CONFERENCE DE PRESSE DU 25 JUIN de Michel Teychenné et Bernadette Subra
1 /Le SCOT : une délibération scandaleuse et gravissime !
Le 19 juin par délibération, la Communauté de communes du Pays de Pamiers a voté l’avis favorable au schéma de cohérence territoriale SCOT, avec une réserve de grave… au point 4, alinéa 2 de cet avis, on peut lire :
« Le taux de production de logements sociaux pour les communes des pôles et secteurs stratégiques (15 % retenus par le SCOT au lieu 5 % demandé par la CCPP) apparaît surdimensionné, les élus de la Communauté de communes s'inquiètent du risque de déqualification du parc ancien des bailleurs sociaux en cas de production massive de logements neufs ainsi que des capacités de financement des collectivités censées accompagnaient financièrement les opérateurs. »
En demandant de limiter à 5 % les logements sociaux, la Communauté de communes démontre une fois de plus son incapacité à se situer au niveau des enjeux du territoire, et surtout sa volonté d’un développement à deux vitesses : à Pamiers « les « pauvres » et les publics en difficulté », aux communes extérieures les populations à revenu supérieur!
La compétence « logement » est de plus une compétence exclusive de la CCPP !!!
Le ministère de la Ville vient de classer Pamiers en « zone de pauvreté ». Plus de 60 % de la population est éligible au logement social, 50 % de la population vit avec moins de 11 250 euros par an de revenu, et malgré cela la Communauté de communes de Pamiers s'est opposée pour la troisième fois par un vote à la proposition du SCOT de création d’un minimum de 15 % de logements sociaux sur son territoire.
La majorité des élus communautaires veulent limiter à 5 % la création de ces logements sur leur commune. Si cette demande est acceptée par le SCOT, cela voudra dire que Pamiers, qui a déjà 23 % de son parc en logement social, sera la seule commune en mesure de répondre à la demande, et la seule à devoir réaliser de nouveaux logements sociaux puisque la loi lui impose à elle seule un minimum de 20 % de création.
L'attitude des mairies de la Communauté de communes qui veulent limiter la création de logements sociaux sur leur territoire est scandaleuse et irresponsable. Que cette position soit soutenue par le maire-président André Trigano en accord avec Alain Fauré (comme maire des Pujols) qui avait soutenu ce texte lors dès les deux premiers votes, montre que les arrangements politiciens priment sur l’intérêt général et sur les besoins des populations de Pamiers et de sa Communauté.
Comme délégué de la ville Pamiers au SCOT, je me battrai pour que cette demande de la CCPP ne soit pas adoptée et que les 15 % soient obligatoires sur l'ensemble du territoire de la communauté. Pamiers ne doit pas devenir un ghetto pour « pauvres » grâce à la Comcom!!
2/Le classement de Pamiers en « zone de pauvreté » : Une gifle, mais aussi un retour à la réalité
Le classement de notre ville en « zone de pauvreté » confirme un état de fait que nous dénonçons depuis longtemps et que ne voulait pas reconnaître l’actuelle majorité municipale. Ce classement permettra à la Mairie de Pamiers d'accéder aux fonds du Ministère de la Ville, mais ils sont peu importants. Il pourrait au mieux compenser la baisse des crédits de l’Etat que nous subissons depuis deux ans.
Mais surtout, dès cet automne, l'État doit lancer un programme de rénovation de 200 quartiers avec 5 milliards de fonds publics. Une chance pour Pamiers serait de pouvoir présenter rapidement un dossier sérieux dès cet automne, pour la rénovation du centre-ville et en particulier du quartier Sainte-Claire et du LIDL.
Malheureusement, ce dossier de la responsabilité de la Comcom est aujourd’hui au point mort. Le maire a annoncé au dernier conseil municipal sa volonté de vendre l’îlot du LIDL à des promoteurs, alors que la mairie vient juste de l’acheter. L’absence de projet de rénovation du centre ville va nous faire rater une occasion unique de financement important par manque de vision, d’ambition et de préparation.
3/ Le bilan des trois mois : pareil en pire!
La « majorité municipale » a vite oubliée que 53,5 % des Appaméens n'ont pas voté pour elle au deuxième tour de ces municipales. Le maire continue à se comporter en monarque absolu, absent de Pamiers, il délègue à des adjoints qui ne s'entendent sur rien. Le climat à la mairie est délétère, on ne sait pas qui décide de quoi, qui fait quoi?
Le conseil municipal est une chambre d’enregistrement des décisions prises sans débat, sans commissions et en toute opacité.
Sur le plan financier, les impôts ont été augmentés de 8 % et les tarifs communaux (piscine, cantine, location des salles, etc.) ont été augmentés de 4 %, alors que l'inflation est à 1 %, Les subventions aux associations sont en baisse, notamment dans le social et la culture. Pourtant, aucune mesure d’économie de fonctionnement n’est engagée, on est dans la routine la plus totale. Par contre, les indemnités des élus sont au maximum de l’enveloppe autorisée, et le moindre conseiller municipal de la majorité a une indemnité de fonction.
A la Comcom, l’accord entre la droite et PS a permis l'élection d'André Trigano au premier tour comme président de la Communauté de communes, mais cet accord paralyse le bon fonctionnement de cette dernière, sans projets, ni programme en particulier sur le logement social, la rénovation du centre ville et les transports qui sont de sa responsabilité.
La Communauté de communes n’est pas un outil de mutualisation des charges et des projets, c’est une coquille vide ! C’est le prix de l’accord pour la réélection du maire et des 15 vice-présidents !
Si rien ne change, le rôle de l'opposition va être important pendant ce mandat. Elle va devoir être très présente sur les dossiers et défendre les intérêts des Appaméens en les informant, mois après mois, semaine après semaine, des projets et des décisions que l'équipe municipale et la Communauté des communes ne souhaitent pas voir débattus. Ce sera à nous de faire vivre la démocratie et d'informer nos concitoyens. Vaste tâche...mais nous serons présents et actifs avec toutes l’équipe de Pamiers au Cœur-Le renouveau qui reste mobilisée.