Le mandat municipal s'achève dans deux ans. Une période au cours de laquelle la gauche veut peser sur plusieurs dossiers. Elle les a présentés hier.
C'est une gauche municipale très motivée qui a présenté hier ses propositions pour la dernière partie de la mandature municipale, « en espérant être entendus » relevait Milou Franco aux côtés de Michel Teychenné, Bernadette Suard, Michel Castagné, et C.Quintard Galvez. A quatre jours des présidentielles, le groupe de gauche tenait à souligner les conséquences de la politique gouvernementale à Pamiers notamment les effets douloureux sur le budget municipal de la perte de la taxe professionnelle : « Malgré la compensation, nous perdons 10 % par rapport à l'ancienne recette » relevait Michel Teychenné qui se faisait le porte-parole des préoccupations du groupe. Mais l'objet de cette conférence de presse était autre : les deux années de mandat restant à courir et les préoccupations qu'elles portent. La dette voilà la première « douloureuse » évoquée par ces quatre mousquetaires chagrinés par le poids de celle-ci et surtout « les 32 % d'emprunts toxiques qu'il faut à tout prix renégocier auprès de Dexia notre principal prêteur » insiste M.Teychenné. La gauche inquiète de la lourdeur de l'endettement propose de contenir la croissance du budget de fonctionnement à 1 % (au lieu de 3,5) notamment en « rétablissant l'équité fiscale, la taxe sur la publicité, et en diminuant les indemnités des élus ». Une circulation « en jachère » Autre dossier qui chagrine la gauche, la circulation « dont tout le monde parle et se plaint en ville », dossier « en jachère » alors même « qu'il est urgent par exemple d'ouvrir le Chandelet sur la voie rapide et alléger la sortie sud ». Dans le prolongement de cette préoccupation, les élus de gauche ont réaffirmé la nécessité de mettre en œuvre une « véritable politique de transports en commun, notamment vers le CHIVA » L'eau et son devenir étaient aussi à l'ordre du jour, et les élus plaident pour le désengagement vis-à-vis de Véolia et la mise en place d'une régie municipale mettant en œuvre « une politique sociale de l'eau ». La ville, scrutée par des caméras « qui ne servent pas à grand-chose » doit bénéficier par contre de la surveillance d'une police municipale renforcée. Quant au centre ville « laissé à l'abandon et déserté par sa population » sa revitalisation doit être portée par une SEM, en s'appuyant « sur des politiques fiscales incitatives auprès des bailleurs ». Enfin, le groupe de gauche a plaidé pour l'achat du Carmel, « ensemble patrimonial à conserver dans le giron public », lequel pourrait accueillir « plus utilement le conservatoire de musique » qu'elle ne veut décidément pas voir partir à l'ancien hôpital. Souci aussi, dont il faut se préoccuper, avec le cinéma menacé d'être fermé en 2 015 pour non-conformité aux normes, enfin souci pour la Providence qui serait menacé de « privatisation ». Mais l'argent étant le nerf de la guerre, les élus de gauche ont estimé qu'il existait une marge de manœuvre inemployée : une plus grande participation de la communauté de commune, trop peu sollicitée à ses yeux dans le développement de Pamiers ! |
Cela ressemblerait presque à la colonne vertébrale d’un programme politique pour les prochaines municipales. Même si les membres du groupe de gauche s’en défendent aussitôt. Pas de mauvaises langues donc, «on veut que les gens comprennent que l’on est capable de faire des propositions»
Des propositions pour les deux dernières années de l’actuelle mandature. Et elle est longue la liste des commentaires de l’opposition appaméenne qui même si elle est minoritaire au conseil municipal, met quand même ses idées sur la table.
Sur la situation financière de la mairie, Michel Teychenné (leader de l’opposition) n’en est pas à son premier exposé de chiffres, «27 millions d’€ de dette. 33% d’emprunts toxiques, dont le pire court jusqu’en 2034. 1 million d’€ d’intérêt à payer par an. +6% sur les factures d’électricité. 10% d’augmentation des indemnités des élus»
«Il faut rétablir les comptes !» Proposition concrète: limiter l’augmentation des charges de fonctionnement à 1%, rétablir de l’équité fiscale, engager des poursuites contre Dexia concernant les emprunts toxiques, sans oublier de «diminuer les indemnités des élus. Sur un mandat, cela représente 500 000 €»
Et puis il y a des tas de dossiers, sur lesquels l’opposition est bien décidée à bousculer l’équipe en place jusqu’au bout. «Quelque chose dont personne ne parle à la mairie, mais dont tout le monde parle dans la rue: la circulation à Pamiers. Il y a des moments où c’est pire que dans l’agglomération toulousaine !» Proposition: construire une nouvelle entrée vers Pamiers pour sortir de la voie rapide, qui désengorgerait celle de Carrefour (sans oublier de développer les transports en commun).
Autre cheval de bataille: la question de l’eau. Le contrat passé avec Véolia se termine en 2013. L’opposition souhaite créer une régie municipale, pour faire baisser le prix de l’eau.
Côté sécurité, «les caméras nous ont coûté une fortune, elles n’ont servi qu’à arrêter une alcoolique notoire qui insultait la police dans une cabine téléphonique !» Idée avancée par le groupe de gauche: commencer par redynamiser le centre-ville, et «jouer sur la présence accrue d’une police municipale formée qui a déserté certains quartiers»
De quoi en venir à la revitalisation du centre-ville. Un sujet sur lequel «il y a eu beaucoup de promesses et peu de résultats». Le groupe de gauche réclame la création d’une structure (société d’économie mixte) qui ne s’occuperait que de ça, «qui pourrait acheter des biens, les rénover et les remettre sur le marché»
Concernant le Carmel, le groupe de gauche propose d’utiliser les 2 millions affectés au déménagement de l’école de musique pour acheter le Carmel et étendre l’actuelle école de musique, «cela ferait une opération blanche» «Nous avons un devoir de sauvegarder ce patrimoine» affirme Emile Franco pour qui la perte du Carmel serait un véritable «scandale»
En matière de revitalisation économique, «plutôt que de voir la zone Gabrielat s’étendre en achetant des hectares, il vaudrait mieux mettre en place des dispositifs pour accueillir les entreprises»
Les propositions sont sur la table. Reste à savoir ce qu’en feront les élus de l’actuelle majorité. Si elles restent lettre morte, nul doute qu’elles referont surface au moment venu.