ANALYSE DES RESULTATS DES QUATRE TOURS DE SCRUTIN À PAMIERS :
PRESIDENTIELLES ET LEGISLATIVES
A Pamiers, on a assisté à une incontestable victoire du PS, qui n’avait jamais atteint des niveaux aussi importants sur la Ville.
Trois raisons principales peuvent être avancées sans pouvoir les hiérarchiser :
* Une évolution sociologique de la population de Pamiers favorable à la gauche : En 17 ans de gestion Trigano, la ville s’est paupérisée, la population résidente a changé. La classe moyenne et supérieure quitte la ville pour “la banlieue résidentielle”, le nombre de personnes non soumises à l’impôt sur le revenu a fortement augmenté. La problématique spécifique au centre-ville pèse désormais sur le vote en renforçant l’extrême-droite.
* La bipolarisation de la vie municipale : La volonté de faire vivre une opposition offensive, de montrer les limites et les carences de la municipalité de droite, a permis de sortir de la léthargie politique locale, de remobiliser l’électorat de gauche. De sortir de “l’anesthésie apolitique” du Triganisme.
* Le besoin de renouvellement de la classe politique : D’abord grâce à François Hollande, puis à son équipe ministérielle féminisée et profondément rajeunie. Ensuite, avec Alain Fauré, nouveau candidat dans la deuxième circonscription.
Ces facteurs combinés à une bonne campagne nationale et locale ont créé une dynamique électorale à Pamiers.
Avec une participation de 81 % aux deux tours des Présidentielles, François Hollande est passé de 2402 voix (31,80 %) au premier tour à 4143 voix (58 %) au deuxième.
Avec une participation plus faible aux Législatives (57,59 % au premier et 53,59 % au second), Alain Fauré est passé de 2037 voix (38,48 %) au premier tour à 2916 voix (60,39 %) au second. Les reports à gauche tant du Front de gauche que d’Europe-Ecologie-Les-Verts ont été très bons.
A noter que le candidat UMP a récupéré au deuxième tour la moitié environ du vote FN à Pamiers, et que 15 % de nouveaux électeurs se sont mobilisés entre les deux tours des Législatives même si la participation a été plus faible au second tour. Les Législatives ont enfin été marquées par l’abstention la plus forte de toute l’histoire de la Vème République à ce type de scrutin.
Le candidat UMP Philippe Calléja avait fait le pari de choisir comme suppléante une adjointe au maire de Pamiers, laquelle avait déjà été candidate aux élections régionales sur la liste UMP de Mme Barèges. M. Calléja a ainsi fait l’impasse sur la représentation du Couserans... Ce choix municipal n’a pas séduit les électeurs de Pamiers, c’est le moins qu’on puisse dire! L'échec de M. Calléja à Pamiers est aussi l’échec de la majorité municipale et de sa suppléante.
Michel Teychenné
Membre du Conseil national du Parti socialiste
Communiqué du Groupe de gauche/Mairie de Pamiers
« Les propos du maire au dernier conseil municipal ne nous ont pas plu ! », Michel Teychenné, chef de file de l'opposition appaméenne, entouré des élus de gauche, le déplore. « Déjà lors de l'avant-dernier conseil, Françoise Matricon qui fait partie avec nous de l'opposition, avait été méprisée alors qu'elle évoquait un sujet de fond sur l'éclairage public, Paul Clarac avait sorti son casse-croûte ! », rappelle l'opposant.
Lors du dernier conseil l'opposition estime ne pas avoir été respectée et ne « pas avoir le droit de ne pas être d'accord ». « Je comprends qu'André Trigano soit agacé par la conjoncture avec une dette colossale qui s'élève à 1 million d'euros par an pour les seuls intérêts soit deux Carmel, qu'il soit agacé par les emprunts toxiques auprès de Dexia, l'abandon du projet de budget 2 012 deux mois après son vote, l'énième report du projet de gymnase pour la Vaillante, la suppression du pôle d'enseignement artistique… Je respecte son grand âge et ses cheveux blancs mais cela ne justifie pas les propos du maire à notre égard, nous ne sommes tout de même pas des garnements, nous représentons avec les Verts, presque la moitié de la population appaméenne. Pourtant, ce n'est pas la première fois que le maire doit donner raison aux élus d'opposition. Ils voulaient vendre les abattoirs de Pamiers pour un euro symbolique à une société privée. Si le Groupe de gauche n'avait pas réagi en conseil, fait retirer cette délibération et obligé le maire à plier grâce à ses arguments et aussi par une campagne d'information de la population autour de cette privatisation scandaleuse, les abattoirs auraient été vendus ! Que seraient-ils devenus aujourd'hui ? », rappelle Michel Teychenné. « Si il y a une majorité de béni-oui-oui oui, ce n'est pas le cas dans l'opposition », s'insurge à son tour Émile Franco.
