Blog de Michel Teychenné, universitaire, ancien député européen, président du Groupe de gauche à la Mairie de Pamiers (Ariège 09)
Coup de théâtre : le retour du « Palais Ribaute »
Coup de théâtre au dernier Conseil municipal : le maire est revenu sur sa décision d'abandonner le projet du Pôle d’Enseignement Artistique, projet dispendieux et pharaonique . Une valse-hésitation qui démontre que dans de trop nombreux dossiers municipaux, ce sont les adjoints et l'administration qui dictent leur volonté au maire de Pamiers, lequel de plus en plus, « règne mais ne gouverne plus »... Un peu comme la Reine d'Angleterre!
Ce dossier est d'autant plus symptomatique que ce projet est une erreur financière colossale en période de difficultés financières et de surendettement. Privé de subventions significatives, il sera financé uniquement par les impôts des Appaméens, et surtout sans la participation financière de la Communauté des Communes, alors que 50 % des utilisateurs du Pôle d’Enseignement Artistique seront extérieurs à Pamiers.
Les Appaméens comme d’habitude vont payer seuls pour tout le monde : autour de un million et demi d’euros de travaux, l’ampleur du projet n’ayant pas été réduite comme l’a pourtant promis Roger Ribaute et André Trigano.
Le choix du lieu est en plus aberrant : l’aile Radiologie de l’ancien hôpital! Eloigner l'Ecole du musique du centre-ville, des collèges, du lycée et de la MJC est une erreur d'aménagement, un nouvel affaiblissement du centre-ville. Ne pas utiliser la partie du Carmel qui jouxte l'actuelle Ecole de musique est une erreur majeure : cela coûterait bien moins cher et donnerait le coup d'envoi de la restauration et de l'ouverture du Carmel au public. La mairie ferait d’une pierre deux coups.
L'obstination de Roger Ribaute, et de M. Goudy, directeur du Conservatoire, qui veulent avoir raison contre tout le monde, est déplorable. Malgré l'opposition à ce projet de nombreux conseillers de la Majorité qui ont du « bon sens », le maire a encore une fois changé d’avis, s'est encore une fois contredit. Mais pour Roger Ribaute et ses amis l'important ce n’est pas la logique et les finances municipales, c'est d’abord de ne pas donner raison à l'opposition à un an des élections municipales et d’avoir enfin son « monument » à Pamiers. La politique politicienne, c'est aussi à Pamiers!
Michel Teychenné
président du Groupe de gauche
Le pôle d'e nseignement artistique de Pamiers sera finalement déplacé dans les locaux de l'ancien hôpital, comme cela avait été envisagé dès le debut du projet.
Voilà donc que le projet de Pole d'enseignement artistique (qui comprend le conservatoire de musique) retournerait à l'ancien hôpital. La municipalité revient à la case départ. Avec d'autant plus de facilité que des travaux avaient été commencés dans ce sens voilà bientôt deux ans, et ensuite interrompus. L'abandon de cette perspective avait satisfait la Gauche qui contestait le choix initial et préférait d'autres lieux. A grands cris, elle dénonçait une dépense somptuaire pour ce qui avait été appelé le «Palais Ribaute». Comme son nom l'indique on sait que Roger Ribaute conseiller municipal de la majorité y tenait beaucoup. Un soir de colère, après avoir compris que son idée ne verrait pas le jour, il avait menacé de démissionner. Les choses s'étaient arrangées, le maire étant doué à cet exercice. D'autant plus que dans la foulée, André Trigano avait pris d'assaut avec succès le Carmel et qu'il l'avait apporté comme un trophée à tous ceux qui plaidaient pour son acquisition. Dont Roger Ribaute. Entre-temps, il fallait bien décider quelque chose pour cette école fraîchement élevée à la dignité de conservatoire. Son succès exigeait, au nom de la sécurité et des conditions de travail, de pousser les murs. Aussi on avait envisagé d'annexer par bail locatif l'ancien tribunal. Le conseil général aurait en effet consenti sympathiquement à nous le prêter. La manœuvre n'avait qu'un but : passer dans une enveloppe bien inférieure à la dépense qu'aurait à l'origine exigée le Palais Ribaute dans les murs vénérables de l'hôpital. Mais voilà, révérence gardée pour les mânes des bonnes sœurs, il est apparu que le Carmel ne faisait pas vraiment l'affaire, et le tribunal non-plus. On est donc revenu à l'ancien hôpital, en revanche, il n'est plus question de le transformer en «palais», puisque l'enveloppe budgétaire a été considérablement rétrécie. André Trigano, qui dit aujourd'hui «que le projet de l'ancien hôpital n'avait jamais été abandonné» l'a assuré en conseil : on devrait passer avec 1,3 M€ (HT) sur un projet qui était au départ à 2,4. La partition a donc été corrigée par un souverain bémol. La gauche par Michel Teychenné, n'y croit pas et prédit qu'au bout du compte… le compte premier sera le bon. «Vous verrez qu'à la fin on retombera sur le premier prix !». À chacun sa vérité.
La décision, esquissée dans les orientations budgétaires, dévoilées en conseil voilà quelques jours devrait être confirmée entre les lignes du prochain budget 2013. André Trigano a annoncé un lancement d'une première tranche travaux dès cette année, plutôt une reprise puisqu'ils avaient été interrompus… La musique dit-on adoucit les mœurs, on verra à l'usage si l'adage est exact.
Dans le camp Trigano d'abord, où le projet ne faisait pas l'unanimité, et dans la maison d'en face où ce déménagement à l'ancien hôpital a toujours fait lever les bras au ciel. On en est là, à moins que le conservatoire ne change encore une fois de destination, cela ne ferait qu'une fois de plus ! Tout est possible dans cette affaire.
Et dans cette perspective, il serait certainement sage de prévoir de l'héberger sous un grand chapiteau…
Jean-Philippe Cros