Blog de Michel Teychenné, universitaire, ancien député européen, président du Groupe de gauche à la Mairie de Pamiers (Ariège 09)
Marc Carballido, premier secrétaire au parti socialiste ariégeois, ne décolère pas au lendemain de la décision prise par les instances nationales de son mouvement, réunies à Tours pour valider les listes du parti pour les régionales de mars prochain, qui a écarté Émile Franco de la troisième place au profit de Michel Teychenné : « Le vote des militants est bafoué par une décision prise à trois heures du matin, sur un coin de table, commente-t-il, amer. Dans ces conditions, je ne suis plus candidat. Et le reste de la liste m'emboîte le pas, pour ceux que j'ai pu joindre sur leur portable ce samedi. La liste présentée par la fédération a recueilli le vote de 73 % des militants. La décision prise n'a rien à voir avec les intérêts du parti. » La tête de liste socialiste ariégeoise parle alors des « errements » du PS et ajoute : « J’en fais une question d’éthique politique, pas une affaire de personnes. Je ne serai pas sur une liste autre que celle que nous avons choisie. »
Pour sa part, Michel Teychenné, grand gagnant de cette opération, adopte un triomphalisme modeste : « Je suis satisfait du vote de la Convention. Je souhaite désormais que l’on sorte des questions de personnes et que l’on se lance dans la campagne. »
DÉCISIONS IRRÉVOCABLES... DES DEUX CÔTÉS
Restent des bruits de couloir, à Tours, où se déroulait cette convention. Les Ariégeois pointent du doigt Vincent Peillon, ami de Michel Teychenné, accusé d’avoir fait du forcing pour imposer celui-ci, membre comme lui du courant « Espoir à gauche ». Hier, Peillon ne niait pas : « Oui, Michel Teychenné est un ami. Cela fait 20 ans qu'il est persécuté. Il a accepté de ne pas être candidat aux Européennes et de faire tout de même campagne. Il méritait d’être largement sur les listes. J’en ai parlé directement à Martine Aubry, et je lui ai dit que pour moi c’était important qu’il soit candidat. »
Une intervention manifestement très efficace. Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections, affirmait que la décision prise était irrévocable : « La Convention nationale a voté les listes. On ne peut pas revenir dessus. Mais je suis prêt à venir en Ariège pour expliquer les choix qui ont été faits. » Martin Malvy, lui, affichait la sérénité : « Il y aura une liste en Ariège en temps voulu. Ma position est de faire confiance aux militants de l’Ariège. Les petites combines nationales ne sont pas agréables. » Jusqu’au mois de mars, les socialistes ont encore le temps de trouver un terrain d’entente.
ÉMILE FRANCO : « INACCEPTABLE POUR LES MILITANTS »
Reste Émile Franco, amer : « Je trouve inacceptable que l’on ne tienne pas compte du vote des militants de l’Ariège. Dans ces conditions, je comprends le comportement de Marc Carballido et de nos colistiers. La décision prise et qui nous touche met en cause l’honnêteté et l’impartialité de la commission fédérale départementale. Dans les heures qui vont suivre, j’espère qu’au bout du compte, le vote des militants de l'Ariège sera respecté! »
À LIRE ÉGALEMENT SUR LE MÊME SUJET :