Deux ans à tenir… voire plusBref, pour la gauche, le match à gagner, c'est d'exister encore durant deux ans avant les élections municipales. D'ici là, « il faudra que la majorité accepte que le conseil municipal de Pamiers n'est pas le conseil d'administration de la SA Trigano ! lance l'opposant, nous sommes une opposition utile, si nous sommes acerbes ce n'est pas pour démolir mais pour construire, nous, on se coupe la parole lors de nos propres réunions, chez eux c'est le mutisme total et nous n'allons pas nous taire parce que Trigano a poussé un cri ». Un coup de gueule que la majorité devra prendre en compte lors de la prochaine confrontation en conseil municipal.
TROP C'EST TROP
Conférence de presse du Groupe de Gauche
Cette conférence de presse était destinée à mettre les points sur les “i”.
Nous n’avons vraiment pas apprécié les propos de M. le maire au dernier conseil, et ses “propos offensants ” puisqu’il faut bien les appeler ainsi, le maire et certains membres de sa majorité voudraient nous faire passer pour des espèces de “hooligans qui passeraient leurs temps à perturber le conseil municipal”. La ficelle est un peu grosse, et ce chapeau n’est pas le nôtre. Nous sommes bien décidés à ne pas le porter.
M. Trigano est maire depuis 1971, 41 ans de mandats de maire cette année. Il est à son septième mandat municipal, dont les 17 dernières années à Pamiers. Il a 87 ans, c’est très respectable et sa carrière a été bien remplie, mais cela ne l’autorise pas à tenir ces propos déplacés. Nous l’avons toujours respecté et jamais nous n’avons eu d’écarts de langage en conseil ou ailleurs. On ne peut pas en dire autant de ses amis. Cela ne nous empêche pas de défendre avec conviction nos avis et nos propositions, parfois ardemment, en Conseil municipal. Quand nous avons de choses à dire, des propositions à faire dans l’intérêt des appaméens, nous le faisons, que cela plaise ou pas à monsieur le maire.
Ce 31 mai, le maire était particulièrement énervé. Pour la première fois en 41 ans, il devait annoncer à la presse, au conseil municipal et donc à l’opposition que le budget qu’il avait fait voter il y a à peine deux mois était inapplicable, irréaliste, et qu’il fallait le modifier de fond en comble, abandonner les principaux investissements de la fin du mandat (2014), le PEA et le gymnase de la Vaillante (une promesse électorale qui date de 1995...)! Et comme si cela ne suffisait pas, le maire devait annoncer qu’il fallait désendetter la Ville, ce que nous demandions depuis longtemps et que le maire avait toujours refusé jusqu’à ce soir du 31 mai.
Donner raison à l’opposition sur le PEA et sur la dette, cela faisait beaucoup pour une même soirée, soirée en prime agrémentée de menaces de démission de certains de ses adjoints... d’où un certain énervement et une perte de contrôle évidente de la part du maire.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que le maire doit donner raison aux élus d’opposition. Par exemple, le maire et son adjoint M. Deymier voulaient vendre les abattoirs de Pamiers pour un euro symbolique à une société privée pour ne pas avoir à payer les réparations et modernisations nécessaires. Si le Groupe de gauche n’avait pas réagi en conseil, fait retirer cette délibération honteuse et obligé le maire à plier grâce à ses arguments et aussi par le bruit fait autour de cette privatisation scandaleuse, les abattoirs auraient été vendus! Que seraient-ils devenus aujourd’hui?
