Hier soir, dans la salle du conseil municipal la tension était palpable. Au centre des débats, les orientations budgétaires pour 2 011 et une question qui dérange : pourquoi la mairie a-t-elle versé 13 600 €au média Ariège News ?
Le ton est rapidement monté, hier soir, entre le maire, André Trigano et Michel Teychenné, représentant du groupe de gauche. C'est du tac au tac que les deux hommes se répondaient plus ou moins aimablement, lors du conseil municipal. Surtout quand l'opposition a mis sur la table la question de versements « douteux » au média Ariège News. C'est en décortiquant « le grand livre », le document comptable municipal, que Michel Teychenné a découvert l'existence de cette somme. 13 600 euros versés à l'organe de presse suite à la signature de deux conventions pour l'année 2011. L'une visant « à diffuser les actions de communications communiquées par la mairie de Pamiers ». L'autre portant sur « la cession d'images (photos et vidéos) pour la communication de la mairie de Pamiers exclusivement ».
C'est à la fin du conseil municipal que Michel Teychenné a rappelé les articles de loi interdisant le financement d'articles de presse : « Il y a là un vrai problème de déontologie, sur certaines factures il apparaît clairement des demandes d'« articles » et de « rédactionnels ». Le code de la consommation interdit de payer un organe de presse et de lui passer de telles commandes, a-t-il poursuivi, surtout que le contenu est tout sauf de l'information, c'est en général un tableau du monde enchanté d'André Trigano ». Après quelques haussements de voix et raclements de gorge, le maire n'a pas tardé à lui répondre avec calme et sérénité : « Ces sommes sont en grande partie destinées à de la publicité, comme nous le faisons avec les autres médias, ce qui est tout à fait légal, a-t-il précisé. Pour le reste, nous tâcherons d'être plus clair dans le futur et de préciser la nature des commandes en employant le terme de publi-reportage. »
Autre aspect de la problématique Ariège News : le cas Pascale Roubichou. L'employée municipale, chargée de la communication au sein du cabinet du maire écrit régulièrement des articles pour le média en question. « Rien de moins que sur le dernier conseil municipal ! », a lancé Michel Teychenné. Remarque à laquelle André Trigano a coupé court en reconnaissant que « la rédactrice ne pouvait être objective et qu'ensemble, ils avaient décidé qu'elle continuerait ses activités de pigiste sans plus jamais traiter de sujets politiques ».
Débats houleux sur les orientations budgétaires
Coups de gueule et règlements de compte sont également nés des débats liés aux orientations budgétaires pour 2011. Avec la présentation de nombreux investissements à venir tels que la réalisation de la nouvelle salle multi-activités (1.3 million d'€) ou encore de la création du pôle d'enseignement artistique (955 000 €). Des projets présentés par un maire et des élus confiants mais vivement critiqués par les membres de l'opposition qui se disaient « inquiets de la situation économique de la ville »
La Dépêche du Midi, 21 janvier 2011
COMMENTAIRE (GROUPE DE GAUCHE)
Une séance très houleuse, et une majorité hargneuse dès notre première intervention. Visiblement, nos critiques sur la gestion financière de la Ville et le mauvais classement de Pamiers dans le magazine Challenges ont du mal à passer...
Notre intervention sur le débat d'orientation budgétaire, prévue à l'ordre du jour, s'est transformée en tentative d'obstruction systématique des élus de droite, qui protestaient à presque chaque phrase. Avec un André Trigano sur la défensive et souvent mesquin. Il a fallu que Cathy Quintard et Dominique Castagné annoncent que nous quittions la séance pour que l'attitude de la droite se calme et que je puisse finir notre intervention. Après le débat, le Maire a reconnu qu'il s'était laissé aller... C'était un peu tard.
Vous trouverrez ci dessous l'intégralité de notre analyse de la situation financière, et nos propositions budgétaires.
INTERVENTION DE MICHEL TEYCHENNE AU NOM DU GROUPE DE GAUCHE : DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE
CONSEIL MUNICIPAL DU 20 JANVIER 2011, PAMIERS
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
La situation financière de Pamiers donne un relief particulier au Conseil de ce soir. Nous ne souhaitons pas rentrer dans une quelconque polémique autour du mauvais classement de Pamiers dans le magazine Challenges, mais plutôt apporter notre réflexion, nos analyses et des solutions pour sortir le budget de Pamiers de l’ornière où il se trouve.
