Procès des agresseurs Michel Teychenné
CONTRE LES AGRESSEURS DE MICHEL TEYCHENNÉ, LE PROCUREUR REQUIERT TROIS MOIS DE PRISON AVEC SURSIS DONT UN AN DE MISE À L'ÉPREUVE, L'INDEMINISATION DE M. TEYCHENNÉ ET L'INTERDICTION DE LE FRÉQUENTER
Mon commentaire après cette audience
D'abord, j'ai remarqué la surprise, la stupéfaction mème, de beaucoup d'observateurs et du public quand Madame la Présidente a lu les casiers judiciaires de ces messieurs : drôles de socialistes quand même! Décidément nous n'avons pas les même valeurs...
Autre sentiment : l'absence totale de regrets, de remords :une forme avancée d'inconscience? Enfin, la patience, puisque le jugement sera rendu le 19 novembre, et mon envie de passer à autre chose avec les camarades socialistes de Pamiers après ce semestre très pénible.
Voici les articles parus dans La Gazette ariégeoise et dans La Dépêche du Midi concernant l'audience du vendredi 15 octobre 2010 :
LE CONSEILLER MUNICIPAL AVAIT ÉTÉ ROUÉ DE COUPS LORS D'UNE BAGARRE AVEC D'AUTRES MILITANTS
L’ambiance détestable du PS appaméen devant le Tribunal correctionnel
Les mauvaises langues diront qu’une caméra de surveillance eût été utile , le jeudi 20 mai dernier, devant le local de la section socialiste de Pamiers, rue Lakanal. Une réunion vespérale aux débats vifs, des discussions qui se prolongent sur le trottoir, le ton qui monte, et au final un militant – le conseiller municipal Michel Teychenné laissé sur le carreau le visage tuméfié.
Cinq mois plus tard, y voit-on plus clair sur le déroulement des faits? Par vraiment, tant à l'audience les versions de la victime et des trois prévenus (lesquels présentent chacun un casier judiciaire, pour divers faits mais pas de violence) accusés de l'avoir agressé divergent. Le procès, reporté à deux reprises, était pourtant attendu par les militants appaméens, désireux de retrouver un peu de sérénité…
Pour Kamel Bataoui, l’un des trois prévenus, l’étincelle est à rechercher dans des propos « inadmissibles » que M. Teychenné aurait tenus, ce soir-là, envers un militant des Jeunes socialistes appaméens. Propos qu’il va, après la réunion, rapporter à ses amis – dont la responsable concernée – réunis au restaurant d’Olivier Mussongo. Se forme alors un trio – MM. Bataoui, Madjoubi et Mussongo – qui rejoint dare-dare la section socialiste « pour que Michel Teychenné s'explique ».
« Ils sont arrivés en vociférant », réplique le conseiller municipal, qui citait dans sa déposition : « On va te crever, on va te faire la peau. » Michel Teychenné s’approche très près de Kamel Bataoui, « je lui ai demandé de se calmer » – Kamel Bataoui conteste, « il m’a agrippé par le revers de la veste, de façon violente ». A partir de là, tout s’enchaîne . M. Teychenné reçoit un coup de pied au visage – dont M. Mussongo reconnaît volontiers être l’auteur : « Kamel est mon ami, je le défends, c’est tout. » M. Madjoubi admet tout juste avoir, par un « balayage », aidé à mettre l’élu appaméen à terre.
Quant à M. Bataoui, il nie fermement avoir porté le moindre coup – « Par contre, j’ai pris un coup de poing d’une autre personne. » Michel Teychenné, lui, dira que « une fois à terre, j’ai reçu d’autres coups, de poing et de pied. Ça a duré trente, quarante secondes… »
Bilan : un certificat médical qui reconnaît la gravité des blessures de M. Teychenné, « dix jours d’interruption temporaire de travail ».
Pour l'avocate de Michel Teychenné, les choses sont claires : les trois prévenus ont cogné : « M. Bataoui présente même un certificat médical relavant un hématome à l’auriculaire gauche. C’est qu’il s’est servi de ses mains, et pas que pour repousser mon client. » Me Subra-Suard s’appuie également sur un témoignage « neutre », celui d’une riveraine de la rue Lakanal, d’où il ressort que « la provocation n'est pas du fait de M. Teychenné, et qu’il a tenté de calmer le jeu ».
