Le principe d'une « nouvelle régulation mondiale » est désormais le cheval de bataille des néolibéraux européens, un comble.
Un discours en totale contradiction avec ce qu'ils ont toujours prôné, et ce qu'ils ont toujours fait, autrement dit encourager un capitalisme dérégulé. Le souffle de la crise financière, qui a révélé brutalement toute l'aberration de ce système, est passé par là, tant et si bien que le discours de Sarkozy fait aujourd'hui un virage à 180 degrés.
L'on peut bien sûr se réjouir d'entendre les institutions européennes - pourtant toutes très majoritairement à droite - reprendre en cœur le crédo social-démocrate en faveur de plus de régulation, de plus de contrôle public sur les mouvements financiers.
Le retour de l'Etat sur la scène économique ne peut être : nationaliser les pertes bancaires tout en privatisant les profits et les parachutes dorés. Il est urgent, face à la récession, que l'UE propose un plan de relance de l'économie. Mais de cela, pas un mot dans le discours de M. Sarkozy, pas un geste de M. Barroso. Alors que l'Union Européenne dispose dès aujourd'hui de projets d'une telle relance - comme le programme cadre de recherche et développement, la Stratégie de Lisbonne, et surtout les trente projets prioritaires du réseau trans-européen de transport. Reste aujourd'hui à s'occuper des travailleurs, des retraités, des chômeurs, de leurs emplois, de leur pouvoir d'achat et de leur salaire.
Communiqué de presse de Michel Teychenné, député européen / Strasbourg, 22 octobre 2008