Je voudrais d’abord remercier le Service financier de la Ville pour la qualité des documents qui nous ont été remis afin de préparer cette réunion. Il y manque simplement une fiche globale qui reprenne les principaux chiffres et indicateurs. Je rappellerai donc les masses budgétaires en jeu.
Un budget total de 41 millions d’euros, dont 22 millions sont consacrés au fonctionnement, une dette totale de 24,2 millions d’euros et une annuité de la dette de 3,3 millions d’euros, dont 900 000 euros d’intérêts. Vous conviendrez, Monsieur le Maire, et je pèse mes mots, que cette dette et ce service de la dette sont extrêmement lourds. Mais je reviendrai sur tout cela dans mon intervention. Commençons donc par le début.
La réforme de la taxe professionnelle est une catastrophe financière pour Pamiers. Elle représentait la moitié de nos ressources. Et 60 pour cent de la croissance de nos ressources. C’était la base du "système Trigano" : investir beaucoup , et se rembourser plus tard sur la croissance de la taxe professionnelle.
Monsieur le Maire, ce système de financement basé sur la croissance des revenus fiscaux, croissance qu’a rendue possible l’arrivée de l’autoroute à Pamiers, est définitivement mort, et nous commençons aujourd’hui à en payer les conséquences. Nous payons les conséquences de la politique fiscale de cadeaux aux plus riches de votre gouvernement.
Monsieur le Maire, Mesdames Messieurs les adjoints, et la plupart d’entre vous, chers collègues de la Majorité municipale, votre gouvernement UMP, celui que vous soutenez et que vous revendiquez au point, pour Hubert Lopez et Claude Deymier, d’en être les candidats soutenus par l’UMP aux Cantonales.
Alors, Mesdames et Messieurs, s’il vous plaît, pas de larmes de crocodile sur la disparition de la taxe professionnelle...
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Dans son dernier numéro, la revue « Challenge » publie un classement des villes les mieux gérées de France. Pamiers arrive en fin de classement.
La réaction des élus
Une seule petite étoile pour Pamiers. D'après le magazine « Challenge », spécialisé en questions économiques, Pamiers ferait partie des villes les moins « bien gérées » de France, alors que Foix, en bon élève, est gratifiée de trois étoiles, le maximum. D'abord, la ville pécherait par le poids annuel de sa dette, qui s'élèverait à 24,2 M€. Autre point négatif : le temps que la municipalité mettrait à rembourser sa dette si elle y consacrait tout son budget. Mauvaise note également pour la marge restante après avoir tout remboursé.
Un « endettement normal », d'après le maire
Le maire André Trigano assure pourtant, en réaction à ce classement, que « l'endettement de Pamiers n'est pas anormal ». Il préfère insister sur « le choix du développement économique et de la croissance, qui a été fait depuis 1995 » et qui, selon lui, justifie l'endettement. Car logiquement, « moins on investit, moins on s'endette », rappelle André Trigano. Pas de contestation pour ce qui est de la dette, donc, de la part de la municipalité. Elle est au contraire pleinement assumée. En revanche, André Trigano précise : « Ce qui compte, c'est de savoir si on peut la rembourser, et sur ce point, il n'y a aucun problème : nous remboursons très largement nos emprunts. »
Peu convaincu, Michel Teychenné, président du groupe de gauche, pointe au contraire les « limites du système Trigano, qui fonctionnait lorsque la taxe professionnelle était encore en vigueur. Depuis sa disparition, la dette est devenue trop importante, il faut aujourd'hui réfléchir à un autre mode de développement. » Et de souligner que la ville pourrait faire des économies si « la communauté de communes prenait en charge les dossiers dont elle devrait s'occuper, comme la piscine ou l'école de musique. »
La fiscalité, point positif pour la ville
Tout n'est cependant pas noir dans le classement de « Challenge ». Côté fiscalité, c'est même plutôt positif. Si Michel Teychenné insiste sur le fait que « les impôts à Pamiers sont les plus chers de tout le département », André Trigano souligne le fait que « pour la neuvième année consécutive, ils n'ont pas été augmentés ». Autre aspect positif souligné par la revue, l'écart, visiblement minime, entre les projets budgétaires et les réalisations. Tous ces critères, retenus par le magazine, André Trigano « ne les conteste pas », mais souligne simplement qu'ils lui sont propres, et qu'il en existe d'autres, comme ceux de l'INSEE, « plus sérieux », d'après le maire. Quant à la comparaison avec la ville de Foix, pas d'amertume dans les propos de l'élu : « Nous sommes deux villes très différentes. Foix est administrative, Pamiers mise sur le développement économique. Nous avons donc tout simplement deux façons très différentes de gérer nos villes. »
La Dépêche du Midi, 14 janvier 2011
COMMENTAIRE DE MICHEL TEYCHENNÉ
Ce jeudi 20 janvier, le Conseil municipal sur les orientations budgétaires sera l'occasion pour les élus du Groupe de Gauche de présenter leur analyse de la situation et leurs propositions. Malgré les affirmations du Maire, la situation budgétaire de Pamiers est grave. La taxe professionnelle représentait la moitié des ressources, Elle a été supprimée par le gouvernement Fillon que soutient la majorité municipale. Nous avons perdu deux millions d'euros par cette réforme. Les impôts sont trop élevés et ne peuvent plus être augmentés. Et 1377 logements sont vacants sur le territoire de la ville, soit un autre manque à gagner important pour le budget communal.
