CONTRAT DE VILLE : D'ACCORD EN DESACCORDS…
Projet de ville, acte II : le conseil municipal a avalisé hier le projet de ville, un dossier qui a donné lieu une fois de plus à des joutes oratoires entre majorité et opposition. Mais à un vote uLe conseil de communauté de communes mercredi avait laissé pressentir une séance de conseil municipale houleuse entre Michel Teychenné et André Trigano. Finalement, si elle ne fut pas de tout repos, le ton était un peu redescendu ! D'autant plus que le sujet du jour, le Contrat de Ville, s'il a fait l'objet d'un débat important a été voté par toutes les parties ! Y compris par l'opposition de «Pamiers Ensemble» emmené par Alain Fauré, d'ailleurs absent, et dont Annie Fachetti s'était fait la porte-parole.
Xavier Fauré, de son côté s'était collé à la présentation du Contrat de ville et sa suite logique le dossier ANRU. Avec, au final, la demande faite aux élus d'adopter ce document (qui peut être porteur de dizaines de millions d'investissements) et d'autoriser le maire à signer tout document afférent, avec les partenaires (notamment l'État). C'est alors qu'Annie Fachetti, par le biais de la lecture d'une «histoire» expliquait en gros que le projet de ville était malheureusement la rançon d'un constat d'appauvrissement de la ville, mais que ce constat ordonnait que l'on se mette tous en semble au travail, en oubliant les querelles pour changer les choses. «Plus que jamais nous devons être ensemble, pour redonner à Pamiers la notoriété et l'attractivité qui furent les siennes ! Nul ne peut accepter qu'elle décline !» Point de discorde donc, avec les «Fauréens». Autant dire qu'André Trigano a vivement remercié Annie Fachetti et les siens pour cette disposition d'esprit : «Ce dossier synthétise beaucoup de propositions faites durant les municipales (par les diverses listes), c'est un pari à gagner à 33, mettons de côté nos petites querelles !» Un rebondissement qui mettait Michel Teychenné dans une singulière situation.
Certes décidé à attaquer mais à fleurets mouchetés, il n'en voulait pas moins donner lecture de ses points d'accord et de désaccord. Tout en précisant que son groupe voterait ce texte, même s'il comptait en fait l'épingler sur divers points «pour faire avancer le débat». Ce qui fut fait, notamment avec cet épisode de la fiche manquante sur le marché couvert dans le pensum de 800 pages, qu'il est allé mettre sous le nez d'André Trigano. Bref de phrases sibyllines en regards entendus, on en est venu à voter ce volumineux dossier, car la raison imposait de le faire eu égard aux millions de subventions qu'il mobilisera sur son contenu. L'épisode des questions diverses posées par Michel Teychenné a encore donné lieu à un échange aigre-doux avec le maire. Il fut question des difficultés de fonctionnement du conservatoire de musique, des malfaçons -mineures — qui entacheraient l'ouvrage, de celles qui affectent le nouveau gymnase et des récriminations qui seraient celles de quelques utilisateurs. Là, André Trigano s'est fâché tout rouge invitant les plaignants «à venir le lui dire» Et de conclure : «Nous avons mis 3,5 millions € dans ce bâtiment, c'est un des plus beaux du genre en Midi-Pyrénées et des gens se plaignent ?»
Une plainte d'alain fauré ?
Dans les questions diverses, Michel Teychenné avait interrogé le maire sur le dossier de l'ancienne école des Canonges, site sur lequel un promoteur ambitionnait d'élever un ensemble immobilier. Le projet est en panne, paralysé par des procédures, au point que le promoteur, expliquait le maire, envisage de jeter l'éponge. Selon Michel Teychenné, Alain Fauré aurait déposé une plainte concernant la légalité vente de ces terrains. Le maire n'a pas répondu sur ce point particulier et Alain Fauré étant absent, on en est resté là !
J-P C
PLUS :
Intervention de Michel Teychenné au Conseil Municipal du 12 juin : Pamiers au cœur vote favorablement pour le Contrat de Ville, malgré des réserves importantes.
Des points positifs :
- la rénovation des HLM du Foulon et de la Gloriette;
- la création d'une société d'économie mixte pour la rénovation du cœur de ville, habitat et commerces;
- le programme de rénovation de 250 logements anciens en ville;
- le réaménagement des promenades avec parcours piétons tout autour des canaux (penser aussi aux cyclistes pas intégrés par le bureau d'études...).
Un projet qui manque d'ambition :
L'îlot Sainte-Claire est laissé à un promoteur. Le projet ne couvre que 70 % de l'îlot, il faudrait au moins aller jusqu'à la rue de la Papeterie.
Trois grands oubliés :
- La médiathèque et la MJC ne sont pas associées au Contrat de Ville, pourtant elles ont de grand besoin de bâtiments, elles auraient apportées des capacités d'actions et d’expertises. Le refus politique de répondre à leurs demandes dans le Contrat de ville est un choix politique consternant ...
- Le Conservatoire de musique ne veut toujours pas s'ouvrir à la majorité de la population : un oubli volontaire, très politique !
Deux projets mal évalués et pas assez réfléchis :
- Le cinéma place Milliane : un projet commercial disproportionné, sans réalité avec le marché ariégeois et laissé au bon vouloir d'une entreprise privée. Nous sommes opposés à sa réalisation sur la place. C'est un projet pas sérieux, à revoir en entier.
- Le regroupement des écoles de Lestang et de Sainte-Claire sur l'île du Lidle, inadapté pour éviter les phénomènes « d'évitements » et de fuite des élèves des classes moyennes, et aussi dispendieux : 7 à 8 millions d'euros minimun pour déménager ces écoles de deux cent mètres. Alors que ces écoles sont fonctionnelles et en bon état. Aucun projet de remplacement pour le site de l'ecole de Lestang.
Par contre, le PEDT est le bon outil pour « remonter » l'école de Lestang. Il figure dans le Contrat de Ville, mais n'est toujours pas mis en application à Pamiers et obligatoire dans la Loi sur l'Education de 2013.
Enfin pour conclure, 2 grosses interrogations ou précisions :
- Pourquoi avoir supprimé un des plus importants projets projet du Contrat de ville et de l'ANRU pour la revitalisation du centre-ville, à savoir le projet de Marché couvert, dans La Poste (4 à 5 millions d'euros) – ou plutôt comme nous le proposons à la Providence ?
Ce choix politique de retirer ce dossier est une erreur, une faute grave, incompréhensible, ou un oubli pur et simple, si c'est le cas ce n'est pas sérieux...
- La mise en valeur de la Tour des Augustins devient urgente, mais prévoir un budget de 450 000 euros dont 135 000 euros d'études, c'est-à-dire à peu près le prix d'achat du Carmel, relève de la dilapidation de fonds public !
Je pourrais continuer longtemps sur d'autres projets comme les transports en commun et bien d'autres fiches folkloriques avec ou sans funiculaires.
Mais le Contrat de Ville, c 'est aussi des financements que nous ne pouvons pas laisser passer. Le pragmatisme nous fait donc voter oui à ce dossier, avec bien des réserves.