Je rappelle aussi nos interventions contre le gel des terres pour le faux projet d’aéroport en Basse Ariège dossier simplement oublié dans le SCOT par la majorité et voté a notre demande par le Conseil municipal et la CCPP. Ou réçamment nos interventions contre le projet curieux d’une aire de grand passage installée entre Trémège et Bonnac en pleine zone de developpement urbain . Une attitude positive et constructive.
Autre exemple : cela fait deux ans que l’on explique que le dossier du PEA est dispendieux, fastueux et inadapté. Il nous a fallu deux ans pour être enfin entendus, mais 200 000 euros ont été dilapidés pour le PEA. 200 000 euros jetés par les fenêtres, que de temps, d’énergie et d’argent perdus...
La dette de Pamiers atteint 27,6 millions de dettes, soit 1460 euros par habitant, contre 66 euros à Foix. Elle comprend 33 % d’emprunt toxiques, dont de nombreux de la banque DEXIA, et non 18 % comme le dit la majorité!
Mais un chiffre frappe avant tout : il en coûte aux Appaméens UN MILLION D’EUROS PAR AN pour les seuls intérêts de la dette. C’est l’équivalent de l’achat de deux Carmels par an. C’est trois fois ce que rapporte par année la Taxe Trigano sur les factures d’électricité payées par tous les Appaméens, taxe qui a été augmentée par les élus de la majorité au maximum autorisée par la loi : + 6 % !!
M. Trigano voudrait que les conseils se passent comme un conseil d’administration de la S.A. TRIGANO, entre actionnaires du même monde, dans une ambiance feutrée où on se congratule. Ce n’est pas notre vision des choses. M. Trigano est le seul maire en France qui distribue des indemnités à tous les membres de sa majorité, 25 personnes... Cela aussi nous l’avons dénoncé. Ca ne nous a pas attiré que des amis, mais il fallait le faire. Comme il fallait dénoncer aussi l’augmentation de 10 % du budget global des indemnités des élus cette année.
Le Conseil Municipal est le lieu naturel du débat, de l’échange d’arguments, c’est le coeur de la démocratie municipale, ce n’est pas une chambre d’enregistrement.
Pour conclure, nous continuerons à faire notre travail d’élus, celui d’une opposition constructive. Nous allons continuer de dire poliment mais fermement ce que nous avons à dire, dans l’intérêt des Appaméens et de la Ville. Nous ne sommes pas des béni-oui-oui. A l’inverse de certains qui sont “courageux” Place de la République et se taisent en conseil municipal ! Nous ne tenons pas des discours différents selon les interlocuteurs.
A bons entendeurs....
Les élus du Groupe de gauche à la Mairie de Pamiers
DE L'UTILITÉ D'UNE OPPOSITION CONSTRUCTIVE À PAMIERS
C'est une grande satisfaction pour les élus du Groupe de gauche, car c'est à notre demande et sur le base de notre proposition de délibération que le conseil municipal de Pamiers a voté contre ce projet et demandé au conseil de la communauté des communes de prendre position. Ce qu'il n'avait pas fait dans son document préliminaire consacré aux grandes orientations du SCOT. Nous remercions les élus communautaires de leur prise de position claire à "une large majorité".
Michel Teychenné
PUBLIÉ LE 02/06/2012 11:44 | J.-PH.C.
Temps orageux sur le conseil municipal jeudi soir. Les accrochages ont été permanents, sauf sur le Carmel qui a été admis dans le patrimoine dans une vénération unanime.
Ce fut pénible ! Le mot est même faible. Le surgissement à l'horizon, du boulot de dans deux ans des municipales tend aujourd'hui à crisper l'ambiance du conseil municipal. André Trigano est visiblement de plus en plus agacé par le marquage à la culotte de Michel Teychenné et ses amis du groupe opposition, et Michel Teychenné lui-même semble perdre patience avec le maire. Pourtant, il s'en défend : « Le maire est un affectif, il a besoin qu'on lui dise qu'on l'aime, moi je l'aime bien… Ce que j'aime moins, c'est sa politique et sa dette, et il faut bien que quelqu'un le lui dise, même si cela ne lui fait pas plaisir. » Dès le lever de rideau, le leader de l'opposition faisait donc sa grosse colère en s'indignant que le maire ait réservé à la presse la primeur de ses retournements budgétaires. « Sommes-nous une simple chambre d'enregistrement ? » Et sans même lever le nez de son dossier, André Trigano de lui bougonner : « Vous êtes ce que vous êtes, merci ! » Sous entendu, l'opposition et moi la majorité. Le ton était donné et la ligne à suivre de toute évidence pour la majorité municipale. Le reste ne fut pendant deux heures qu'une longue guerre de tranchée.