La « méthode Trigano » part tranquillement à la dérive. Rendez-vous jeudi 18 heures, pour le débat budgétaire. Le conseil municipal est ouvert au public, vous êtes les bienvenus!
Michel Teychenné
LA LETTRE DU GROUPE DE GAUCHE
Voici l'occasion pour notre Groupe de faire un rapide bilan de nos propositions et actions pour Pamiers.
- ABATTOIRS : Grâce à notre forte opposition et à nos propositions constructives, nous avons réussi à faire changer d'opinion le Maire et sa Majorité, qui voulaient donner les BATIMENTS DES ABATTOIRS de Pamiers POUR UN EURO A UNE SOCIETE PRIVEE. Nous sommes arrivés à faire retirer ce dossier en Conseil municipal et, après plusieurs réunions, à convaincre la Majorité de rester propriétaire de ce patrimoine évalué à plusieurs centaines de milliers d'euros, d'engager un plan de modernisation financé à hauteur de un million d'euros, et de mettre les abattoirs en délégation de service public : SEULE METHODE POUR SAUVER LES ABATTOIRS DE PAMIERS, outil nécessaire pour les éleveurs ariégeois mais aussi pour les consommateurs qui veulent des produits de qualités issus de l'élevage local.
- POLE ARTISTIQUE : Nous avons bloqué et fait modifier le dossier du Pôle Artistique, pourtant voté en Conseil Municipal contre notre avis. En effet, ce projet d’environ 1 700 000 euros financé par la Ville, que nous avons qualifié de "FOLIE DES GRANDEURS", visait à municipaliser, par l'embauche d'enseignants, les activités culturelles comme la musique, la danse, le théâtre, le dessin, dont s’occupent très bien les associations culturelles de Pamiers, avec plus de souplesse et pour beaucoup moins cher pour la collectivité. Ce projet faisait en fait concurrence au tissu associatif de Pamiers. Grâce à notre intervention, seule l'Ecole de Musique entièrement financée par la Ville sera déménagée. Elle compte 17 enseignants et 350 élèves, dont la moitié sont extérieurs à Pamiers. Le coût de fonctionnement par élève est de 1700 euros par an, et la participation des familles est d'environ 100 euros par an. Nous avons demandé pour 2011 que les Appaméens ne financent plus les élèves extérieurs à la Ville. Une prise en charge par les communes d'origine de ces jeunes est nécessaire, ce qui représente la somme d'environ 300 000 euros par an, une somme substantielle à économiser ou à redistribuer aux associations et clubs culturels et sportifs de Pamiers.
- LA PROVIDENCE : Depuis de nombreuses années, les bâtiments historiques de la Providence, rue Gabriel-Peri, étaient fermés et squattés. LA MAIRIE NE VOULAIT PAS LES ACHETER, et soutenait le projet d'un promoteur privé qui, au final, n'a pas donné suite. Grâce à une campagne de sensibilisation dans la presse et auprès de nos collègues du Conseil, après de nombreuses interventions en Conseil municipal, nous avons obtenu que la Ville de Pamiers SE PORTE ACQUEREUR de La Providence. Cela permet à la Ville de Pamiers d'avoir un ensemble immobilier important en centre-ville, englobant l'Îlot des Trois Pigeons, un espace unique POUR UN PROJET STRUCTURANT DANS LE CENTRE-VILLE. Aujourd'hui, nous regrettons le manque de vision et l'absence de débats de la part de la Majorité sur l'avenir de ce site.