Témoignage vite balayé par Me Dedieu, qui défend les trois prévenus : « Ce que cette dame a vu, personne d’autre ne l’a vu, pas même M. Teychenné. » Pour l’avocat, « le premier à perdre son sang-froid, c’est M. Teychenné qui a fait demi-tour pour faire face à M. Bataoui. Lequel n’a porté aucun coup, tout comme M. Madjoubi. Quant à M. Mussongo, il répond à l'agression physique que subit son ami. » Et Me Dedieu de plaider un partage des responsabilités entre MM. Mussongo et Teychenné, la relaxe pour les deux autres prévenus, avant de résumer : « C’est de la basse politique, sans aucun intérêt, mais qui peut conduire à la désaffection pour la politique. »
A l’opposé, la vice-procureure, Mme Blanc, considère comme « graves » les faits commis par les trois prévenus, trouve « un goût amer » à cette affaire « au vu de l’idéal d’un parti politique », et note que « aucun regret n’a été émis par les prévenus ». Pour elle, les faits sont établis. Elle demande « trois mois de prison avec sursis, l’obligation d’indemniser la victime, et l’interdiction d’entrer en contact avec M. Teychenné ». Me Suard avait juste avant demandé que soit prononcée une indemnisation de son client en fonction de l’expertise prochaine : « On craint des séquelles sur un plan visuel. »
Au-delà des coups, l'affaire aura mis en lumière le climat particulier qui règne au sein de la section appaméenne du PS : « Michel Teychenné dit à ses amis ce qu’il faut dire et faire », d'après M. Mussongo. « Ces trois messieurs sont arrivés au PS en mars, et depuis je subis des attaques et des provocations incessantes», selon M. Teychenné. Mais les militants devront encore attendre avant de connaître l’issue du dossier : le tribunal a renvoyé son jugement au 19 novembre prochain…
Compte-rendu d’audience A.C. / La Gazette ariégeoise
Le débat, pour le coup, a été plus correct que viril: hier, l'élu appaméen Michel Teychenné a retrouvé ses agresseurs du mois de mai, à la barre du tribunal correctionnel.
Comment est-on passé du «Poing et la Rose», chers au parti socialiste, au poing.... dans la figure entre militants, ce soir du mois de mai dernier, à l'issue d'un vote interne de la section appaméenne du parti? C'était tout l'enjeu du procès qui s'est déroulé, hier, à la barre du tribunal correctionnel de Foix. Michel Teychenné, l'élu appaméen, ancien député européen, a retrouvé ses trois agresseurs de cette soirée tristement mémorable. Mais rien n'a été si simple, pour démêler le vrai du faux. Il faut dire, d'abord, que le principal témoin de la scène, une dame qui prenait l'air sur son balcon, a vu des choses que personne d'autre n'a vu. Et M° Dedieu, du barreau de Foix, a eu beau jeu de le jeter à bas. Pour leur part, Kamel Bataoui, Hicham Madjoubi et Olivier Musongo n'ont pas admis grand chose. Le premier a reconnu qu'il avait peut-être «poussé» Miche Teychenné. Le second a murmuré qu'il l'avait sans doute «fait tomber en le fauchant». Et le troisième a assuré qu'il n'avait fait que défendre Kamel Bataoui, au moment où Michel Teychenné venait de le saisir par les revers de la veste, face contre face, lui demandant «de se calmer». «Kamel, c'est mon ami, je l'ai défendu, et j'ai donné un coup de poing à Michel», relate-t-il. M° Dedieu s'empare de la scène: «Il y a eu une provocation, la volonté d'en découdre». En d'autres termes, quand on tombe la veste, il faut se méfier des conséquences.
La présidente du tribunal se saisit alors d'une pièce du dossier: le certificat médical établi par le médecin légiste qui a examiné la victime. Plaies à la face, cocards aux deux yeux, douleurs cérébrales... Ce rapport témoigne d'une vraie dérouillée, une forme de passage à tabac. «J'ai été surpris quand j'ai vu la photo», note alors Kamel Bataoui, avec une (fausse) naïveté confondante. M° Suard, avocate de Michel Teychenné, parlera de la «mauvaise foi», des trois hommes, tandis que Marilyn Blanc, substitut du procureur de la République, estimant les faits «graves», demandera trois mois de prison avec sursis. Mais, au-de là de cette volée de coups, ce qui a marqué les esprits, hier, c'est «le côté très désagréable de ce dossier, où des gens qui partagent le même idéal en viennent aux mains», comme l'a fait remarquer Marilyn Blanc. «La violence n'a pas sa place dans le domaine politique», a rappelé M° Suard, avocate de Michel Teychenné. Et même M° Dedieu, avocat des trois hommes, s'en est dit persuadé: «Tout ça, c'est de la bien mauvaise politique, qui n'intéresse ni la justice, ni les citoyens». Délibéré au 19 novembre.