On s'est donc accroché sur tout : sur les tarifs de location des salles du complexe de la Roue, sur la constitution de la commission locale du patrimoine, sur des détails d'urbanisme à faire hurler un muet, sur la nécessité de sauvegarder un barbecue en bordure de canal tout en faisant passer un chemin piéton, bref, tout fut bon dans le cochon pour se frotter la couenne ! Il y eut certes des trêves, à la faveur de quelques lectures fastidieuses où la chambre d'enregistrement faillit se transformer en chambre d'assoupissement. L'achat du Carmel fut béni à l'unanimité, et à la grande satisfaction de « Milou » Franco qui officiait en quasi-archevêque de cette nationalisation d'un bien religieux. L'harmonie s'est d'ailleurs faite entre tous les belligérants, « dans la paix et l'unité », selon le mot de « Milou » pour évoquer le destin de ce lieu saint entre tous. Du carmel, on est passé à l'école de Musique dont le transfert partiel dans l'ancien tribunal a été confirmé par André Trigano. Le débat ensuite a repris de la vigueur avec l'annonce d'une douloureuse à 200 000 euros pour cotiser à l'Association syndicale libre rivière Ariège et acquitter son écot à l'aménagement de passes à saumons : « Ça fait cher le kilo de saumon », s'est écrié Louis Claeys, le maire en a bien convenu, il est donc urgent de ne pas se précipiter sur la cotisation. Du saumon à l'eau, il n'y eut qu'un pas, le débat est venu sur les perspectives de la desserte locale avec le lancement de la nouvelle procédure de délégation de service public d'eau potable. Les élus attendent d'examiner les trois solutions possibles. Pour une fois, tout le monde a été d'accord. Pourvu que ça dure !
Retenez-moi ou je fais un malheur ! Voilà en résumé la teneur de la sainte colère de Roger Ribaute qui, depuis des semaines maintenant, agite au-dessus de la tête d'André Trigano sa menace de démission. Objet du litige : le transfert de l'école de musique, le « palais Ribaute » disait Michel Teychenné qui, depuis des mois maintenant, dénonçait un projet trop onéreux. Mais en fait, il n'était pas le seul à râler, ce même projet faisant des jaloux au sein même de la majorité. Stop, le psychodrame est terminé : Roger Ribaute a remisé sa lettre de cachet, car dans le secret du bureau du maire ils ont trouvé un accord : plus de Palais Ribaute, mais la mise en avant d'un plan B pour le désormais conservatoire de musique, la modernisation sur place de l'existant et l'agrandissement de l'aire par location de l'ancien tribunal voisin au conseil général. L'affaire est actée, au moins dans les esprits, la tempête s'est calmée, Roger Ribaute demeure dans ses attributions même s'il a quelques peines à oublier les coups sur la tête.
Bien entendu à partir du moment où la ville décidait d'acheter le Carmel, il fallait bien envisager un redéploiement des possibilités budgétaires, c'est ce qu'a fait André Trigano. L'urgence commandait d'acheter le Carmel, car la question n'est pas de savoir ce que l'on en fait tout de suite, mais d'éviter que ce bien, qui se trouvait finalement à vendre, ne vienne échapper au patrimoine public. Dans la vie d'une commune il y a des choix à faire. Ils ont été faits. Un peu dans la douleur quant aux conséquences mais le temps, chacun le sait, cautérise les plaies.
Fin de l'épisode Ribaute-Conservatoire. Et que ceux qui ont pensé à mal en louchant sur la succession possible de Roger Ribaute aillent se retirer en pénitence dans les cellules du Carmel !