CONTINUER A SERVIR NOS CONCITOYENS
La volonté de tous les élus du groupe de Gauche est d'être une opposition constructive. C'est dans cet esprit que nous votons près de 80 % des délibérations en Conseil Municipal, quand elles vont dans le sens de l'intérêt de la collectivité. Mais sur des dossiers qui, comme récemment les 36 000 panneaux photovoltaïques qui vont être installés avec l'autorisation de la Mairie entre Trémèges et l'entrée de l'autoroute, la subvention indirecte mais réelle de un million d'euros pour la construction des immeubles de la Cité du Chandelet, qui risque vite de devenir un ghetto social, sur un terrain commercial et en zone pavillonnaire, ou encore la disparition programmée du Cinéma REX, nous ne pouvons être d'accord : notre seul moyen d'action est de dénoncer ces erreurs, d'informer la population et de continuer à faire des propositions sérieuses, malheureusement trop souvent dédaignées par l'actuelle Majorité.
Enfin pour rassurer les nombreux Appaméens et Appaméennes qui s'inquiètent de ne jamais voir les élus de notre groupe dans le journal municipal L'Appaméen (en dehors de la modeste page qui nous est concédée), rappelons que nous sommes très présents en commissions municipales et impliqués et actifs dans la vie de la cité : seul L'Appaméen n'en parle pas!
Nous sommes à votre disposition à la Mairie, au Bureau du Groupe de Gauche tous les après-midi, ou par courrier.
LES ELUS DU GROUPE DE GAUCHE
Michel Teychenné, Dominique Castagné, Annie Fachetti, Emile Franco, Catherine Quintart-Galvez, Bernadette Subra-Suard
Au nom des élus du Groupe de Gauche au Conseil Municipal, je souhaite une bonne et heureuse année aux Appaméennes et Appaméens. Que 2011 soit une année plus solidaire, que nous travaillions ensemble à mieux vivre à Pamiers dans la diversité et le respect. Qu'en 2011, les problèmes de circulation, de dégradation du centre-ville, de montée de la pauvreté, de sécurité des biens et des personnes soient enfin pris au sérieux, et que des solutions efficaces soient mises en place par la Mairie.
Pamiers, dont la population ne va cesser d'augmenter dans les années à venir, doit maîtriser son développement si elle ne veut pas le subir, comme c'est déjà le cas! C'est l'enjeu de cette année 2011 au Conseil Municipal, avec la révision complète du Plan Local d'Urbanisme qui déterminera le Pamiers de demain, notre façon de vivre la ville.
A condition que ce plan soit respecté, ce qui n'a malheureusement pas été le cas du précédent ces 10 dernières années : on en voit les conséquences en matière d'étalement urbain, de circulation ou de logement, avec 1 300 logements vides sur la seule ville de Pamiers.
En 2011, les élus du Groupe de Gauche seront actifs et déterminés pour que cette année nouvelle soit une année utile pour l'avenir de Pamiers, pour défendre nos propositions de développement économique, social et écologique maîtrisé, dans l'intérêt de la population.
Pour le Groupe de Gauche,
Michel Teychenné
Augustin Bonrepaux m'accusait de l'avoir diffamé, le Tribunal ne retient que la complicité de diffamation. Je suis bien évidemment surpris et déçu de ce verdict de "complicité de diffamation", prononcé par le Tribunal correctionnel de Foix à mon encontre. Je fais confiance à la Cour d'appel pour établir ma bonne foi et me relaxer dans cette affaire. Je fais donc appel de cette décision, en plein accord avec mon conseil, Maître Emmanuel Tordjman.
Je n'ai pas cherché à diffamer qui que ce soit et revendique ma liberté d'analyse et de parole, quelles que soient les difficultés passagères. C'est, comme militant engagé, une attitude utile et nécessaire pour faire évoluer les choses. L'évolution des mentalités, le droit de chacun de vivre sa vie privée comme il le souhaite, dans le respect et la liberté, sont des combats qu'il faut mener malgré les pressions, la pesanteur des habitudes et des non-dits, et parfois la disproportion des forces. Je le fais depuis des années, je continuerai pour que les choses changent enfin!
