sur l’avenir du bâtiment de la Providence, et laisser à la seule CCPP la charge de ce dossier si important pour l’avenir de la ville sont des faits qui démentent les discours et les promesses de la Majorité.
Michel Teychenné
Membre de la Commission urbanisme
Président du Groupe de gauche