Blog de Michel Teychenné, universitaire, ancien député européen, président du Groupe de gauche à la Mairie de Pamiers (Ariège 09)
PAMIERS : LA CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE VERRA-T-ELLE ENFIN LE JOUR?
Le Préfet de l'Ariège a dit non. Les 16 hectares de terrains agricoles ne seront pas déclassés, ce qui semble compromettre gravement la pose des 36 000 panneaux solaires à l'entrée nord de la ville.
Cette centrale photovoltaïque pourrait alimenter un quart de la consommation électrique de la ville. Ce projet ambitieux, né il y a plusieurs années, avait rapidement divisé les élus. Les uns s'y engageant à corps perdu prônant le développement des énergies renouvelables, tandis que d'autres, plus frileux, émettaient quelques réserves, dénonçant une braderie des terres agricoles.
Mais en juillet dernier, lors d'un conseil municipal, la question est tranchée : « Le projet a été voté car nous avions reçu l'ensemble des avis émanant des services de l'Etat : chambre d'agriculture, direction départementale des territoires et architectes des bâtiments de France, tous étaient favorables », explique Lucien Quèbre, élu en charge du développement durable.
UN AVIS DÉFAVORABLE DU PRÉFET
Le dossier avait donc été transmis dans les mains de Jacques Billant, Préfet de l'Ariège, qui devait donner son accord préalable, indispensable à l'obtention du permis de construire. Le 11 février dernier, le verdict est tombé : l'avis est défavorable du fait de « la situation des parcelles déclarées à la Politique Agricole Commune en 2010 et de leur emplacement dans la « zone non aedificandie », la bande de 100 mètres non constructible par rapport à la voie autoroutière. »
Une décision qui ne surprend guère l'opposition : « Nous avions été les seuls à voter contre, témoigne Michel Teychenné, président du groupe de gauche. Nos inquiétudes portaient surtout sur la préservation des terres agricoles, sur la garantie de réhabilitation du site en fin d'exploitation, l'éventuelle utilisation de composants polluants et l'impact sur l'esthétique de l'entrée nord de Pamiers. »
Alors où en est aujourd'hui ce projet ? Lors de la dernière commission urbanisme de la ville, le reclassement des terres agricoles en terrain industriel (première étape indispensable à la réalisation de la centrale) semblait définitivement mis de côté.
Officiellement, le projet est donc suspendu. Mais Hubert Lopez, adjoint au maire en charge de l'urbanisme semble perplexe : « Compte tenu des éléments présentés par monsieur le Préfet, le projet ne devrait a priori pas recevoir un avis favorable de l'État. » Pour Lucien Quèbre, « pas question d'abandonner, maintenant cela se passe entre la société Enertrag, porteuse du projet et la préfecture, nous attendons le résultat définitif mais je maintiens que ces terres sont idéales pour accueillir ce parc photovoltaïque. »
Le chiffre : 16 hectares de terres agricoles. Devaient être déclassées en terrain agricole pour accueillir les 36 000 panneaux solaires.
La Dépêche du Midi, 18 mars 2011
CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE DE PAMIERS : LE PRÉFET DONNE RAISON AU GROUPE DE GAUCHE |