Michel Teychenné
LES ÉLUS S'AUGMENTENT DE 10 POUR CENT
Face à face
Lors du dernier conseil municipal datant du 16 décembre, une augmentation des indemnités des élus municipaux a été votée, mais cette mesure est loin d'avoir fait l'unanimité. Les membres du groupe de gauche n'ont pas manqué de manifester leur désapprobation et ont voté contre cette proposition. 1 133 euros par mois, soit 50 000 euros d'ici la fin du mandat, c'est la hauteur de cette majoration qui sera appliquée dès le 1er janvier 2011. Soit une augmentation des indemnités de 10 % que les membres de l'opposition refusent de percevoir. Michel Teychenné, président du groupe de gauche a même demandé que cette somme soit versée aux « Restos » du cœur de Pamiers.
Actuellement, le montant brut mensuel des indemnités s'élève à 1 883 euros pour le maire, à 734 euros pour les adjoints et bientôt entre 680 et 100 euros pour certains conseillers municipaux délégués.
Les indemnités de fonctions d'élus sont fixées lors des conseils municipaux. Ces sommes représentent une partie du budget de la ville constitué, pour l'essentiel, des transferts de l'État (dotation globale de fonctionnement) et des impôts directs locaux : taxes foncières (portant sur les propriétés) et taxes d'habitation et professionnelles (acquittées par les artisans, les commerçants et les entreprises).
Aujourd'hui, le maire André Trigano justifie ce choix. Quant à Michel Teychenné, il continue de crier au scandale.
Michel Teychenné, président du groupe de gauche
Voter une augmentation de 10 % de l'enveloppe des indemnités des élus de la majorité est, en pleine crise, simplement scandaleux ! C'est un cadeau de Noël fait à ceux qui n'en ont pas besoin. Les salaires n'évoluent pas, la pauvreté augmente, les subventions municipales aux associations sont quant à elles, bloquées à 2 % d'augmentation. André Trigano défend une cause indéfendable. Que la répartition des indemnités ait été modifiée entre les divers élus de la majorité ne justifie pas cette augmentation, d'autant que plusieurs de ces élus cumulent les indemnités de la communauté de communes. Aujourd'hui, par exemple, pour le maire président de la communauté, André Trigano, les indemnités s'élèvent à 3 936 euros par mois. Je précise que le groupe de gauche refuse tout, nous considérons que le bénévolat a un sens en politique, et nous pensons aux centaines de personnes qui donnent leurs temps et leur argent pour faire vivre les associations appaméennes. Nous avons calculé le montant total des indemnités au cours de l'actuel mandat pour la mairie et la communauté de communes, quasiment toutes payées par les impôts de Pamiers : c'est 1,5 million d'euros. C'est beaucoup trop. La démocratie a un coût, mais la droite exagère.
André Trigano, maire de la ville
Cette augmentation des indemnités des élus est d'une part tout à fait légale et d'autre part justifiée. Le régime indemnitaire est régi par le code général des collectivités territoriales qui fixe un plafond pour les majorations d'indemnités. Plafond que j'ai évidemment respecté pour cette augmentation. Il faut ensuite savoir que le montant s'élève à 1 133 euros par mois mais nous parlons en brut. Nous sommes à peine à 900 euros net, en plus, qui sont répartis entre plusieurs élus. Moi-même, je ne bénéficie pas de cette augmentation, ni mes adjoints, ni même les conseillers ayant des missions importantes. Cette somme est affectée aux conseillers municipaux qui en ont vraiment besoin. Certains, qui ne percevaient rien du tout auront désormais 100 euros par mois, ce qui leur permettra d'éponger des dépenses inhérentes à leurs fonctions, notamment liées aux frais de déplacements. Beaucoup d'élus ne comptent pas leurs heures et assistent aux réunions tard le soir tout en assurant un emploi à plein-temps pour la plupart. Concernant les membres de l'opposition, ils ne peuvent pas refuser de toucher cette somme puisqu'ils ne sont pas concernés par cette mesure.
La Dépêche du Midi, 27 décembre 2010
CADEAU DE NOËL POUR LES ÉLUS DE LA DROITE À PAMIERS
En pleine crise, alors que tout le monde est appelé à se serrer la ceinture, que la pauvreté touche de plus en plus de monde et que le pouvoir d'achat recule, les Appaméens apprécieront... La majorité municipale vote une augmentation des indemnités de ses élus : 1133 euros par mois, soit 50 000 euros d'ici la fin du mandat!
Les élus du groupe de Gauche ont vivement réagi à cette annonce "provocatrice". Ils ont voté contre et ont proposé que cette somme mensuelle de 1133 euros soit donnée aux Restos du Coeur. La droite a refusé!
Les indemnités cumuleés (Mairie et Communauté de communes) des élus de la Majorité depuis le conseil municipal du jeudi 16 décembre vont de 3936 euros, pour le Maire-président de la Communauté, à 1486 euros pour les adjoints vice-présidents de la Communauté, 750 euros pour les autres... et même 100 euros pour les simples conseillers municipaux de la Majorité. L'opposition ne demande rien et refuse toute indemnité.
Alors que des centaines de bénévoles donnent leur temps et souvent leur argent pour animer et faire vivre les associations culturelles et sportives de Pamiers, la décision des élus de la Majorité est parfaitement honteuse. Nous la condamnons fermement.
Michel Teychenné
Pour le Groupe de Gauche
APRÈS LE TÉLÉTHON : LES RÉACTIONS
Suite à l'interdiction d'occuper l'église Notre Dame du Camp, prononcée par le curé de Pamiers à l'égard de la chorale du Téléthon (voir notre édition du 5 décembre), les groupes politiques réagissent. Ils ont pris position jeudi soir, au terme du conseil municipal. Le groupe de gauche, mené par Michel Teychenné, a soumis au vote un vœu adressé à l'abbé Bertrand de Sentenac :
« Le conseil municipal de Pamiers exprime sa totale réprobation concernant la décision du curé de Pamiers d'interdire à la chorale de l'Appaméthon de se produire dans l'église Notre Dame-du-Camp. Le curé de Pamiers a ainsi privé cette association, qui a pour seul objectif de récolter des fonds destinés à la recherche médicale sur les myopathies, des dons qu'elle aurait pu récolter à cette occasion.
Le conseil municipal rappelle que les lois de la République s'appliquent à tous et que la recherche scientifique sur les cellules embryonnaires est très encadrée, en France, par les lois sur la bioéthique. Le Conseil municipal espère vivement que l'année prochaine, avant de prendre une décision, le curé se souviendra que « l'Eglise catholique n'appelle pas au boycott du Téléthon » (déclaration du cardinal Jean-Pierre Ricard […] ) et qu'il reviendra à plus d'humanité en pensant aux malades et à leurs familles. » Malgré la position pourtant semblable d'André Trigano concernant l'occupation de l'église Notre-Dame-du-Camp, le maire, ainsi que la totalité des élus de la majorité, se sont abstenus de voter.
Conformément à la loi, le vœu a pourtant été accepté, puisque voté par l'ensemble des élus d'opposition. André Trigano réagit : « Je tiens à dire combien je déplore la position de l'opposition municipale au moment des questions diverses.[…] Je confirme qu'à titre personnel, je regrette la position du curé de Pamiers. Je me suis entretenu du problème avec Mgr l'évêque et nous avons convenu d'un prochain rendez-vous afin de parler de cette question et d'envisager les dispositions à prendre pour les prochaines années. Je ne souhaite pas présenter ce vœu au vote du conseil. Malgré ma demande, l'opposition a imposé le vote, comme la loi le lui permet. Le groupe de Gauche et l'élue verte ont voté « pour » à l'unanimité, tous les autres élus de notre majorité, à ma demande et en plein accord, se sont abstenus. Le vœu a donc été adopté avec 8 voix « pour » et 25 abstentions, contre ma volonté et celle de tous les élus de la majorité. Je regrette l'attitude de l'opposition et sa volonté d'exploiter cette affaire à des fins politiques. » Pour l'heure, le vœu, bien que voté, ne décide en rien de l'avenir de la chorale du Téléthon. Affaire à suivre, donc.
La Dépêche du Midi, 18 décembre 2010
LE GROUPE DE GAUCHE RÉAGIT
En refusant de voter le voeu présenté par le Groupe de Gauche malgré ses déclarations publiques, le Maire a encore cédé aux "ultras" de sa majorité. Déjà en juillet, le Groupe de Gauche avait fait voter au Conseil municipal un texte de soutien à tous les établissements scolaires de Pamiers face à la concurrence de l'établissement scolaire privé hors contrat créé à Saverdun par l'actuel curé de Pamiers. La majorité municipale s'était alors divisée, 8 d'entre eux s'étant abstenus pour marquer leur soutien à l'abbé de Sentenac, malgré l'appel au vote de notre texte par André Trigano.
Le groupe de Gauche regrette qu'André Trigano ne puisse obtenir de sa majorité le soutien que sa position publique, incontestablement honnête, méritait. Il est dommage que pour protéger l'illusion de cohésion de son équipe, la majorité se soit abstenue sur notre texte, tout en le laissant passer puisqu'elle n'a pas voté contre.
Ces contorsions politiques quelque peu comiques ont égayé la fin du Conseil municipal, qui portait tout de même sur un sujet sérieux. Nous souhaitions, par un texte mesuré, obtenir l'unanimité de tous les élus de droite et de gauche réunis. Ce ne fut pas le cas. Nous le regrettons.
Michel Teychenné
Groupe de Gauche
La séance du Conseil municipal d'hier avait beau être présidée par un maire aphone, le débat n'en a pas moins été sonore. Parmi les questions les plus controversées, la nouvelle grille tarifaire de l'eau potable pour l'année 2011. Afin, entre autres, d' «améliorer la lisibilité de la facturation», il a été proposé un tarif d'abonnement unique à 23€ par an, puis une part proportionnelle à 0.43€ et une surtaxe à 0,454€ par mètre cube.
Mais ce sont moins les montants que le système en lui-même qui a fait réagir l'opposition. «Il faut une tarification proportionnelle à la consommation, afin de graduer le prix, dans une démarche sociale et écologique», a lancé Michel Teychenné, président du groupe de gauche. «Les tarifs dégressifs sont désormais interdits», a rétorqué Lucien Quebre, adjoint à l'environnement. Maintenant sa position, Michel Teychenné est allé jusqu'à demander une «remunicipalisation de l'eau, avec la création d'une régie». Françoise Matricon, des Verts, a proposé en revanche une solution autre: «Pour les usagers, les quarante premiers litres pourraient être gratuits, comme cela se fait ailleurs. Ensuite, ils seraient payants, mais plus chers». Finalement, les tarifs proposés ont été votés, malgré quelques voix contre, de la part de l'opposition.
L'urbanisme et l'aménagement se sont également largement retrouvés au cœur du débat. Droite et gauche se sont opposés sur la création de logements sociaux via la proposition de signature d'une convention avec le Conseil Général: «Il y a suffisamment de logements sociaux», a déclaré Louis Claeyes, conseiller indépendant. «Il s'agit surtout de réhabiliter certains logements du centre-ville, et le Conseil Général peut justement nous aider à le faire», a répondu Hubert Lopez, adjoint à l'aménagement du territoire.
L'élu a notamment tenu à faire part à l'assemblé de visites qu'il avait mené auprès des locataires du lotissement du Chandelet, dans laquelle il régnerait d'après lui «une qualité humaine extraordinaire». Plus que dubitatif, Michel Teychenné a conclu, radical: «On manque de logements accessibles, à Pamiers. Il y a un vrai problème de logement.»
Conflits également concernant les travaux à venir rue Loubet. Certains regrettent qu'elle ne mérite pas un traitement similaire à celui réservé à la rue Gabriel-Péri. D'autres se sont inquiété des complications, notamment aux abords des écoles, que les travaux risquaient d'engendrer. Inquiétudes auxquelles la majorité a répondu en assurant que des solutions seraient mises en place en temps voulu.
Enfin, plusieurs questions annexes, telles que l'occupation de l'église Notre-Dame-du-Camp pendant le Téléthon, ont clos la séance de manière quelque peu agitée, mais avec toujours diplomatie entre les deux camps. Nous aurons l'occasion d'y revenir dans nos colonnes.
Débats engagés autour des questions d'énergie, mais aussi d'urbanisme et d'aménagement. L'opposition campe sur ses positions mais ne fait pas fléchir les élus de la majorité.
DEUX PRÉCISIONS CONCERNANT L'ARTICLE CI-DESSUS
Malgré ce qu'affirme Lucien Quèbre, la loi permet le tarif progressif de l'eau (loi 2006-1772 du 30 décembre 2006, article 57). De plus, le groupe de Gauche ne cautionne en aucun cas les propos de Louis Claeyes sur le logement social.